Jacques BeltrandJacques Beltrand
Jacques Anthony Louis Beltrand, né le [2] à Paris et mort le à Coucy-lès-Eppes (Aisne)[3], est un graveur français. BiographieJacques Beltrand naît au 1, rue des Artistes, dans le quartier du Montparnasse à Paris. Auprès de son père, le graveur d'origine lyonnaise Tony Beltrand, il apprend à tailler le bois de fil et le bois de bout. Il compose ses premières estampes et s'essaie à la peinture. Il perfectionne son art auprès de l'ami de la famille Auguste Lepère, dont il peut être considéré comme l'un des héritiers, en compagnie d'Eugène Dété, Florian et Louis Tinayre. Ses petits frères, Camille (1877-1951), Georges (1881-1969) et Marcel (1886-1910), ont tous pratiqué la gravure. À partir de 1892, il effectue de fréquents séjours chez Auguste Lepère à Saint-Jean-de-Monts où il produit de nombreuses gravures de la Vendée. Il expose ses premiers bois au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1894. Il grave avec son père pour les revues L'Estampe originale, L'Image, et Le Monde illustré. Jacques Beltrand installe son atelier en 1896 et le partage avec son père et ses trois frères Camille, Georges et Marcel, au no 3 de l'impasse Camus[4], dans le 14e arrondissement. Il grave, pour L'Image, Le Bois ou Suzanne Lepère cueillant des glycines. En 1897, il dessine et édite L'Almanach entièrement gravé sur bois en couleurs texte et composition, et imprimé à l'eau. Il fait la connaissance de Maurice Denis et travaille avec lui[réf. nécessaire]. En 1898, il édite son premier livre, Paysages de chez nous, avec texte, gravures sur bois en camaïeu. Vers cette époque, les Beltran font l'acquisition d'une maison de campagne à Villeneuve-sur-Bellot (Seine-et-Marne) où les rejoignent souvent les Lepère. En 1899, avec son père et Dété, Jacques Beltrand grave deux livres des Minutes parisiennes illustrés par Lepère : Midi et 2 Heures. En 1903, il commence à graver sur bois en camaïeu la série de portraits pour La Légende dorée des grands hommes ou la Tragédie humaine et, en 1904, illustre de gravures sur bois originales Les Petits Métiers des rues de Paris de Tristan Klingsor. Il expose à l'exposition de « Certains peintres sculpteurs graveurs ». Il grave avec son père Tony et son frère Camille Gaspard de la nuit d'après Armand Séguin. Son père meurt cette année-là. En 1905, Jacques Beltrand quitte la villa Brune pour le 15e arrondissement de Paris où il restera jusqu'en 1930[5]. Il obtient la bourse de voyage de l'École nationale supérieure des beaux-arts. Il est nommé sociétaire de la Société nationale des beaux-arts. Il fait un séjour à Belle-Île-en-Mer avec Camille, où Jean Frélaut leur rend visite, ainsi qu'un séjour à Londres avec Georges et Marcel. Membre de la Société des peintres-graveurs français à partir de 1906, il participera à toutes les expositions de cette institution jusqu'en 1946. À partir de 1907, Jacques Beltrand se lie d'amitié avec Maurice Denis dont il devient, secondé par ses frères Camille et Georges, l'interprète exclusif, gravant pour lui, jusqu'en 1944, un total de 23 livres. Ils commencent avec les bois en couleurs pour Vita Nova de Dante. En 1911, il passe des vacances en Bretagne chez Denis dans la villa Silencio à Trestrignel[6] ; ensemble, ils rendent visite à Anatole Le Braz à Port-Blanc (Côtes-du-Nord). En 1914, avec Lepère, Jean Émile Laboureur, Pierre Gusman et Paul-Émile Colin, Beltrand fait partie du comité de direction du Nouvel Imagier publié par la Société de la gravure sur bois originale. Mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, il est blessé en octobre à Chappy par un obus et hospitalisé à Villefranche-sur-Saône, puis à Rodez dont il grave la cathédrale Notre-Dame. En 1918, il fait un voyage précipité en Dordogne, à Domme, pour le décès d'Auguste Lepère. En 1920, il expose au « Nouvel Essor » avec Laboureur, Colin, Robert Bonfils et Aristide Maillol. En 1921, il commence avec ses frères à graver La Divine Comédie d'après les dessins de Botticelli. En 1922, la presse parisienne (Le Crapouillot) rend compte de l’exposition des artistes Constant Le Breton, Jean Lébédeff, Hermann-Paul, Roger-Maurice Grillon, Jacques Beltrand, Robert Bonfils, Louis Bouquet, Paul-Émile Colin, Georges Gimel, Démétrios Galanis, Carlègle, André Deslignères et de leurs bois gravés à la galerie Le Nouvel Essor, qui précède leur accrochage commun, au début de l’année 1923, au Salon de la Société de la gravure sur bois originale, au pavillon de Marsan à Paris. Membre du Comité des Tuileries en 1922, Beltrand y exposera jusqu'en 1944. Il est nommé professeur chef d'atelier à l’École nationale supérieure des beaux-arts, où il enseignera jusqu'en 1946. En 1926, il se lie d'amitié avec Jean Émile Laboureur et André Dunoyer de Segonzac. En 1930, Jacques Beltrand épouse Jane Arger, cantatrice et musicienne. Ils quittent le 15e arrondissement pour le 3, rue Max-Blondat, à Boulogne-Billancourt. En 1933, il fait un séjour à Quiberon et à Belle-Île, et grave Les Thoniers à Belle-Île. En août et , il voyage à Rome, Assise et Florence. En , sous le régime de Vichy, Beltrand est nommé membre du Comité d'organisation professionnelle des arts graphiques et plastiques, présidé par Maurice Denis[7]. Il est l'expert officiel de Goering en France pour les œuvres d'art pillées par les nazis[8],[9]. En 1943, il est très affecté par le décès de son ami Maurice Denis. Après la Libération, il est jugé pour « collaboration avec l’ennemi » par le Comité national d’épuration des artistes peintres, dessinateurs, sculpteurs et graveurs, lequel le condamne le à deux ans d’interdiction d’exposer et de vendre pour avoir « servi les Allemands pendant deux ans », sans aucune contrainte ou nécessité[10]. En 1946, il fait un voyage à Florence. Son épouse meurt en 1960. En 1963, Jacques Beltrand quitte Boulogne-Billancourt pour se retirer en famille, dans l'Aisne où il meurt le . ŒuvresEstampe
Publication
Expositions
Récompenses et distinctions
Fonctions
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
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