Jérôme Guedj
Jérôme Guedj [ ʒeʁom ɡɛdʒ][1], né le à Pantin (Seine-Saint-Denis), est un haut fonctionnaire et homme politique français. Membre du Parti socialiste, il est suppléant de François Lamy de 1997 à 2002. Il est conseiller régional d'Île-de-France depuis 2021 et candidat à la députation dans la 6e circonscription de l'Essonne aux élections législatives de 2024. Il avait remporté cette circonscription en 2022 avec 53,36 %[2] des voix face à Amélie de Montchalin. Il a été député de la sixième circonscription de l'Essonne de 2012 à 2014 puis de 2022 à 2024, président du conseil général de l'Essonne de 2011 à 2015 et conseiller départemental de l'Essonne de 1998 à 2021 (élu dans le canton de Massy-Est de 1998 à 2015, puis dans le canton de Massy de 2015 à 2021). BiographieÉtudes et formationIssu d'une famille séfarade d'Algérie[3],[4], fils d'un kinésithérapeute de l'Essonne également adjoint au maire de Massy[4], Jérôme Guedj est titulaire d'un baccalauréat C, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (promotion 1992)[5] et élève de l'École nationale d'administration (promotion Victor Schœlcher, 1996)[6]. Carrière professionnelleEn 1996, à sa sortie de l'ENA, il entre à l'Inspection générale des affaires sociales[6]. Jérôme Guedj exerce la fonction de gérant de la société J G Conseils, créée le . Cette société, domiciliée à Massy dans l'Essonne, a pour activité le « conseil aux collectivités locales, administrations publiques, associations, entreprises »[7] Il est membre de la promotion 2013 du programme « Young Leaders » de la France China Foundation où il côtoie Emmanuel Macron, Chantal Jouanno, Édouard Philippe et Matthias Fekl[8]. Il crée en 2018 une entreprise de conseil qui compte parmi ses clients le groupe Korian[9], domiciliée dans le 6e puis dans le 14e arrondissement de Paris[10]. Carrière politiqueJérôme Guedj adhère au Parti socialiste en 1993, où il est proche du courant de la Gauche socialiste fondé par Jean-Luc Mélenchon (dont il deviendra l'assistant parlementaire[11]) et Julien Dray. Cette adhésion est la continuation de ses premières années d'engagement politique (1986-1988) au sein de SOS Racisme et d'opposition au projet de loi Devaquet à l'automne 1986. Lors des élections législatives françaises de 1997, il est désigné suppléant du candidat socialiste dans la sixième circonscription de l'Essonne, François Lamy, élu avec 53,12 % des suffrages[12]. Lors des élections cantonales de 1998, il est candidat dans le canton de Massy-Est et remporte le siège avec 55,89 % des suffrages[13]. Il devient vice-président du conseil général de l'Essonne, passé à gauche, chargé des affaires sociales[6]. Lors des élections municipales de , il conduit la liste d'Union de la gauche à Massy mais ne récolte que 40,67 % des suffrages[14]. Lors des élections cantonales de mars 2004 il est réélu conseiller général dans le canton de Massy-Est avec 56,96 % des suffrages[15]. En 2008, il se présente aux suffrages de la fédération départementale du Parti socialiste pour en briguer la présidence mais est battu par le président sortant Michel Berson[6]. Il est désigné le par les socialistes essonniens comme candidat à la présidence du conseil général[16]. Lors des élections cantonales de mars 2011, il est réélu dans le canton de Massy-Est avec 54,44 % des voix[17]. Le , il est élu président du conseil général de l'Essonne[18]. Désigné suppléant de François Lamy réélu avec 57,77 % des suffrages lors des élections législatives de 2012 dans la sixième circonscription de l'Essonne[19], il devient député à la suite de la nomination du titulaire dans le second gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Dans un entretien avec le journal en ligne d'information locale Essonneinfo.fr, il annonce son intention de cumuler les fonctions de député et président de conseil général[20]. En vue du congrès de Toulouse 2012, il est signataire de la motion « Maintenant la gauche »[21] et de la contribution « Le Temps de la Gauche » avec l’ancienne députée de l’Essonne Marie-Noëlle Lienemann[22]. En tant que député, il s'oppose à la réforme des retraites proposée par Jean-Marc Ayrault en raison de l'allongement de la durée de cotisation[23]. Les élections municipales de mars 2014 ayant pour conséquence un large remaniement gouvernemental, François Lamy n'est pas reconduit dans ses fonctions ministérielles. Alors que, selon un article du journal Le Parisien, son nom a circulé dans l'optique d'une éventuelle entrée au gouvernement, contre toute attente, le , Jérôme Guedj refuse d'accorder sa confiance au gouvernement Valls et s'abstient comme dix de ses camarades socialistes. La liste des secrétaires d'État, annoncée le , met fin à tout espoir d'entrée de ce dernier au gouvernement. Jérôme Guedj redevient donc simple suppléant de François Lamy. Il est membre du conseil d'administration de la Fondation Marc-Bloch[24]. Il a également été membre du bureau national de l'association Pour la République sociale avant la dissolution de celle-ci dans le PG[réf. nécessaire]. Il est membre du Bureau national du Parti socialiste[25]. Il est membre de l'équipe de campagne d'Arnaud Montebourg pour la primaire citoyenne de 2017 ; il est l'un de ses porte-parole[26]. Après la victoire de Benoît Hamon, il devient l'un de ses porte-parole pour la campagne présidentielle[27]. Fin mars 2020, dans le cadre de la pandémie de Covid-19, il est chargé par le ministre de la Santé Olivier Véran d'une mission sur l'isolement des personnes âgées confinées[28]. Lors des élections législatives françaises de 2022, candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale dans son ancienne circonscription, il retrouve son siège de député face à la députée sortante Amélie de Montchalin[29]. Au cours des mois suivants, il fait partie des députés socialistes les plus favorables à l'union de la gauche, y compris avec les insoumis[30], regrettant notamment l'absence de liste commune aux élections européennes de 2024[31]. À l'Assemblée, il travaille sur les dossiers liés aux affaires sociales[32] et notamment sur les questions liés au grand âge[33],[34]. Sa position vis-à-vis des insoumis change après les attentats du 7 octobre en Israël : il subit de nombreuses attaques de leur part après les avoir qualifiés d'« idiots utiles du Hamas » face à leur refus de désigner le mouvement islamiste comme terroriste[35]. Jean-Luc Mélenchon lui-même le prend pour cible lors de la campagne des européennes en mettant en avant sa judéité[36]. Lors de législatives de juin 2024, il annonce se représenter dans sa circonscription de l’Essonne sous les couleurs du Parti socialiste, conformément à l'accord du Nouveau Front populaire, mais refuse de porter les couleurs de la coalition en raison des propos tenus. Ce choix lui vaut d'être confronté, comme d'autres députés de gauche critique à l'égard de Jean-Luc Mélenchon, à une candidature dissidente investie par la France insoumise : son ancienne suppléante Hella Kribi-Romdhane, [37],[35]. Il est finalement réélu au second tour face à la candidate du Rassemblement national[38]. Lors du renouvellement des trois présidences des commissions laissées vacantes après la nomination du gouvernement Barnier, il est désigné par les socialistes candidat du Nouveau Front populaire pour reprendre celle des affaires sociales, tandis que les affaires économiques et les affaires étrangères sont laissées respectivement aux Insoumis et aux écologistes. Les Insoumis et une partie des écologistes refusent de voter en sa faveur, arguant qu'il n'est pas membre du Nouveau Front populaire en raison de son refus de porter son étiquette lors des législatives et préférant le choix initial des socialistes Arthur Delaporte, pourtant non candidat à la présidence, avant de voter blanc lors du dernier tour de scrutin[Note 2],[39],[40]. Parcours professoralDans les années 2000, Jérôme Guedj codirige, avec Maryvonne Lyazid, un executive master de l'Institut d'études politiques de Paris, centré sur les politiques du handicap[41]. Synthèse des fonctions politiquesMandats nationauxDéputé de la sixième circonscription de l'EssonneÀ la suite de la nomination de François Lamy dans le second gouvernement de Jean-Marc Ayrault, Jérôme Guedj devient député de la sixième circonscription de l'Essonne. Il est membre de la commission des Affaires sociales[42]. Il redevient simple suppléant en 2014. En préparation des élections législatives françaises de 2017, les militants socialistes de la 6ème circonscription de l’Essonne ont adopté, à une large majorité, la candidature de Jérôme Guedj, mais ne totalisant que 13,1 % des voix, celui-ci n'accède pas au second tour, battu par les candidats de la République en Marche et de l'UDI/LR dès le premier tour[43]. Il fait l'objet d'une campagne d'attaques qu'il juge antisémites en 2023-2024 dans un contexte de guerre entre Israël et le Hamas. Il est notamment pris pour cible publiquement par Jean-Luc Mélenchon et sur les réseaux sociaux[44],[45],[46]. Cette campagne d'attaques se poursuit lors de la campagne électorale des européennes au printemps 2024 lorsqu'il est de nouveau pris pour cible à plusieurs reprises par Jean-Luc Mélenchon qui met en avant sa judéité[36]. La raison de cet affrontement repose dans leurs vues divergentes de la guerre Israël-Hamas, Jérôme Guedj qualifiant les Insoumis d'« idiots utiles » du Hamas face à leur refus de désigner le mouvement islamiste comme « terroriste »[35]. Guedj déclare au Monde y voir en réalité une intention de Jean-Luc Mélenchon de s'en prendre à la tête de liste PS Raphaël Glucksmann, lui aussi juif[36]. Il dit voir dans les discours de Mélenchon « une sémantique aux relents nauséabonds et qui a souvent été antisémite »[47]. Lorsqu'il est investi candidat PS en vue des législatives de juin 2024, il indique refuser de porter les couleurs du Nouveau Front populaire en raison des attaques subies lors des mois précédents et venant du parti de Jean-Luc Mélenchon[48]. Mandats locauxJérôme Guedj est élu conseiller général du canton de Massy-Est (-). Il est conseiller municipal d'opposition de Massy du [49] jusqu'à sa démission en . Il est président du conseil général de l'Essonne de 2011[50] à 2015. À ce titre, il est membre de droit du conseil du syndicat des transports d'Île-de-France où il préside la commission de la qualité de service[51]. Il perd son siège de président du conseil général à la suite de la défaite de la gauche dans ce département qui ne conserve que 6 cantons sur 21 lors des départementales de 2015[52]. Jérôme Guedj est toutefois élu dans le canton de Massy. Ouvrage
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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