Née en , elle perd son père lorsqu'elle a 16 ans et sa mère quatre ans plus tard[4]. Hortense Allart est la cousine de Delphine Gay par sa mère, Marie-Françoise Gay. Celle-ci, orpheline de bonne heure elle aussi, fut une protégée de l'abbé Grégoire, fréquenta divers hommes de lettres tels que Jean-François Ducis ou Marie-Joseph Chénier et traduisit, sous le nom Mary Gay, les livres, alors en vogue, d'Ann Radcliffe.
Très jeune, Hortense Allart témoigne d'un vif appétit de connaissances et se forge, au fil de ses lectures, une culture étendue.
Recommandée par la comtesse Laure Regnault de Saint-Jean d'Angély, elle entre au service du général Henri Gatien Bertrand, et de son épouse Fanny Dillon, pour s'occuper de l'éducation de leur fille, Hortense. Admiratrice de l’Empereur, elle avait déjà écrit à Fanny Bertrand en 1817, se déclarant prête à se mettre à son service pour approcher l’exilé de Sainte-Hélène. De 1822 à 1824, elle travaille comme gouvernante dans la maison de l'ancien compagnon de Napoléon[5]. Malgré l'amitié de la comtesse, elle s'ennuie bientôt chez les Bertrand, surtout l'été en Berry. En 1823, elle rencontre le comte Anthony de Sampayo, un gentilhomme portugais. Elle devient sa maîtresse et, en 1826, elle donne naissance à son fils, Marcus-Napoléon Allart[4]. Sampayo l'abandonne avant qu'elle n'accouche. Elle entre aussi en littérature par des Lettres, traitant des ouvrages de Madame de Staël.
Sous le nom d'Hortense Allart de Thérase, elle publie Gertrude en 1828, puis des livres touchant l'histoire et la politique. En 1832, elle commence une relation qui ne s'interrompra pas avec George Sand[6]. Celle-ci préface son ouvrage Les enchantements de Mme Prudence de Samman l'Esbaix, livre autobiographique qui fait scandale, dans lequel elle évoque notamment sa liaison avec Chateaubriand.
Hortense Allart défend l’amour libre et demande l’amélioration de la condition féminine. Elle participe à la Gazette des femmes. Elle s'occupe également de philosophie dans son Novum organum ou sainteté philosophique (1857) où elle défend l’idée de l’inévitabilité de la preuve de l’existence d’un Être suprême avec chaque nouvelle découverte scientifique. Elle a plusieurs liaisons avec des hommes célèbres de son temps, dont Chateaubriand, Henry Bulwer-Lytton, Camillo Cavour, Pietro Capei[6],[7], père de son deuxième fils (Henri) et Sainte-Beuve.
Entre 1838 et 1879, elle entretient une correspondance avec Marie d'Agoult[8].
En 1843, elle épouse Napoléon Louis Frédéric Corneille de Méritens de Malvézie, un architecte qu'elle quitte l'année suivante[9]. Elle écrit à Henry Bulwer-Lytton, évoquant des difficultés financières : « Ce n'est pas mon mariage qui m'a gênée, mon mari n'a pas pris un sou de mon argent, il m'a même offert du sien mais comme il veut me ravoir je crains tout ce qui pourrait nous lier. C'est ce qu'on craint d'un mari, d'un maître. Ce n'est pas ce que je crains de toi, Bulwer, ô mon amant, je te demanderais toute ta fortune sans craindre que tu ne me demandes, moi, à la fin »[10].
Delphine Gay (1804-1855), écrivaine, poétesse, nouvelliste, romancière, dramaturge, salonnière et journaliste. Elle épouse Émile Delamothe, dit Émile de Girardin
Œuvres
Lettres sur les ouvrages de Madame de Staël, Paris, Bossange, 1824
Histoire de la république de Florence, Paris, Delloye, 1843
Études diverses, Volumes 1 2 & 3, Renault, 1850-1851, volume 2volume 3 sur Gallica
Novum organum ou sainteté philosophique, Paris, Garnier frères, 1857
Essai sur l’histoire politique depuis l’invasion des barbares jusqu’en 1848, 1857
Essai sur la religion intérieure, Paris, 1864
Clémence, impr. de E. Dépée (Sceaux), 1865 Lire en ligne sur Gallica
Les enchantements de Prudence, Avec George Sand, Paris, Michel Lévy frères, 1873. Lire en ligne sur Gallica
Les nouveaux enchantements, Paris, C. Lévy, 1873. Lire en ligne sur Gallica
Derniers enchantements, Paris, M. Lévy, 1874
Lettres inédites à Sainte-Beuve (1841-1848) avec une introduction des notes, Éd. Léon Séché, Paris, Société du Mercure de France, 1908. Lire en ligne sur Gallica
Lettere inedite a Gino Capponi, Genova, Tolozzi, 1961
Mémoires de H.L.B. Henry Lytton Bulwer, Houston : University of Houston, 1960-1969
Nouvelles lettres à Sainte-Beuve, 1832-1864; les lettres de la collection Lovenjoul, Genève, Librairie Droz, 1965
Claude Perroud, « Hortense Allart : post-scriptum », Revue des Pyrénées, Toulouse, vol. 17, , p. 451-457 (lire en ligne).
Léon Séché, Hortense Allart de Méritens dans ses rapports avec Chateaubriand, Béranger, Lamennais, Sainte-Beuve, G. Sand, Mme d'Agoult, Paris, Mercure de France, 1908 Lire en ligne
André Beaunier, Trois amies de Chateaubriand, Paris, E. Fasquelle, 1910
Gabrielle Réval, Les grandes amoureuses romantiques, Paris, A. Michel 1928
Jacques Vier, La comtesse d'Agoult et Hortense Allart de Meritens sous le Second Empire d'après une correspondance inédite, Paris, Lettres modernes, 1960
André Billy, Hortense et ses amants, Chateaubriand, Sainte-Beuve, etc., Paris, Flammarion 1961
Juliette Decreus, Henry Bulwer-Lytton et Hortense Allart, d'après des documents inédits, Paris, M.J. Minard, 1961
Charles Dupêchez, Hortense et Marie : une si belle amitié, Flammarion, 320p, 2018
Maddalena Bertelà, Hortense Allart entre Madame de Staël et George Sand, ou, Les femmes et démocratie, Pisa : Edizioni ETS, 1999
(en) Helynne Hollstein Hansen, Hortense Allart : the woman and the novelist, Lanham, Md. : University Press of America, 1998
(en) Jo Burr Margadant, The new biography : performing femininity in nineteenth-century France, Berkeley : University of California Press, 2000
(en) Leslie Ruth Rabine, The other side of the ideal : women writers of mid-nineteenth-century France (George Sand, Daniel Stern, Hortense Allart, and Flora Tristan), Thèse de doctorat, 1974
(en) Lorin A. Uffenbeck, The life and writings of Hortense Allart (1801-79), [s.l.s.n.] 1957
(it) Petre Ciureanu, Hortense Allart e Anna Woodcock; con lettere inedite, Genova, Tolozzi, 1961
(it) Petre Ciureanu, Saggi e ricerche su scrittori francesi, Genova, Italica, 1955
(en) Whitney Walton, Eve's proud descendants : four women writers and republican politics in nineteenth-century France, Stanford, Californie : Stanford University Press, 2000
Ariane Charton, Le Roman d'Hortense, Paris, Albin Michel, 2009
Charles Dupêchez, Hortense et Marie. Une si belle amitié (1838-1876), Flammarion, 2018
Articles connexes
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↑Xavier Lenormand, Histoire des rues de Bourg-la-Reine, p. 35.
↑ a et bLorin A. Uffenbeck, « Chronologie d'Hortense Allart », dans Nouvelles lettres à Sainte-Beuve, 1832-1864 : les lettres de la collection Lovenjoul, Librairie Droz, (lire en ligne), p. XIII
↑Lucien LACOUR, Hortense Thayer-Bertrand (1810-1889), De Sainte-Hélène à la légende napoléonienne, La Geneytouse, Lucien Souny, , 288 p. (ISBN978-2-84886-866-0), p. 77-78
↑ a et bCharles Dupêchez, Hortense et Marie : une si belle amitié. 1838-1876, Flammarion (lire en ligne)