Histoire du KoweïtL'histoire du Koweït retrace sur quatre millénaires l'histoire de cet Émirat du golfe Persique : 17 818 km2 pour environ 4,4 millions d'habitants dans les années 2020, Koweïtiens, dont au moins 70 % des adultes relèvent de l'immigration sans nationalité koweïtienne. Chronologie
Proto-histoireLes terres actuelles du delta du Tigre-Euphrate sont d'origine récente. Trois sites pourraient dater de 6000-4500 avant l'ère chrétienne : Bahra 1 (en), H3 (Koweït) (en), Burgan. Les trois îles de Failaka, Shuwaikh et Umm an Namil comportent également des traces de présences très anciennes. L'île de Failaka (en arabe جزيرة فيلكا jazīrat Faylakah / Fēlaka) est une île du Koweït, de 43 km2, à l'entrée de la baie de Koweït, à 20 kilomètres au large de la ville de Koweït, non loin du débouché de l'estuaire commun du Tigre et de l'Euphrate dans le golfe Persique. Divers vestiges prouvent qu'elle a été occupée dès -2000 (bronze moyen), au moins en relation avec la civilisation de Dilmun (2500-500 avant l'ère commune, en déclin dès -1700). Le nom d'Agarum (en) (´KR, Ikaros) pourrait correspondre à Failaka. Vers -1400, le royaume de Babylone (dynastie kassite de Babylone, 1595-1155 AEC, sans doute des Monts Zagros) s'impose sur tout le golfe (dont Failaka, Térédon, Dilmun, Tarut). Plus tard, la région appartient à l'Empire néo-assyrien (934-609), à l'Empire achéménide (Achéménides, 559/539-331/330 AEC), puis à l'Empire d'Alexandre le Grand (330-323), aux Diadoques, à Séleucos Ier (309-281). Antiquité
IslamJuste après les guerres d'apostasie (632-633, ḥurūb al-ridda, en péninsule arabique), se déroule, opposant l'armée des Califes bien guidés (menée par Khalid ibn al-Walid) et celle de l'Empire sassanide (menée par Hormozd), à Kazma (en) (Kadhima, Kāzimah) la bataille de Sallasil (en) (avril 633, Maʿrakat Dhāt al-Salāsil, battle of Chains), premier combat musulman hors péninsule arabique : conquête musulmane de la Perse (633-654).
La période 650-1520 demeure mal renseignée pour cette petite partie du golfe persique (Bahr al-Farsi). Période 1200-1500 : pression turco-mongoleAprès l'invasion mongole de l'Empire khwarezmien (1218-121) puis la désastreuse bataille de Bagdad (1258), le Califat abbasside prend fin, au moins pour la région du Golfe Persique. L'Empire mongol (1206-1294) et ses successeurs maintiennent les itinéraires terrestres et maritimes avec l'Asie centrale et l'Extrême-Orient, dont les routes de la soie : Marco Polo (1254-1324) en est un bénéficiaire européen, parmi d'autres.
Période 1500-1700 : pression des Portugais et des PersansL'Empire colonial portugais (1415-1999) se met en place progressivement : conquête portugaise de Goa, Inde portugaise (1510-1961). Le Portugal parvient à Ormuz en 1507, à Bahreïn en 1510, et en 1521 à Bassorah et au Koweït. Pour assurer ses itinéraires et ses implantations, les forces armées portugaises s'opposent aux expéditions navales ottomanes dans l'océan Indien (route des épices, route de l'encens, pèlerinage musulman à La Mecque). L'échec de la campagne ottomane contre Ormuz (1552, Piri Reis) puis contre Bahreïn éloigne durablement l'Empire ottoman du Golfe persique, au profit du Portugal. La dynastie iranienne chiite des Séfévides (1501-1736) reprend peu à peu, dès Abbas Ier le Grand (1571-1629), un certain contrôle du Golfe persique (Bahreïn, Ormuz, Bandar Abbas) et ouvre le commerce maritime à la concurrence européenne : Compagnie néerlandaise des Indes orientales (1602-1799), Compagnie française des Indes orientales (1664-1794), Compagnie britannique des Indes orientales (1600-1875). Période 1400-1800 : mouvements de populations arabesVers 1400-1700, la tribu des Bani Khalid (en), originaire du nord-est de l'Arabie saoudite (Qatif, Al-Hassa), contrôle en partie la côte Sud de l'Irak et le Koweït : émirat des Banu Jabr (en) (1417-1524). Puis, sous protection ottomane, elle établit un émirat des Bani Khalid (en) (1696-1796), chiite et sunnite, qui contrôle la partie méridionale du Golfe persique, de Bassorah à Oman. La confédération tribale Bani Utbah (en), originaire du Nejd, migre vers 1680-1720 dans l'Est de la péninsule arabique (Oman, Qatar, Bahreïn, Umm Qasr, Koweït, etc.), vivant de taxation et/ou de prédation. Puis ils installent un cheikhat du Koweït (1752-1961) sous protection des Bani Khalid, avec comme premier souverain (Sabah Ier bin Jaber (en)), qui devient le point de passage obligé pour le commerce entre le Golfe persique et la Méditerranée (Alep, Smyrne, Constantinople). Période 1750-1960 : pressions étrangères ottomane et britanniqueLa Compagnie britannique des Indes orientales, qui a presque le monopole des importations d'Inde au Royaume-Uni, est autorisée en 1763 à établir une base militaire à Bouchehr (Iran), puis à Bassorah, et enfin une Résidence du Golfe Persique (en) (1822-1971) avec son siège à Bouchehr puis à Manama (Bahreïn). Un des objectifs est de contrer la piraterie dans le Golfe persique (en) : Qawasim (Charjah (émirat), Ras el Khaïmah (émirat)) et Bani Yas (Émirats arabes unis). Après divers conflits (1809, 1819) et traités, la Côte des Pirates devient États de la Trêve, sous protectorat britannique de 1892 jusqu'en 1950/1971. Le cheikhat du Koweït passe sous domination ottomane après l'expédition d'Al Hassa (1871) (en), puis sous protectorat britannique, avec l'accord (secret) anglo-koweïtien de 1899 (en).
Indépendance (1960-1990)Le Koweït, protectorat de l’Empire britannique depuis 1899 accède à l'indépendance après 62 années et signe un traité d'amitié avec le Royaume-Uni qui lui reconnaît sa pleine indépendance le , il récupère ses compétences en matière de défense et d'affaires étrangères mais est menacé d'annexion par l'Irak par le Premier ministre irakien Abdul Karim el-Kassem (1914-1963) qui revendique « le territoire koweïtien comme partie intégrante de l'Irak »[2]. Les britanniques viennent protéger le pays, et il reçoit l’appui de la République arabe unie, de la Jordanie, de l'Arabie saoudite et des États-Unis. Le Conseil de sécurité des Nations unies est saisi le 2 juillet, mais le veto de l'URSS empêche toute résolution. La Ligue arabe accueille finalement le Koweït le et les troupes arabes remplacent les militaires britanniques présents au Koweït, de fait, l'Irak ne peut plus attaquer le Koweït sans s'opposer aux autres États arabes.
Interdépendance : 1990-présentLe , l'armée irakienne de Saddam Hussein franchit la frontière du Koweït. L'Irak convoite le petit émirat pour ses richesses pétrolières (la dette irakienne qui a servi à financer la guerre contre l'Iran est détenue en partie par le Koweït) et pour l'ouverture maritime dont il bénéficie dans le golfe Persique, bien plus importante que celle de l'Irak. Après son indépendance, l'Irak n'a pas reconnu les frontières établies et les relations entre les deux pays ne se sont pas normalisées[3]. L'invasion est condamnée par l'ONU et entraîne l'intervention d'une force internationale sous l'égide américaine (Opération Tempête du désert) qui débute le . La coalition libère Koweït le et Saddam Hussein annonce publiquement le retrait de ses troupes. Après la guerre, la plupart des 300 000 Palestiniens vivant au Koweït, soupçonnés de soutien à l'Irak, sont expulsés[4]. Le , le Conseil de commandement de la révolution irakien considère toutes les lois concernant l'annexion du Koweit comme nulles et non avenues.
Nouvelles menaces irakiennes puis reconnaissance du Koweït par l'Irak (1994)Le l'Irak concentre à nouveau des troupes à la frontière avec le Koweït. Des troupes américaines sont alors immédiatement envoyées dans l’émirat. Saddam Hussein retire ses hommes, mais démontre ainsi la totale dépendance des monarchies du Golfe envers la puissance américaine. Le 10 novembre à la suite d'une médiation russe, le Parlement irakien et le conseil de commandant de la révolution reconnaissent la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance politique du Koweït[5]. Notes et références
Bibliographie
AnnexesArticles connexes
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