Histoire de ToruńLa première colonie aux alentours de Toruń date, d'après les archéologues de l'institut d'archéologie de Cracovie, de 1100 av. J.-C. (voir Culture lusacienne)[1]. Au début de l'ère médiévale, entre le VIIe siècle et le XIIIe siècle, Toruń était l'emplacement d'une ancienne colonie slave[2] sur un gué de la Vistule. Les débutsÀ l'origine, la colonie de Toruń appartenait à Piast Pologne. Au printemps 1231 les chevaliers teutoniques traversèrent la Vistule au niveau de Nieszawa et bâtirent une forteresse. Le , les chevaliers teutoniques Hermann von Salza et Hermann Balk[3] signèrent la charte de fondation de Thorn et Chełmno. Le document original fut perdu en 1244. Le recueil de lois est connu sous le nom de Droit de Culm. En 1236, en raison des nombreuses inondations[4], il a été déplacé sur le présent site de la vieille ville de Toruń. En 1236, les moines franciscains s’installèrent dans la ville, suivis en 1239 par les dominicains. En 1264, la ville nouvelle adjacente fut principalement fondée pour loger la population croissante des artisans de fabrication et artisans décorateurs s'installant à Toruń. En 1280, la ville - qui était alors composée des deux villes - rejoint la ligue marchande de la Hanse et devint alors un point commercial important. La première paix de Thorn marquant la fin de la guerre du royaume de Pologne-Lituanie contre l'ordre Teutonique fut signée dans la ville de Toruń en , lorsque sa délégation a soumis une pétition au Roi de Pologne Casimir IV Jagellon lui demandant de reprendre le pouvoir sur la Prusse en tant que dirigeant légitime. Un acte de constitution est signé à Cracovie le , reconnaissant la région, Toruń inclus, comme partie intégrante du Royaume de Pologne[5]. Ces événements conduisent à la Guerre de Treize ans. Après plus de 200 ans, la nouvelle et la vieille ville ont fusionné en 1454. Les Polonais détruisent le château teutonique. Pendant la guerre, Toruń soutien financièrement l'armée polonaise. La Guerre de Trente Ans cessa en 1466 avec le second Traité de Thorn, dans lequel l'Ordre Teutonique cède leur contrôle sur les provinces de l'Ouest, qui devint la Prusse royale. Toruń fait désormais partie du Royaume de Pologne. En 1557, pendant la Réforme protestante, la ville adopte le Protestantisme (minorité majoritairement allemande de la ville, la partie polonaise est restée catholique) alors que la plupart des villes Polonaises restent Catholiques. Sous l'autorité du maire Heinrich Stroband (1586–1609), la ville se centralise. Le pouvoir administratif passe entre les mains du conseil municipal. En 1595, les jésuites viennent promouvoir la Contre-Réforme, en prenant le contrôle de l'église St John. Les personnes officielles de la ville protestante tentent de limiter l'influence des Catholiques au sein de la ville, alors que les Catholiques (les moines jésuites et dominicains) contrôlent déjà la majorité des églises, laissant seulement l'église St Mary aux citoyens protestants. En 1677 l'historien et éducateur prussien Christoph Hartknoch est invité à devenir le directeur du Gymnasium de Thorn, un poste qu'il garde jusqu'à sa mort en 1687. Christoph Hartknoch est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'Histoire de la Prusse, qui incluent les villes de la Prusse royale. Pendant la Grande guerre du Nord (1700-1721), le Tsar russe Pierre Ier le Grand prépare la restitution du trône d'Auguste II dans le Traité de Thorn de 1709 et Auguste II est à nouveau couronné Roi de Pologne dans la ville de Toruń. Dans la moitié du XVIIe siècle, les tensions entre les catholiques et les protestants grandissent, de même que les guerres religieuses à travers l'Europe. Au début du XVIIIe siècle environ 50 % du peuple, surtout dans les classes moyennes et nobles, sont des Protestants de langue germanique, alors que les autres 50 % sont des catholiques de langue polonaise[6]. L'influence Protestante est ensuite repoussée après le Jugement sanglant de Toruń de 1724. L'âge du partageEn 1793, le Royaume de Prusse annexe la ville suivant le schéma du Partage de la Pologne. En 1807, Napoléon Ier conquit une partie du territoire et fait de la ville une part du Duché de Varsovie, dirigé alors par le Roi Frédéric-Auguste Ier de Saxe, mais la Prusse en reprend le contrôle après la défaite de Napoléon en 1814. En 1870, les prisonniers de guerre Français pris lors de la guerre franco-prussienne sont enrôlés pour construire des remparts autour de la ville. L'année suivante la ville, ainsi que le reste de la prusse, devient une partie du nouvel Empire allemand. Toruń est soumise aux tentatives prussiennes et plus tard allemandes de germaniser la province. Toruń devient un centre de résistance polonaise face à la germanisation et au Kulturkampf, les polonais créent leur journal, Gazeta Toruńska[2]. En 1875 une communauté scientifique polonaise fut établie, puis en 1884 une organisation secrète se consacre à la restauration de la Pologne[2]. D'après le Traité de Versailles en 1919, Toruń fait désormais partie du Corridor de Dantzig assigné à la Pologne. Toruń devient la capitale de la région de Poméranie. Le peuple alors présent dans cette localité doit adopter la citoyenneté polonaise ou bien quitter le pays, ce qui entraîne un déclin significatif des ethnies germaniques. On comptait 30 509 personnes en 1910, il n'y en a plus que 2 255 en 1926, et 2 057 en 1934[7]. En 1925, l'Institut Baltique est établi dans la ville et travaille à la documentation de l'héritage polonais et l'Histoire en Poméranie. De manière générale, la période de l'entre deux guerres est propice au développement de Toruń. Les principaux investissements concernent des domaines comme celui des transports (nouvelles rues, lignes de tramway and pont de Piłsudski), ou le développement résidentiel (de nombreuses nouvelles maisons, particulièrement dans la banlieue de Bydgoskie Przedmieście), ainsi que les bâtiments publics. Après la construction du pont en 1938, Podgórz, ville voisine de Toruń sur la rive gauche de la Vistule, fut incorporée à Toruń. La communauté juive de Toruń était très active avant la Seconde Guerre mondiale. Juste avant l'invasion Nazi Allemande, les juifs ont soutenu la collecte de fonds du gouvernement polonais au profit de la défense aérienne (Dz.U.R.P.Nr 26, poz. 176) bien plus généreusement que la moyenne des habitants de Toruń. L'armée allemande entre dans la ville le . À la fin du mois de novembre la ville est déclarée comme "Judenfrei" ("libérée des juifs"), plusieurs centaines de juifs qui avaient décidé de rester furent déportés vers le Ghetto de Łódź ou d'autres localités du Warthegau[8]. L'Allemagne Nazi annexe la ville et administre la ville comme part intégrante de la Reichsgau Dantzig-Prusse Occidentale. Les Polonais sont répertoriés dans la classe "Untermensch" ("sous-hommes") par les autorités allemandes, les destinant à être des travailleurs-esclaves, exécutés ou expulsés. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands utilisent la chaîne de remparts entourant la ville pour définir les limites d'un camp de prisonniers de guerre, connu sous le nom de Stalag XX-A. La ville échappe à une destruction importante pendant la guerre. En 1945, la ville est prise par l'Armée rouge soviétique. Comme cela était le cas avant la guerre, la ville retourne à la Pologne. La population allemande présente alors est expulsée par la force, dans un premier temps vers l'Allemagne de l'Est, entre 1945 et 1947. Après la Seconde Guerre mondiale, la population a plus que doublé et l'industrie s'est considérablement développée. La fondation de l'Université Nicolas Copernic est très importante en 1945. Au fil des années, cette université devient l'une des meilleures universités de Pologne. L'Université Nicolas Copernic a fortement influencé la vie intellectuelle, artistique et culturelle de la ville, ainsi que sa perception extérieure. L'université fut fondée par des professeurs polonais précédemment associés à l'Université de Vilnius. Après la guerre, ils furent délocalisés de force vers la Pologne-post-1945. Depuis 1989, lorsque le gouvernement local et régional auto-géré est progressivement réintroduit et le marché économique introduit, Toruń, comme d'autres villes polonaises, subit de profondes transformations sociales et économiques. Les sections locales se demandent si les objectifs de changement sont ceux qu'ils attendaient, mais Toruń, ainsi que la ville de Bydgoszcz, a récemment confirmé sa forte position en tant que leader régional. La rivalité entre Bydgoszcz et Toruń existe depuis plusieurs siècles[9],[10]
Sources et références
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