Grand Prix automobile de la Marne 1952Grand Prix de la Marne 1952
Le Grand Prix automobile de la Marne 1952 (XIIIe Grand Prix de la Marne), disputé sous la réglementation Formule 2 sur le circuit de Reims-Gueux le , est le quatrième des huit Grands Prix de France organisés en 1952, disputé après Pau, Marseille et Paris, et précédant ceux de Rouen, Les Sables-d'Olonne, Saint-Gaudens et La Baule[1]. Il fut remporté par Jean Behra, sur Gordini. Le circuitPar rapport à l'année précédente, le rapide circuit de Reims a été modifié, une bretelle évitant maintenant le village de Gueux, réduisant le développement de la piste d'environ 600 mètres. L'extension du circuit par la réalisation d'une bretelle nord est également prévue, mais ces travaux ne seront terminés qu'en 1953. La course réservée aux voitures de Sport et le Grand Prix 1952 se déroulent donc sur le tracé provisoire de 7,2 km. Coureurs inscritsGrille de départ du Grand Prix
La courseEn lever de rideau du Grand Prix est organisée une course de voitures de sports, dont le départ est donné à onze heures. Robert Manzon y participe au volant d'une Gordini 19 GCS. Au cours du seizième tour, alors qu'il domine nettement l'épreuve, la roue avant droite de la Gordini se bloque; incontrôlable, la voiture se dirige droit vers un pylône et Manzon n'a d'autre recours que de sauter de la voiture pour éviter le choc. Il s'en tire avec des blessures superficielles au bras gauche[2], un incident fâcheux pour celui qui s'était montré le plus rapide de l'équipe Gordini au cours des essais du Grand Prix. Ce n'est d'ailleurs pas l'unique souci de la petite équipe Gordini : la veille, Jean Behra avait signalé des grognements du pont arrière en sortie de virage serré au chef mécanicien Robert Aumaitre. Au petit matin, celui-ci, après avoir essayé lui-même la monoplace de Behra sur route ouverte et effectué quelques travers, a pu également constater qu'il y avait un bruit inquiétant à ce niveau. Le démontage du nez de pont fait apparaître un sérieux problème de montage, et faute de temps l'équipe des mécaniciens effectue une réparation de fortune, espérant qu'elle tienne toute la course. Robert Aumaitre donne pour consigne de n'en souffler mot ni à Behra (pour ne pas le démotiver), ni à Amédée Gordini dont il redoute la colère[2]. Déroulement du Grand PrixLe départ du Grand Prix est donné à quinze heures, sous un soleil de plomb[3], devant cinquante mille spectateurs[4]. Malgré son accident survenu le matin même, Robert Manzon s'aligne courageusement sur la grille, à l'extérieur de la première ligne, l'avant-bras gauche complètement bandé[2]. Parti en seconde ligne, Jean Behra (Gordini) est le plus prompt et se porte immédiatement à la hauteur de son coéquipier Manzon et d'Alberto Ascari (Ferrari). À la fin du premier tour, il compte une quarantaine de mètres d'avance sur Ascari. Les deux hommes se détachent rapidement du reste du peloton. Au second passage, Ascari est revenu à la hauteur de Behra; l'Italien prend la tête au début du troisième tour, mais le Français parvient à reprendre l'avantage peu après. Au quatrième passage devant les tribunes, les deux voitures sont toujours roues dans roues, avec un mince avantage pour Ascari. Plus loin suivent Giuseppe Farina et Luigi Villoresi (Ferrari), talonnés par Manzon. Behra augmente alors la cadence, reprend la tête et commence à se détacher de son adversaire. Il termine ce cinquième tour avec quelques longueurs d'avance sur Ascari, tandis que Villoresi a abandonné, allumage défaillant. Behra améliore régulièrement le record de la piste et compte désormais plusieurs secondes d'avance sur Ascari, qui s'arrête à son stand à la fin du quatorzième tour pour remplacement des bougies. L'opération est relativement longue, et la Ferrari a perdu de nombreuses places lorsqu'elle repart, maintenant pilotée par Villoresi. En seconde position, Farina compte alors une quinzaine de secondes de retard sur la Gordini de tête, alors que Manzon, malgré sa blessure, occupe la troisième place, loin devant son coéquipier Bira. Farina augmente le rythme et se lance à la poursuite de l'homme de tête, mais celui-ci, bien renseigné par son stand, parvient à conserver son avance. Après une heure de course, seize secondes séparent les deux hommes de tête. Manzon est toujours troisième, devant Bira et la Ferrari privée de Louis Rosier. Au cours de la seconde heure, la situation reste inchangée. À un record du tour de Farina, Behra réplique par un autre, si bien qu'aux deux tiers de la course il a porté son avance à vingt-quatre secondes. Inquiétude tout de même dans le camp Gordini car Manzon, qui se maintenait en troisième position, vient d'abandonner sur casse du pont arrière, et les mécaniciens savent qu'un problème similaire peut survenir à tout moment sur la monoplace de Behra. Bira occupe maintenant la troisième place, devant Villoresi, bien remonté au classement. Au début de la troisième heure, Ascari reprend le volant de sa voiture. Il vise la troisième place alors détenue par Bira. Farina se contente désormais d'assurer sa deuxième place, ce qui permet à Behra, qui dispose maintenant d'une cinquantaine de secondes d'avance, de lever également le pied, permettant à Ascari, maintenant troisième et auteur du meilleur tour en course, de se dédoubler. Malgré la réparation succincte du pont arrière, la Gordini va jusqu'au bout de l'épreuve et Behra remporte une très belle victoire sur les Ferrari de Farina et Ascari. Classements intermédiairesClassements intermédiaires des monoplaces aux premier, quatrième et dixième tours, une heure et deux heures de course[5].
Classement de la course
Légende :
Pole position & Record du tour
Évolution du record du tour en courseLe record du tour fut amélioré à maintes reprises au cours de l'épreuve[5], révélant l'intensité de la lutte en tête. Progression du record du tour
Tours en tête
À noter
Notes et références
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