Les Giral sont une dynastie d'architectes et entrepreneurs montpelliérains, actifs de 1660 à la Révolution française. En l'espace de trois générations, les membres de cette famille édifient de nombreuses demeures pour les aristocrates et riches bourgeois languedociens : hôtels, châteaux, folies. Leurs travaux incluent aussi des commandes religieuses et publiques.
La qualité et la multiplicité des réalisations des Giral marquent de leur influence l'architecture montpelliéraine du XVIIIe siècle. Pour la plupart, ces réalisations font aujourd'hui l'objet d'un classement ou d'une inscription aux monuments historiques.
Première génération
Antoine Giral (vers 1638-1721)
Antoine Giral est le fondateur de cette lignée. Fils de paysans des environs de Montpellier, il est au départ simple manœuvre. Dès les années 1670, on le retrouve qualifié de « maître-maçon »[1], c'est-à-dire faisant partie d'une corporation et employant des compagnons et apprentis. Il a épousé la fille d'un architecte. Cette élévation sociale et ses capacités lui apportent des commandes importantes. Après 1680, il se prétend architecte mais il est vrai que, sous l'Ancien Régime, la frontière entre ce métier et celui de maître-maçon est floue[2].
De ses six enfants, trois deviendront architectes : Jean, Jacques et Étienne.
Parmi les travaux répertoriés d'Antoine Giral : Sauf mentions contraires, les réalisations sont effectués dans la ville de Montpellier. (liste non exhaustive)
1671 : L'Hôtel de Lunas ou Hôtel d'Hébrard, situé au no 10 de la rue de la Valfère[3].
1672 : L'hôtel de Vivens dit aussi hôtel Pas de Beaulieu, situé au no 10 de la rue Saint-Firmin[4].
1675 : L'hôtel Gédéon Brutel dit aussi hôtel de Saint-Félix, situé au no 17 de la rue de l'Ancien Courrier[5].
1680 : L'hôtel de Montcalm (partiellement), situé au no 5 de la rue de la Friperie[6].
1681 : Le logis des recteurs de l'ancien collège des Jésuites[7], avec Jacques Cubisolle, qui est actuellement le Musée Fabre.
La restauration de L'hôtel de Paul, situé à l'angle de la rue Foch et de la rue de la Valfère[10].
La restauration, en 1705, à la demande de la Duchesse de Castries, Isabeau de Bonzi, de l'Église St Martin du Crès (34).[réf. nécessaire]
Deuxième génération
Jean Giral (1679-1755)
Parmi les travaux répertoriés de Jean Giral : Sauf mentions contraires, les réalisations sont effectués dans la ville de Montpellier. (liste non exhaustive)
1707 et 1748 : Construction de l'église paroissiale, actuellement basilique, Notre-Dame-des-Tables[7], situé au no 1 de la rue du Collège, en alternance avec le père jésuite Monestier[12].
1746 et 1751 : Le bâtiment des incurables et l'agrandissement de l'église de l'hôpital Saint-Charles, situé à la place Albert Ier et au no 300 de la rue Auguste-Broussonnet[19].
1748 : Construction d'une poissonnerie à l'emplacement des Halles Castellane, avec ses frères Jacques et Étienne[20].
Jacques Giral (1684-1749)
Fils cadet d'Antoine, Jacques Giral est qualifié d'architecte dans un procès-verbal de l'Académie royale de peinture[21]. Il semble cependant qu'il n'ait jamais exercé. Élève de Charles de La Fosse, Jacques Giral est peintre du roi, membre de l'Académie royale de peinture. Il a un atelier et des élèves, dont le montpelliérain Joseph-Marie Vien (1716-1809)[22]. Ses seules contributions à l'architecture semblent être des plans et dessins d'élévations ou de fortifications[23]. À l'occasion, il participe au décor des bâtiments construits par ses frères. Témoin, le plafond récemment restauré du tambour d'entrée de l'église du collège des Jésuites[24], construite par son aîné Jean, qui lui est attribué.
Étienne Giral (1689-1763)
Dernier fils d'Antoine, Étienne Giral suit les traces paternelles. Il est cité en 1740 comme maître des ouvrages royaux de la ville et sénéchaussée de Montpellier[25]. Mais s'il est un architecte reconnu, c'est surtout un homme d'affaires : propriétaire de la verrerie royale d'Hérépian, il possède en outre la concession des mines de charbon de la baronnie de Boussagues, près de La Tour-sur-Orb, au sujet de laquelle il intente de nombreux procès[26]. Son œuvre architecturale est donc réduite et, du fait de sa fonction, concerne principalement des bâtiments et ouvrages publics. De son union avec Jeanne Azemar naîtra le plus connu — et le dernier — de cette dynastie d'architectes : Jean Antoine Giral.
Parmi les travaux répertoriés d'Étienne Giral : Sauf mentions contraires, les réalisations sont effectués dans la ville de Montpellier. (liste non exhaustive)
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Jean Antoine Giral (1713-1787)
Fils d'Étienne Giral et de Jeanne Azemar, Jean-Antoine est le mieux connu et le plus fréquemment cité de cette famille d'architectes. On lui attribue beaucoup, la qualité de ses commanditaires et le soin de ses réalisations l'expliquant peut-être. Les États du Languedoc le nomment architecte de la Province et lui confient la construction du Peyrou, promenade royale qui ne ressemblera en rien à celle qu'avait conçu son père [cf. supra]. Pour le récompenser de son travail, les États décident de lui servir une pension qui, à sa mort, passera en partie à sa veuve, Marie Bédaride[32].
Parmi les travaux répertoriés de Jean Antoine Giral : Sauf mentions contraires, les réalisations sont effectués dans la ville de Montpellier. (liste non exhaustive)
1739 : La Collégiale Saint-Jean, situé à la rue des Chevaliers-de Saint-Jean, sur la commune de Pézenas (Hérault). Fonction d'architecte d'exécution avec le concours de Jacques Cavalier[33].
1750 : L'hôtel-Dieu Saint Eloi, actuellement le rectorat, situé au no 31 de la rue de l'Université. Fonction d'architecte[34].
1775 : Les jardins du château de Clary, le petit frère du Château d'Ô, consacré à la viticulture puisqu'érigé à Roquemaure, le berceau des vins de la Côte du Rhône, par le Vicomte de St Priest, alors intendant du Languedoc[réf. nécessaire].
1776 : L'hôtel de Guilleminet, situé au no 31 de la rue de l'Aiguillerie. Fonction d'architecte[43].
Anne Blanchard, Les Giral, architectes montpelliérains : de la terre à la pierre, Gap, Impr. Louis-Jean, coll. « Mémoires de la Société archéologique de Montpellier », , 178 p., 24 cm (ISBN2-902828-09-8, BNF35428184)
Albert Leenhardt (1864-1941) (préf. Michel Lacave (1944-...), Reprod. photomécanique de l'édit. de Montpellier), Quelques belles résidences des environs de Montpellier, vol. 2 volumes in 1, Paris-Genève, Champion-Slatkine, (réimpr. 1931 et 1932), 143-161 p., 23 cm (ISBN2-85203-140-X, OCLC799132118, BNF32501648, SUDOC011741074, présentation en ligne)
Albert Leenhardt, Vieux hôtels montpelliérains, Bellegarde (Ain), Impr. Sadag, (réimpr. 1984), 332 p., In. 4° (OCLC66688979, présentation en ligne)
Alain Dalmasso, Montpellier et sa région, Avignon, Aubanel, coll. « Les guides du sud », , 215 p., 18 cm (ISBN978-2-7006-0060-5, OCLC2348171)
Collectif, Châteaux et belles demeures des environs de Montpellier, bulletin du syndicat d'initiative no 47, ville de Montpellier 1975.
Références
↑In Louis Grasset-Morel, Montpellier, ses faubourgs, communication à la Société languedocienne de géographie, vol. XXX, 1907.
↑Sous l'Ancien Régime, l'architecte n'est pas reconnu comme une profession dans la mesure où aucune corporation ne le protège. C'est un titre que chacun peut s'arroger. Seuls les "architectes du Roi", qui reçoivent des gages royaux et sont membres de l'Académie royale d'architecture, ainsi que les officiers royaux experts-jurés des bâtiments, forment des corps constitués. Antoine Giral n'a jamais occupé ces charges.
↑Travaux de restauration (piles et encorbellements) effectué sous la direction de Charles d'Aviler. La présence d'Antoine Giral est attestée par les devis datés de 1696. Les travaux durent jusqu'en 1704. Notice no PA00103291
↑Le Secrétaire a fait lecture d'un mémoire adressé à l'Académie. In Anatole de Montaiglon, Procès-verbaux de l'Académie royale de peinture et de sculpture, 1648-1793, Société de l'histoire de l'art français, tome V, 1726-1744, Charavay Frères, Paris 1883. Texte en ligne (consulté le 17 décembre 2016)
↑In Musée de Morlaix, présentation de l'exposition « La Mort d'Hector » de Vien du 10 octobre 2007 au 5 janvier 2008