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Né à Blâmont (Meurthe-et-Moselle) le , Gilles Fabre affirme très tôt sa volonté d’être peintre et rien d’autre. Il n’a qu’une douzaine d’années quand il reçoit en cadeau son premier chevalet confectionné par un prisonnier allemand. À seize ans, il obtient une dispense et réussit le concours d’entrée de l’École nationale supérieure d'art et de design de Nancy. Camille Hilaire est son maître dans la classe de dessin. Il suit ensuite les cours Corlin à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, puis fait un début de carrière dans la publicité avant de prendre la direction d’un bureau d’études parisien[1].
En mars 1965, Nicolas Karjensky accroche pour la première fois une toile de Gilles Fabre aux cimaises de la Galerie Cardo[2].
En novembre 1966, pour sa première grande exposition personnelle à la maison des jeunes et de la culture de Saint-Cloud, Fabre présente comme un défi cinquante-deux toiles consacrées au vieux Paris. Toutes les œuvres trouvent preneur en moins d’une semaine. Fabre démissionne alors du bureau d'études fin décembre 1966[3].
Sa véritable vie d'artiste commence alors et durera quatre décennies, à Paris tout d'abord, puis dans son pays natal à Repaix (Meurthe-et-Moselle) en 1980, où il restaure une ancienne ferme lorraine de 1724 aménagée en cimaises. « La Maison du Peintre »[4], inaugurée le 7 février 1993 avec une exposition rétrospective, ouvre périodiquement chaque année au public et présente aussi les œuvres des amis artistes comme Jean-Pierre Pophillat, Jean Abadie, Michèle Battut, Françoise Baumgarten, Anne Strasberg, Martine Leboeuf.
De son union en juillet 1956 avec Christiane Aubry, Gilles Fabre a quatre enfants : Véronique, Élisabeth, Bertrand et Laurence[5]. Sa seconde fille Élisabeth est également une artiste spécialisée dans les collages à thèmes[6].
Artiste emblématique de Nancy et de sa région, Gilles Fabre est considéré comme véritable « peintre de la Lorraine » jusqu'à son décès brutal le 19 août 2007[8].
Œuvre
La première « période » de la carrière de Gilles Fabre est consacrée principalement au vieux Paris, celui des belles en chapeau et robe longue près des ponts de la Seine, des marchandes de quatre saisons, des coins de rues de Montmartre, des quais. Fabre faisait déjà du Fabre, présentant telles quelles les rues sombres de la « ville lumière ».
Quelques années plus tard, il transcrit de même la Lorraine retrouvée, rude, solide et secrète. Pendant cette « seconde période » Fabre illustre sans complaisance et d'un couteau rageur et vif des paysages aux fermes délabrées, des automnes boueux, des hivers figés dans des ciels et des eaux aluminium. Les natures désenchantées comme les architectures grises trouvèrent des amateurs que ce réalisme virtuose confortait dans leur quotidien.
Ce n'est que dans les années quatre-vingt, lors de sa troisième période, que Gilles Fabre devient vraiment « le Peintre de la Lorraine », d'une Lorraine qui avait enfin trouvé des couleurs, des harmonies champêtres gaillardes. Fabre étala largement toutes les teintes de vert qu'il avait rencontrées adolescent pendant ses heures d'école buissonnière : le vert de vessie, l’anglais, l’olive, le cinabre vert foncé. Il en fit aussi des camaïeux fidèles alors aux profondeurs des forêts tropicales ou aux sérénités des rives asiatiques.
D’une part, les Lorrains reconnaissaient leurs terres, leurs maisons aux larges porches ventrus, les routes bordées de peupliers, la fontaine et le clocher du village, leurs horizons. Et d'autre part les Cairotes ont acheté les toiles d'Égypte pour y retrouver les nuances de leur ciel, les amoureux de Venise pouvaient contempler le vert profond et sans relief des canaux tandis que les touristes du Viêt-Nam avaient subitement leur salon au milieu de la baie d’Halong. Parce que Fabre a laissé de ses voyages les témoignages de vies locales authentiques, épurées de tout exotisme frelaté. Fabre a toujours peint la vérité de l'instant dans le parfum du jour et dans cette harmonie qui met le cœur et l'œil contents.
Son épouse, Christiane Fabre, est habilitée à expertiser et délivrer des certificats des œuvres de l'artiste. Elle s'attache à réaliser l'œuvre raisonné du peintre[9].
Exposition inaugurale de la Maison du Peintre à Repaix en 1993, puis exposition régulière entre 1993 et 2021 avec des thèmes différents : Lorraine, Paris, Province, Voyage.
« Il y aurait, dans le style du récit bien connu d'Alphonse Daudet “la dernière classe”, un joli conte à écrire sur la base d'un souvenir de Gilles Fabre. Il porterait pour titre ces mots qui le résument : “Le premier chevalet...”. Nul effort d'imagination ne serait nécessaire au conteur : il lui suffirait de camper les deux personnages centraux du récit et de rapporter un simple fait émouvant d'une part, symbolique et prophétique de l'autre. Les deux “héros” ?... Un garçonnet de onze ans si féru de dessin et si avide à la fois de se fondre, de se griser dans l'univers magique de la couleur, qu'il inspira à un prisonnier allemand l'envie de collaborer à sa manière à l'incompressible vocation du futur artiste en lui confectionnant à l'aide de bouts de bois ramassés çà et là un chevalet... Son premier chevalet ! Gilles Fabre en a utilisé, maculé, usé bien d'autres depuis lors, des rudimentaires et des perfectionnés, mais aucun qui lui ait procuré plus de joie et l'ai davantage engagé dans son véritable destin congénital. Bien plus certes que les années d'études passées à l'école des beaux-arts de Nancy sous la direction du bon peintre qu'est Hilaire, constructeur et coloriste qui sut prolonger et humaniser les recherches du cubisme. Ou bien ensuite à l'école Nationale supérieure des Arts décoratifs à Paris, sous la direction de Corlin.
Ce n'est point que Fabre témoigne la moindre ingratitude envers ses maîtres de naguère, non, mais il ne leur dut nullement d'avoir été, par leur exemple ou leur enseignement, tout entier acquis à la volonté ambitieuse de se réaliser dans et par la peinture. Evidence qui ressort de la carrière même de Gilles Fabre qui, de son apprentissage dans la capitale de Stanislas et rue de la Tombe-Issoire, retint seulement, il est vrai qu'il est essentiel, le solide et vaste viatique de connaissances, de techniques, dont même les génies ne sont pas dispensés. Contrairement à ce que tant d'imposteurs, de fumistes et de sophistes essaient de faire accroire aux moutons de Panurge des “avant-garde” saisonnières.
Son adolescence conduisit Fabre au terme qui s'impose à quiconque n'est pas fils de roi ou de magnat héréditaire : le choix d'une carrière, lequel implique souvent maintes études complémentaires, parfois spécialisées : Fabre refusa si peu d'être poly-spécialiste qu'il devint directeur d'un bureau d'études. Etonnez-vous dont si vous l'entendez parler architecture, acoustique, urbanisme, électronique, chimie, arts graphiques avec une égale ampleur ou précision d'information. Pourtant ne tentez pas de le persuader de persévérer dans cette voie où il a réussi : il ne se veut que peintre. Pour tout dire, il daterait presque sa naissance de 1960, ce qui le ferait aussi jeune que la dernière née de ses trois filles et le cadet même de son fils. (Avouons à sa place que cet heureux homme ajoute à ses dons celui d'avoir su lier sa vie à celle d'une compagne joignant la noblesse de caractère à la qualité de sa culture).
Gilles Fabre donc, le peintre, est en sa huitième année... Pas mal, pas mal, l'enfant prodige. (Ne parlons pas de sa prestance de jeune premier ! mais uniquement de sa production.)
Des années 60-64, nous avons vu (mais il les garde seulement à titre de souvenirs) des toiles que tout biographe classerait dans sa période satirique. Je n'écris pas : expressionniste, car son “écriture” était celle d'un caricaturiste apte à illustrer de compositions incisives, maints romans modernes. Je l'imagine aisément donnant visage et corps et attitudes aux personnages de Courteline, de Jules Renard, de Mirabeau. Je prise si fort sa Fanfare, ses Frères 4 bras, ses Blousons noirs, son 14 Juillet, que je regretterais qu'il ait abandonné la facture incisive, éloquente qu'il leur donna si...
... Si, après eux il n'avait peint certaine humble marchande de fleurs “Fleurs de trottoir”, non plus en à-plat ou en glacis, mais déjà dans une matière plus modulée dont les rapports de nuances désignaient en lui le coloriste très sensible qui se complut à refléter sur une toile le plumage d'un Faisan, dont chaque touche est une gemme (Collection privée de Madame Fabre !).
Et puis Fabre a peint la Lorraine, sa Lorraine dont il conjugue la forte imprégnation à lui léguée par ses ascendants maternels avec l'héritage occitane qu'il tient du terroir montalbanais de ses aïeux paternels. La Lorraine des alentours de Lunéville, Blâmont son bourg natal, sont pays graves qui le prédisposèrent à bien sentir La Bretagne granitique, mais Nancy avait grâce à Daum et Galle, paré d'arabesques et de couleurs subtiles l'art du verre : Fabre en a conservé le goût d'enclore en ses tableaux, des verreries, des céramiques à la fois précises et colorées qui offrent aux fleurs qu'il aime d'une attentive ferveur, de précieux supports. Des fleurs vivantes, des poteries, Fabre en pose donc devant les vieilles pierres auxquelles il voue une tendresse d'amant du passé.
Et voilà ce qui nous livre la clef de la période actuelle où Gilles Fabre se plaît volontiers à l'évocation des demeures anciennes, et même des humbles maisons qui composent le décor des quartiers populeux de Paris. Le pittoresque dédale de la Cour de Rohan la place de Fürstenberg, les escaliers de la Butte (qui sont durs aux miséreux, selon une complainte récente), telle cour lépreuse anonyme de banlieue ou de faubourg, lui permettent d'exprimer ce qu'il y a de plus humain en lui, mais en peintre autant qu'en optimiste dynamique d'aujourd'hui, il en conjure la mélancolie par l'éclat d'un bouquet, voire par la joie d'un minuscule jardinet posé sur la fenêtre d'une soupente...
Dans quel style ces œuvres-ci ?... Figuratif certes ! Fabre est trop intelligent pour ne pas se vouloir serviteur de l'art intelligible. Un aristarque de chef-lieu de canton lui a reproché son “habileté excessive”... (reproche à ne pas adresser à nombre de vedettes des tendances nouvelles). C'est vrai Fabre peut tout se permettre : le paysage, la nature morte, la figure, la composition. Il dispose d'une facilité spontanée d'un graphisme cursif et exact d'une vision aiguë qui expliquent la montée brillante d'une carrière qui en trois, quatre ans, a accumulé les succès, les prix, les distinctions. En sorte que ses amis sincères souhaitent que ses réussites ne jugulent pas le geyser de moyens qui est en lui, et que sa possession du “métier” ne le dissuade pas de remettre s'il le faut sur le métier vingt fois son ouvrage. Mais quiconque a vu ses tableaux sait qu'il est vraiment un peintre, un artiste dont rien de ce qu'il réalisera ne sera indifférent au regard ni muet envers l'esprit et sentiment du spectateur. »
— Guy Dornand, critique d'art à Libération, secrétaire général du prix de la critique et auteur de biographies d'artistes et Gérard Klopp, Gilles Fabre 50 ans de passion 1946-1996, Woippy, Gérard Klopp, , 91 p. (ISBN2-906535-08-7), p. 20-22-25-26
« Gilles Fabre,
L'Enfant sur la place qui dessinait des soleils sur les trottoirs et “des roses qui ne se fanent pas” sur les murs, est aujourd'hui un homme sans lois, ni modes, ni bruit qui accroche des pans de lumière dans les maisons sombres. »
— Félix Leclerc, Texte amical au peintre (mars 1969)
« Il existe tout un domaine de la peinture où l'artiste, bien à l'écart de la déclamation “historique” ou de l'imagination romantique, cherche à s'exprimer par un contact étroit avec le réel : je veux parler de l'Intimisme. Il y a des Intimiste du portrait : voyez Eugène Carrière ; il y a des Intimistes de la nature morte : voyez Chardin ; des Intimistes de l'ambiance quotidienne : voyez Vermeer.
Il y a aussi, mais ils sont bien plus rares, des Intimistes du paysage : voyez Pissaro. Or, je revendique ce titre pour Gilles Fabre.
C'est par des touches minuscules et harmoniquement séparées que Pissaro, l'un des premiers, l'un des plus grands de l'Impressionnisme, rendait au spectateur l'âme intime et profonde d'un paysage. C'est une tout autre technique que Gilles Fabre met en œuvre. Mais il vise le même résultat et, par ses propres moyens l'atteint à chaque coup, l'atteint avec le sourire. Voyez ces jeunes arbres au bord d'un ruisseau : leurs branches dépouillées se divisent et s'articulent sans la moindre raideur ; les roseaux au bord du ru sont autant d'êtres vivants se dressant vers le ciel ; quelques cailloux épars dans le courant font chanter l'eau, vous l'entendez et cependant, il reste un espace au loin pour le clocher qui pointe au-dessus du village.
Si Gilles Fabre s'intéresse aux “fabriques”, à la cour d'un ferme, à la ruelle d'une banlieue, à une impasse du vieux Paris, vous verrez les pierres se colorer aux nuances du souvenir, l'herbe pousser naïvement entre les pavés, brin par brin, vous verrez un seuil usé se souvenir du passé, des volets branlants s'ouvrir dans un sourire fleuri où se fermer sur de menus mystères.
Rien là-dedans de la technique pseudo-enfantine des Naïfs ; tout au contraire un métier sûr, une vision fine, une conscience exacte de ce qu'il fait au moment où il le fait : mais au-dessus et au-delà de tout cela, une communion fervente avec le monde tel qu'il est.
Son talent évocateur est tel que tout son œuvre est profondément imprégné de fraternité humaine. »
« Paysagiste, Gilles Fabre sait traduire une atmosphère ; dessinant juste, aimant les pâtes sensuellement travaillées, donnant à ses toiles une sorte de fondu, mêlant la précision à la suggestion. »
« Peintre de la Lorraine, Gilles Fabre a su rendre la sévère beauté et la prenante austérité des images de son pays.
Sous son pinceau, le sol avare, les maisons basses prennent dans ses paysages toute leur sauvage grandeur.
Mais le caractère aimable, enthousiaste, de Gilles Fabre l'a porté aussi vers de plus riantes réalisations.
L'Île-de-France et son charme discret, Paris, non dans sa moderne architecture mais dans l'évocation de ses vieilles pierres ont retenu son regard et occupé sa palette. D'où ces toiles si remplies de vérité où murs couverts de mousse et escaliers de Montmartre s'éclairent à la lueur des réverbères d'antan.
La sensibilité de Gilles Fabre, son esprit d'observation lucide devaient le porter à la représentation de la vie. Si ces portraits lui permettent de faire paraître à la fois les traits et la psychologie de ses modèles, ces scènes de la Vie Parisienne, lors de ce qui fut, paraît-il, la “Belle Epoque”, ne peuvent qu'enchanter nos yeux et nos imaginations. Ainsi, nous voyons évoluer parmi fiacres, coupés et landaus, tous les petits artisans du pavé, dans un réalisme poignant mais malgré tout souriant. »
— Marcel Achard de l'Académie française, mars 1973, en préface du livre, Gilles Fabre, 50 ans de passion : 1946-1996, Gérard Klopp, (ISBN2-906535-08-7)
« Quand on regarde les toiles de Gilles Fabre, on est tenté de paraphraser le fameux télégramme du romancier naturaliste Paul Alexis, en réponse à l'enquête de Jules Huret, et d'écrire “Art figuratif pas mort. Lettre suit”.
Oui, Fabre n'a pas honte de se présenter comme un artiste figuratif. Bien plus, il revendique l'étiquette et il tire orgueil d'aimer et de vous faire aimer une peinture qui, parce qu'elle n'a pas de date, ne datera jamais et qui conservera dans la nuit des temps tout son sens.
Il sait la beauté d'un geste ou d'un sourire, la grâce d'une feuille ou d'une fleur, le charme de toutes les femmes et parce qu'il est magnanime et sensible, il nous offre avec une prodigalité sans limites une manne inépuisable de beaux fruits pulpeux et duvetés.
Prodigieusement doué, nanti de tous les dons il y compris celui de savoir discipliner, quand il le faut, sa fougue et sa vigueur, il s'attaque à pleine dents aux thèmes éternels qui se présentent aux peintres : paysages, personnages, natures mortes, et nous les propose, décantés, sublimés, à la fois pareils et dissemblables et marqués, les uns et les autres, du sceau d'un authentique talent et d'un tempérament exceptionnellement riche. »
« Certes, Gilles Fabre est figuratif, et il s'en flatte. Mais c'est un figuratif qui a sa patte bien à lui, la patte d'un peintre dont la sensibilité est évidente. Il y a dans ses oeuvre un mélange de vigueur et de légèreté, voire de délicatesse. Il voit tout avec l'oeil du poète et l'on imagine bien Francis Jammes ou Paul Fort se promenant, une fleur à la bouche au milieu de ses prairies verdoyantes, de ses champs de neige ou de son humide Camargue. »
— Pierre Pascaud, Le Parisien libéré, 1980
« Gilles Fabre qui sait, dans le silence de l'atelier, "se battre" avec la toile, juge celle-ci achevée, seulement quand toute trace d'effort est effacée. »
— Maguy Furhange, Inter-Magazine, 1989
« Une saisissante atmosphère de songe, de rêverie, enveloppe cette promenade émouvante de vérité.
Quelle fraicheur dans ses toiles, toujours une facture solide, et quelle joie aussi ! »
— Francis B. Conem, L'Amateur d'Art, 1990
« Avec cet album magnifique "50 ans de passion", Gilles Fabre nous offre le privilège de contempler un panorama de 50 ans de peinture, qui non seulement témoigne de l'évolution de son art, mais aussi et surtout de sa vision du monde.
En effet, ce qui nous apparaît de plus en plus clairement c'est cet accouchement d'une vision du monde que réalise sa peinture. Et dans cet ouvrage, ce cheminement nous est présenté de façon presque didactique.
C'est l'odyssée de quelqu'un qui progressivement découvre un monde où Dieu affleure derrière chaque chose. »
— Jean-Pierre Maubert, maire de Conflans et créateur du Musée Gilles Fabre, mars 1996, début de l'introduction du livre, Gilles Fabre, 50 ans de passion : 1946-1996, Gérard Klopp, (ISBN2-906535-08-7)
« Les "grands classiques" de Fabre, avec les fermes lorraines et les campagnes : les murs ont une épaisseur palpable, les fleurs une vie insolente. Mais cette peinture ne se veut seulement "jolie" : Fabre s'enferme en son jardin, derrière les grilles, les clôtures ou les barrières pour mieux ouvrir à l'œil un lointain, un ailleurs peuplé de nos imaginations. les toiles vont du secret (d'une fenêtre close) à la lumière de l'horizon et cette respiration picturale qui s'amplifie avec une sorte de défi permanent lancé à la fin inéluctable des choses. »
Aux expositions ou dans la maison de Repaix, les visiteurs rencontraient le peintre Fabre c'est-à-dire un personnage reconnu, respectable et écouté : le maître devant son œuvre. Mais cet aspect très officiel de relations ne doit pas faire oublier l'ami Gilles, le copain, l'éternel potache, le gamin friand de farces, de bons mots d'histoires grivoises.
Derrière sa peinture sereine et rangée, Gilles était resté un enfant turbulent, un joueur des mots comme un arrangeur des couleurs, un amateur de cocasseries comme des plats exotiques raffinés.
Pour ses compositions sur la toile, il ordonnait les pots de fleurs au bord des fenêtres mais dans sa tête il était le lierre qui court sauvage et imprévisible, la vigne vierge et folle ce ruisseau frais qui s'égare dans les prés, ce chemin qui disparaît au bord d'un bois et qui mène vers un ailleurs que lui seul pouvait inventer dans sa tête, cette ferme lorraine si surprenante car si solitaire.
Le peintre Fabre ne saurait faire oublier l'ami Gilles, celui qui était le plus heureux des hommes à une table entouré d'amis véritables, d'amoureux des grands noms de bourgogne, le Gilles qui jamais ne renia les amis d'enfance, les petits qu'on oublie trop facilement, les anciens qui l'aidèrent dans sa bohème. L'ami Gilles goûteur de la vie, généreux en rires, en mots, en soutiens, en tout. L'ami Gilles ouvert comme un arc-en-ciel. »
— Paul Leboeuf, éloge funèbre, 24 août 2007
Notes et références
↑Biographie de Gilles Fabre sur le site Active-Art.net,en ligne sur
↑« Peintres et graveurs lorrains (1833-1980) » de Ladislas Harcos sur le site de artlorrain.com, en ligne sur
↑Le peintre lorrain Gilles Fabre au « musée Gilles Fabre » de Conflans-en-Jarny, en ligne sur