La place de l'Opéra est devenue un lieu incontournable du paysage parisien et des plus touristiques, au point de rencontre des très fréquentées lignes 3, 7 et 8 et à la jonction des grands axes parcourant le nord-ouest de la capitale. Elle est située au milieu d'un quartier d'affaires (sièges de sociétés diverses, banques, assurances) et de commerces (grands magasins, boutiques de luxe).
À l'époque de sa création, en même temps que celle de l'Opéra de Charles Garnier, cette place a comme intérêt majeur de donner au piéton le recul suffisant pour admirer la façade principale de l'édifice. Elle fait aussi partie des transformations de l'urbanisme de la capitale, voulues par Napoléon III et concrétisées par le baron Haussmann, pour faciliter les circulations de toutes sortes.
L'endroit prend une importance particulière avec le passage de plusieurs lignes du métropolitain. À l'aube du XXe siècle, une polémique naît. Nous sommes alors en plein essor de l'Art nouveau face à l'académisme ambiant et le choix de l'artiste devant les réaliser se révèle problématique. Les sorties « doivent être aussi majestueuses que le monument qu'elles desservent ». Un des premiers consultés est tout naturellement Hector Guimard, lequel réalise toutes les commandes du genre pour la ville. Après de nombreux débats, la hauteur et le style de la gare conçue par l'architecte sont jugés en total désaccord avec ceux de l'Opéra. Le projet d'une station aérienne à structure métallique fait rapidement place aux discrètes bouches sortant des deux terre-pleins centraux que nous connaissons aujourd'hui.
la partie située au nord du boulevard des Capucines, par décret du .
Décret du
« Napoléon, etc., Sur le rapport de notre ministre secrétaire d’État au département de l'Intérieur, Vu la délibération du Conseil municipal de Paris, en date du 16 juillet 1858 ; Le plan d'alignement ; Les pièces de l'enquête ; L'avis du préfet et les autres pièces de l'affaire ; Les lois des 16 septembre 1807 et 3 mai 1841 ; L'ordonnance réglementaire du 23 août 1835 et le décret du 28 mars 1852 ; Notre Conseil d’État entendu, avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1 : sont déclarés d'utilité publique dans la ville de Paris :
2° l'ouverture d'une rue d'embranchement (la rue Halévy) de 20 mètres de largeur, devant communiquer du dit boulevard à la rue de la Chaussée-d'Antin ;
3° La formation d'une place quadrangulaire[1] au point de départ commun des deux voies nouvelles, et d'un carrefour à l'extrémité de chacune ;
4° Le prolongement des rues Boudreau et Godot-de-Mauroy jusqu'à la dite rue de Rouen. Le tout suivant les alignements indiqués par des lignes bleues pleines sur un plan ci-annexé. En conséquence, le préfet de la Seine, agissant au nom de la ville de Paris, est autorisé à acquérir, soit à l'amiable, soit, s'il y a lieu, conformément à la loi du 3 mai 1841 et au décret du 26 mars 1852, les immeubles ou portions d'immeubles dont l'occupation est nécessaire.
Article 2 : la suppression de la rue Basse-du-Rempart entre les rues de la Chaussée-d'Antin et Caumartin est approuvée. Cette suppression aura lieu par voie d'avancement des maisons riveraines à l'alignement du boulevard des Capucines, suivant le tracé bleu du même plan. Sont réservés les droits des propriétaires à raison des accès qu'ils ont actuellement sur la rue Basse du Rempart.
Article 3 : Notre ministre secrétaire d’État au département de l'Intérieur est chargé de l'exécution du présent décret.
Vu l'arrêté préfectoral, en date du 14 avril dernier, prescrivant l'ouverture d'une enquête à la mairie du neuvième arrondissement, sur le projet de construction d'une nouvelle salle d'opéra au fond de la place ci-dessus désignée ; Vu le plan soumis à l'enquête et les diverses observations auxquelles il a donné lieu ; Vu l'avis de la commission d'enquête et le projet modificatif qu'elle a proposé ; Vu l'avis du conseil général des bâtiments civils sur le résultat de l'enquête, en date du 30 juin ; Vu la délibération du Conseil municipal en date du 3 août ; Vu la loi du 3 mai 1841, sur l'expropriation pour cause d'utilité publique ; Vu le décret du 26 mars 1852 sur la voirie de Paris ; Notre Conseil d'Etat entendu, avons décrété et décrétons ce qui suit :
3° : la bifurcation de la rue Halévy de 20 mètres de largeur, correspondant à la rue de Rouen, de l'autre côté de la place quadrangulaire[2], afin d'en diriger une branche (la rue Gluck) sur la rue Neuve-des-Mathurins, symétriquement au prolongement de la rue de Mogador[3], et l'autre branche (la rue Halévy) vers le point de la rue de la Chaussée-d'Antin où doit déboucher le prolongement de la rue Lafayette ; etc.[4]. »
Décret du
« Napoléon, etc., Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'État au département de l'Intérieur, Vu le plan des alignements approuvés par le décret du 14 novembre 1858, qui a déclaré d'utilité publique, dans la ville de Paris, l'ouverture de la rue de Rouen et son embranchement avec la rue de la Chaussée-d'Antin, et la fixation d'une place quadrangulaire[5] à l'intersection de ces deux rues ; Le décret du 29 septembre 1860, qui a déclaré d'utilité publique la construction d'une nouvelle salle de l'Opéra et la formation des abords de ce théâtre ; Le plan annexé à ce dernier décret ; Le nouveau plan d'alignement proposé pour dégager davantage les abords de l'Opéra, dont le périmètre a été modifié ; Les pièces de l'enquête à laquelle ce projet a été soumis ; La délibération du Conseil municipal en date du 18 octobre 1861 ; L'avis du sénateur, préfet de la Seine ; L'avis de notre ministre d'État ; Les lois des 16 septembre 1807 et 3 mai 1841, et l'ordonnance réglementaire du 23 août 1835 ; Les décrets des 26 mars 1852 et 27 décembre 1858 ; Notre Conseil d'État entendu, avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1 : les alignements tracés sur les plans annexés aux décrets des 14 novembre 1858 et 29 septembre 1860, sont modifiés conformément aux liserés rouges d'un plan ci-annexé, qui détermine le nouveau périmètre et le dégagement de ces abords, notamment au moyen :
1° D'une extension donnée à la place quadrangulaire[6] à établir devant sa façade principale et aux deux places à créer de chaque côté des avant-corps latéraux de cet édifice ;
Sont déclarées d'utilité publique les dispositions ci-dessus arrêtées.
En conséquence, le préfet de la Seine, agissant au nom de la ville de Paris, est autorisé à acquérir, soit à l'amiable, soit, s'il y a lieu, par voie d'expropriation, conformément à la loi du 3 mai 1841 :
1° la portion de la propriété sise rue Basse-du-Rempart, no 10, et appartenant aux héritiers Feuilloys, qui se trouve en dehors de l'alignement de la place quadrangulaire à établir devant l'Opéra ;
2° les immeubles ou portions d'immeubles dont l'occupation est nécessaire pour le percement des rues à ouvrir ;
3° et à comprendre dans l'expropriation, en vertu de l'article 2 du décret du 26 mars 1852, les portions de ces immeubles restant en dehors de ces alignements, à l'exception, toutefois :
Initialement dénommée « place Napoléon », en l'honneur de Napoléon III, elle devient « place de l'Opéra » en 1873[8].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Au XIXe siècle, Adolphe Goupil et ses associés ouvrirent sur cette place un magasin de vente d'estampes et d'édition d'art vendant dans le monde entier. L'affaire fut mise en liquidation de 1917 à 1921[réf. nécessaire].
Au no 6 étaient les bureaux du journal L'Écho de Paris. Sous la Troisième République, une pancarte annonçait les résultats les soirs d'élection, attirant une foule qui applaudissait ou sifflait selon son opinion politique. C'est l'ancêtre des soirées électorales télévisées.