François-Xavier de Feller, né François de Feller le à Bruxelles et mort le à Ratisbonne, est un prêtre jésuite bruxellois, polémiste et écrivain spirituel de renom.
Feller enseigne la rhétorique aux collèges de Luxembourg (1757-1769) et Liège (1760-1762) et ensuite étudie la théologie à Luxembourg, où il est ordonné prêtre le . Cette même année, les jésuites sont expulsés de France : beaucoup arrivent en Belgique. Aussi pour éviter la présence d’un trop grand nombre de jésuites, certains Belges sont envoyés à l’étranger. C’est le cas de Feller qui termine ses études de théologie à Trnava en Autriche-Hongrie et fait son Troisième An à Neusohl (1766-1767).
En Europe de l’Est
Feller voyage beaucoup dans les pays de l’Est européen, Hongrie, Pologne, Roumanie, Bohème avant de rentrer en Belgique par l’Italie en 1769. Ces voyages lui font comprendre l’influence destructrice des idées des philosophes et encyclopédistes français, conduisant à l’indifférentisme et à l’incroyance. Cela orientera ses écrits futurs.
Installé à Liège - et privé d’enseignement - Feller se met à écrire. De 1774 à 1794, il dirige un Journal historique et littéraire (qui atteindra 60 volumes). Il compile un Dictionnaire historique, publié pour la première fois en 1781, 6 volumes in-8, souvent réimprimé depuis, avec des augmentations, en grande partie copié du dictionnaire de Louis-Mayeul Chaudon et où apparaît nettement son hostilité aux Jansénistes et aux philosophes.
Esprit universel (et, en ce sens, lui-même ‘encyclopédiste’), Feller a une activité littéraire considérable comme polémiste. Il défend énergiquement les libertés de son pays (entre autres lors de la révolution brabançonne) et de l’Église. Il s’oppose aux encyclopédistes français et aux réformes religieuses de Joseph II. Demandes faites à l’empereur, protestations et réclamations abondent[1]... Recherché activement par la police autrichienne, il devait souvent changer de résidence.
À partir de 1790, il est conseiller de l’archevêque de Malines, le Cardinal de Frankenberg. Quand les troupes françaises envahissent la Belgique (1794), il s’exile en Allemagne, d’abord à Paderborn où l’évêque lui confie la direction du collège diocésain, et ensuite à Ratisbonne (1797), où il est invité par le prince-évêque. Il y reste jusqu'à la fin de sa vie.
Entretien de Voltaire et de M. P. P., docteur de Sorbonne, sur la nécessité de la religion chrétienne et catholique par rapport au salut, Liège, 1771, 8°, ca. 50 p.
Observations philosophiques sur les systèmes de Newton, le mouvement de la terre et la pluralité des mondes etc. précédées d'une dissertation théologique sur les tremblements de la terre, les orages etc. […] Liège, 1771 , 180 p., 12°
Dictionnaire historique, Augsbourg, t. I (1781) XVI , 134, 574 p. + t. II (1782) 692 p. + t. III (1782) 747 p. + t. IV (1783) 678 p. + t V (1783) 768 p. + t VI (1784) 752 p., 8°
Réflexions sur les 73 articles du Pro Memoria, présentés à la Diète d'Empire, touchant les nonciatures de la part de l'Archevêque-Électeur de Cologne. Ratisbonne [Cologne], 1788, 240 p., 8°, documentation fournie par l'évêque François Hirn.
On trouvera aux pages 127 et sqq. de ses Mélanges de politique, de morale et de littérature, volume 1, publiés en 1822 chez Vanlinthout et Vandenzande à Louvain, le récit qu'il fait de la mort de Voltaire et on le comparera avec ce qu'en dit René Pomeau, de l'Institut, considéré comme le meilleur spécialiste de Voltaire, dans Voltaire en son temps, tome II, pp. 631-636, ouvrage publié chez Arthème Fayard.