François-Edme Ricois est le fils de Jacques Edme Ricois (1767-1850) et de Françoise Angélique Souchay (1755-1854). Marié avec Marie Constance Denin, ils eurent une fille, Octavie Ricois (née en 1830) qui fut également artiste peintre[1].
Il commence sa carrière au Salon de 1819, il y exposera de nombreuses vues de châteaux et de paysages de France et de Suisse jusqu’en 1880 : sur 44 Salons, il exposa 27 fois pendant 61 ans.
château : Vue du château de Versailles en 1844 (Louis-Philippe, sa famille et la duchesse de Kent assistent aux Grandes Eaux de Versailles), huile sur toile, 198 × 91 cm[13].
Vue de Berne, 1831, huile sur toile, 33 × 47 cm, don d'Eugène Asse à la Ville de Versailles en 1897 ;
Plailly, près de Mortefontaine, 1830, huile sur toile, don d'E. Asse en 1897 ;
Intérieur de forêt, 1829, dessin, don d'E. Asse en 1897 ;
Vue de Suisse (Oberland), 1829, dessin, don d'E. Asse en 1897 ;
Réception critique
« M. Ricois.
Vue prise d'Oberland.
Quand on a la touche aussi belle que M. Ricois, que l'on manie le pinceau et les couleurs avec autant de facilité, on ne devrait pas se contenter de représenter des vues prises de… . Dans un pareil sujet, rien n'échauffe l'imagination, et rien ne soutient un peintre dans son exécution; jamais aussi dans ces sortes d'ouvrages on ne sent cette verve, cette délicatesse et cette poésie que l'on trouve dans les ouvrages exécutés d'imagination. A la vue des tableaux des Poussin, des Wouvermans, des Berghem, et surtout à la vue de ceux du grand Vernet, on sent aussitôt que ces grands peintres composaient de verve et exécutaient leurs ouvrages dans une ivresse continuelle, et cela donne à tout ce qui est sorti de leurs pinceaux un charme inexprimable. Sans l'imagination, point de poésie, et sans poésie il n'y a que de médiocres paysagistes.
M. Ricois pouvait donc faire mieux ; mais puisqu'il ne lui a pas plu de s'élever jusqu'à nous représenter des scènes de l'histoire ou de l’imagination, il faut donc considérer son œuvre tel qu'il est. Le site qu'il a choisi, quoique dominé par de hautes montagnes qui en resserrent l’horizon, est assez bien choisi. Il est pittoresque, varié d'accidens de terrain et de lumière. Les arbres, quoique d'un vert trop léger et passé, au vernis, sont touchés avec légèreté et délicatesse ; ils sont aussi touchés fortement, mais pas autant cependant que je le voudrais. Ses figures, ainsi que ses animaux, sont bien exécutés et d'un beau faire. Cependant, ses plans et le tapis de ses prés lointains n'y sont pas très-bien rendus ; et puis il y a toujours dans ses horizons quelque chose de brumeux, de froid, qui ôte à la nature son aspect riant et serein. Ses eaux, lorsqu'elles sont rares, sont à peine indiquées ; si elles sont profondes, elles sont compactes et pas assez transparentes. Néanmoins, c'est un beau paysage, selon moi, que la Vue prise d'Oberland.
J'ai dit, en commençant, ce que je regrette dans M. Ricois : qu'il soit moins timide, et nous, à notre tour, nous serons moins avares de nos éloges. »
— François-Marie Miel, Revue critique des productions de peinture, sculpture, gravure, exposées au Salon de 1824 , Paris, Dentu, 1825, pp. 80-81[15].
« M. Ricois sait tout le métier ; il sait de plus encore grouper, masser, distribuer habilement arbres, monts et fabriques, et la Vallée de Rosenlawien est la preuve ; et cependant l'aspect de cette composition si bien entendue manque de puissance, parce que la couleur manque de vérité.
C'est un effet du matin qu'il a voulu rendre : or, vous qui avez vu le soleil se lever en Suisse, vous qui l'avez vu dorer de filets de pourpre les dentelures des hautes montagnes, tandis qu'une vaste nappe d'azur s'étendait sur les vallées, dites-nous si c'est bien lui qui jette sur le ciel ce manteau violet ; dites-nous aussi si vous retrouvez la nappe azurée dans ces larges ombres brunes qui pèsent sur la vallée et qui forment une barricade insurmontable entre l'air et les premiers plans. Certes le peintre s'est trompé dans le choix de ses couleurs si nous ne nous trompons pas nous-mêmes.
Quoi qu'il en soit, erreur n'est pas compte, et même en s'égarant M. Ricois se montre, dans l'exécution matérielle de son tableau, habile praticien et dessinateur plein de goût.
Voici des ouvrages qui ne sortent point assurément d'un pinceau aussi solide, aussi expérimenté que celui de M. Ricois, car on y trouve une certaine mollesse, une certaine timidité qui décèlent un jeune homme ; mais à part cela, combien dans cette Vue prise à Ëlossac, et dans cette autre du Château de la Chapelle Bouexie, il y a de nature et de simplicité. Si les premiers plans étaient plus fermement indiqués, s'il y avait de plus larges combinaisons dans leurs masses, ces deux cadres ne craindraient pas la comparaison avec les meilleurs paysages exposés maintenant au Louvre. »
— Hilaire Léon Sazerac, Lettres sur le salon de 1834, Paris, Delaunay, 1834, pp. 333-334[16].
↑Une huile sur toile Le moulin de la Boissière, 39 × 61 cm, datée de 1847 est également référencée dans une collection privée française (voir L'Eure-et-Loir et les peintres, juin 1992, p. 57).
↑ abc et dGuy Briolet, Martine Dumortier, Françoise Lécuyer-Champagne, Jean-Pierre Pierre-Ivan, Maïté Vallès-Bled (préf. Martial Taugourdeau), L'Eure-et-Loir et les peintres, Chartres, Jean Legué, , 169 p. (ISBN9782950074539), p. 164.
↑Jeanne Morcellette - Patrock Forget, Maintenon, un lieu, une histoire, Charenton-le-Pont, Éditions du Délice, , 119 p. (ISBN978-2-9556873-0-7), p. 36.
↑Pour les œuvres conservées au musée Lambinet, Cf. catalogue de l'exposition La Collection Asse, petits maîtres romantiques, Versailles, musée Lambinet, 2008, nos 14-15-84-85.
Weyl, Emmanuel (expert), Catalogue de tableaux et aquarelles par M. Ricois (Vente. Art. 1866-04-19. Paris, Paris, imp. J. Claye, , 8 p. (BNF41527827), lire en ligne sur Gallica : 102 tableaux recensés.