Le 6 novembre 1951, le Gémeaux IV est le premier avion au monde à voler avec un réacteur double flux (Aspin I).
Conception et développement
En 1949, le STAé recherche un réacteur d'appoint pour les tuyères thermopropulsivesLeduc[1],[N 1]. André Vialatte, chargé de Turboméca au STAé, a suivi avec attention les travaux conjoints de Fouga et Turboméca dans le domaine[2]. Il passe un marché le 25 mai 1950[3] pour les prototypes et les essais en vol d'un réacteur de 400kgp proposé par Joseph Szydlowski (futur Marboré) ; la cellule est confiée à Fouga[4].
Le bureau d'études Fouga décide d'associer 2 cellules de Sylphe ensembles par un tronçon central[5] (d'où son nom CM.8.8 R souvent simplifié en CM.88 R[6]). Un premier essai pour valider la formule est fait avec 2 réacteurs Piméné (au dessus des fuselages) le 6 mars 1951[5]. Par la suite, le réacteur est monté sur le tronçon central qui relie les fuselages.
En 15 mois, 5 versions de Gémeaux se succèdent, permettant la mise au point du Marboré II utilisé sur le Fouga Magister conçu en même temps (Premier vol en juillet 1951), ainsi que des avancées techniques notables (Premier vol au monde d'un réacteur double-flux avec le Gémeaux IV[7],[8])
Description
Le Gémeaux est un avion bi-fuselage à aile médiane cantilever de construction mixte bois et métal. L'empennage en V des Sylphe a été conservé mais les sections centrales, non-jointives, ont été raccourcies, ce qui leur donne une forme de W[5].
Le plan central est prévu pour être interchangeable afin de pouvoir réaliser des essais de profil d'aile en condition réelles[5].
Le Gémeaux est un appareil à double commandes à ceci prêt que seul le poste de gauche, dédié au pilote, dispose des manettes de gaz, des volets d'atterrissage et des freins ; celui de droite, dédié à un ingénieur d'essais en vol disposes de cadrans plus fournis pour l'analyse des paramètres de vol[9]. Le premier exemplaire des Gémeaux est nommé Castor-et-Pollux : le fuselage de gauche étant Castor et celui de droite Pollux.
NB : Le Gémeaux a été construit à seulement 2 exemplaires[9] :
le 1er exemplaire correspond aux Gémeaux I, IV et V,
le 2e correspond aux Gémeaux II et III.
Notes & Références
Notes
↑Un statoréacteur, dépourvu de compresseur, ne fonctionne qu'à très grand vitesse (autour de Mach 1). Les premiers Leduc sont largués à partir d'un avion porteur.
Références
↑Guy Decôme, Comité pour l'histoire de l'aéronautique, « Appendice 5 - Sur la société Turboméca », dans Un demi-siècle d'aéronautique en France : Les Moteurs, Centre des hautes études de l’armement Histoire de l’armement, (lire en ligne), p. 119-120.
↑« André Vialatte (36) 1917-2007 », La Jaune et la rouge, (lire en ligne)
↑« Premier vol du Gémeaux », Aviation magazine, (lire en ligne)
↑ a et bJacques Nœtinger, Histoire de l'aéronautique française : L'épopée 1940-1960, éditions France-Empire, , 342 p., p. 123 (juin 1951)
↑Roland de Narbonne, « Le Département "Aviation" des établissements Fouga : I. Son Histoire, ses réalisations », Les Ailes, no 1572, du 17 mars 1956 (lire en ligne)
↑ a et b« Le Fouga-Gémeaux IV doté du réacteur double-flux "Aspin-I" », Les Ailes, (lire en ligne)
↑« La Tradition Turboméca s'affirme », Les Ailes, (lire en ligne)