Ferdinand von SaarFerdinand von Saar
Ferdinand von Saar, né le à Vienne et mort le à Döbling, est un écrivain autrichien du courant réaliste tardif. Il est surtout estimé pour ses nouvelles, caractérisées par un pessimisme profond, mais il a également écrit des drames et des poèmes. BiographieIl est issu d'une famille des fonctionnaires anoblie en 1793 pour les mérites des frères Johann Adam et Johann Adalbert Saar pour le service de la poste. Son père meurt tôt et il grandit chez son grand-père. De 1843 à 1848, il va au Schottengymnasium, un lycée privé catholique, à Vienne. Il entre dans le 16e régiment d'infanterie en 1849, obtient le rang de lieutenant en 1854 et prend part à la Campagne d'Italie de 1859. Durant cette période, il fait la connaissance de Stephan von Millenkovich (dit Milow, 1836–1915) qui partage ses aspirations littéraires. Il démissionne en 1860 et vit comme écrivain libre à Döbling et Vienne. Les années 1860 sont marquées de grands difficultés pour lui, il souffre de problèmes financiers et de blocage de l'écrivain, et est même incarcéré à plusieurs reprises à l'instigation de ses créanciers. Ses tentatives pour se faire reconnaître comme dramaturge, dont son grand drame Heinrich der Vierte (1865/1867), n'aboutissent à rien. Pourtant, dans les années 1870, sa situation s'améliore. Fréquentant le salon de Josephine von Wertheimstein (1820–1894), à partir de 1871, il trouve le soutien de riches mécènes, dont la famille Salm-Reiferscheidt qui lui accorde le droit de vivre dans ses châteaux de Blansko et de Raitz en Moravie-du-Sud. En 1873, il fait un voyage à Rome avec son ami Milow. Ses Novellen aus Österreich (1877) (Nouvelles d'Autriche) rencontrent un certain succès. Il se marie en 1881 avec Melanie Lederer, mais son épouse se suicide trois ans plus tard. Une amitié le lie à Marie von Ebner-Eschenbach qui vit près de Blansko au château Lysice. Dans les années 1890, sa réputation littéraire croît. En 1890, il reçoit l'Ordre de François-Joseph. La critique loue ses Wiener Elegien (Élégies viennoises) (1893), il est généralement considéré comme un poète moderne exemplaire[1], et les écrivains de la nouvelle génération (Hugo von Hofmannsthal, Arthur Schnitzler, Richard Beer-Hofmann, Leopold Andrian, Richard von Schaukal (en), Felix Salten) lui rendent hommage[2]. De plus en plus respecté officiellement, il devient membre du Herrenhaus en 1903[3]. Il nourrit un amour inavoué pour Franziska von Wertheimstein (1844–1907), la fille de Josephine von Wertheimstein, qui a repris le salon de Döbling à la mort de la mère. Peut-être à cause d'une mère dominante, elle est névrotique. Saar, également dépressif, est le seul être humain proche d'elle. Il se suicide en 1906, malade du cancer. Place de Saar dans la littératureInfluencé par Stifter et Tourgueniev[4], philosophiquement par le pessimisme de Schopenhauer, Saar a écrit 32 nouvelles qui constituent sa contribution majeure à la littérature autrichienne. Elles visent à donner un panorama de la société habsbourgeoise. Dans un lettre à son éditeur (9.6.1896), Saar écrit que ses nouvelles doivent être comprises comme « de tableaux de la culture et des mœurs puisés dans la vie autrichienne de 1850 jusqu'au présent »[5]. Les recherches sur la Wiener Moderne à partir des années 1980 ont stimulé un intérêt renouvelé pour Saar qui était presque oublié, mais qui était déjà considéré comme un précurseur de la littérature moderne par Hermann Bahr en 1890[6]. Sa nouvelle Le château de Kostenitz fait partie du « canon » de la littérature allemande du critique littéraire Marcel Reich-Ranicki[7]. Notes et références
Œuvres (choix)
Œuvres traduites en français
Bibliographie
Liens externes
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