Farid Belkahia est un peintremarocain, né le à Marrakech et mort à Marrakech le [1]. Il est l'un des artistes contemporains les plus importants du Maroc contemporain. Il est connu pour ses œuvres peintes sur les cuirs avec des matériaux naturels.
Biographie
Né à Marrakech, Farid Belkahia grandit à Amizmiz où son père Mhamed Belkahia tient un commerce[2]. Son éveil artistique se fait auprès du cercle d'amis de sa famille, parmi lesquels se trouvent les peintres Olek Teslar et Jeannine Guillou. Par son intermédiaire, il rencontre Nicolas de Staël, peintre français d'origine russe, lors de son séjour au Maroc en 1937[3].
Dans son adolescence, il devient apprenti dans l'atelier d'Olek Teslar et se distancie des styles orientalistes qui persistent dans l'enseignement artistique académique[3]. Après des études secondaires à El Jadida puis Marrakech, Farid Belkahia enseigne la peinture à Ouarzazate. Après une première exposition à Marrakech en 1953, il part pour Paris où il est accueilli par l'écrivain François Mauriac[2]. Ici, il fréquente de 1955 à 1959 les Beaux-Arts de Paris. Il s'intéresse alors aux œuvres de Rouault et de Klee. De 1959 à 1962 une bourse lui permet de compléter sa formation et d'étudier la création de décors de théâtre en Tchécoslovaquie. À Prague il rencontre Henri Alleg, Elsa Triolet, Louis Aragon, et Pablo Neruda[4].
Durant ces années, il réalise un ensemble d'œuvres expressionnistes à propos de la guerre d'indépendance algérienne (dont Tortures 1961-2) et il exprime son soutien à la révolution cubaine avec son tableau Cuba Si 1961[3].
De retour au Maroc en 1962, il est nommé directeur de l'École des beaux-arts de Casablanca, fonction qu'il assume jusqu'en 1974[5]. Il commence à cette époque à travailler le cuivre. Il participe en 1966 à la revue Souffles et organise en 1969 une grande exposition sur la place Jemaa el-Fna de Marrakech et à Casablanca, avec Mohamed Hamidi, Mohamed Ataallah, Mohamed Chebaa, et Mohamed Melihi. Après 1974 il se consacre entièrement à son art, utilisant pour ses œuvres le cuivre, la peau, les bois découpés, les colorants naturels, recréant, notamment à partir des signes berbères, des symboles graphiques universels. « Le henné, la peau, ce sont mes souvenirs, ma grand-mère, le milieu dans lequel j’ai grandi, les odeurs que je connais. »[2], confie-t-il.
Il cofonde le Groupe de Casablanca avec des artistes tels que Mohammed Chabâa et Mohammed Melehi[3].
Farid Belkahia effectue de nombreux voyages au Moyen-Orient, dans le Sahel, la Chine, l’Amérique latine. Il construit en 1980 une maison en terre avec l’architecte Abderrahim Sijelmassi. Vivant et travaillant à Marrakech, il épouse en 1990 l’écrivaine Rajae Benchemsi.
Belkahia impose l'idée d'une peinture indépendante de l'héritage colonial et instaure des valeurs contemporaines qui vont influencer des générations d'artistes au Maroc et lui donner une présence internationale. L'artiste participe à l'exposition Partage d'Exotismes et son œuvre est collectionnée par les musées internationaux, notamment le Mathaf, Musée Arabe d'Art Moderne à Doha, ainsi que par la Fondation ONA et la Société générale.
Jilali Gharbaoui (1930-1971) et Ahmed Cherkaoui (1934-1967) sont deux autres peintres non figuratifs marocains contemporains de Farid Belkahia[6].
Expositions personnelles
1953 : Première exposition à Marrakech
1955-1957 : Galerie Mamounia, Rabat
1957 : Galerie Bab Rouah, Rabat
1960 : Exposition à Tanger, Rabat, Casablanca et Marrakech
↑Hassan Nour (critique d'art), « L’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca rend hommage au grand peintre Farid Belkahia », L'Opinion, Rabat, (lire en ligne, consulté le )