Famille Pastur
La famille Pastur est une famille de la noblesse belge, originaire de Braine-l'Alleud et dont l'ancienneté prouvée remonte à la fin du XVIe siècle. Issue de la haute bourgeoisie, la famille reçoit une concession de noblesse héréditaire, avec le titre personnel de chevalier, le , des mains du roi Baudouin, en faveur du lieutenant-colonel Jacques Pastur (1911-1969), ancien attaché militaire de Belgique à Londres. Au XVIIe siècle, la famille se scinda en deux branches: la branche aînée, représentée en la personne de Philippe Pastur (1777-1861), qui acheta le château de Jodoigne, devenu le château Pastur. Il donna cinq générations successives d'avocats, notaires, sénateurs et députés. La branche cadette, aujourd'hui éteinte, était représentée par Jacques Pastur (dit «Jaco»), maréchal de camp de Louis XIV, qui donna son nom au Fort Jaco. HistoireOriginaire de Braine-l'Alleud, cette famille était nombreuse dans les paroisses d'Ohain et de Waterloo, où elle a toujours des descendants[A 1]. Ferdinand Pastur (1605-?), censier de la ferme du Chenois et son épouse Isabelle Poets, sont les premier ancêtre connu de la famille. Leur fils, Gérard Pastur, fut baptisé à Braine-l'Alleud le 16 août 1631, il acquit la forge et la brasserie Saint-Éloy à Waterloo[A 2]. Presque tous les membres de la famille furent censiers ou cultivateurs aisés et parmi eux Ferdinand Pastur, qui posséda certes une fortune assez rondelette pour l'époque, puisque, en 1666, lors du partage de ses biens par ses héritiers, Marie Pastur, sa fille, reçut pour sa part la cense du Chenois, comprenant 15 bonniers (21 ha) et que son fils, Gérard Pastur, put disposer d'une somme de 1.000 florins[A 3]. Au début du XIXe siècle, la branche aînée de la famille s'installèrent à Jodoigne, où ils achetèrent le château Pastur et celui de Lathuy[A 4]. Ils formèrent cinq générations de notaires à Jodoigne et devinrent d'importants propriétaires fonciers, dont les domaines s'étendaient bien au-delà des communes environnantes. Elle laissa son empreinte dans la commune, où ils prirent une place importante dans la vie politique locale[A 4]. La branche cadette, représentée par le chevalier Jacques Pastur (1659-1723), s'est brillamment illustrée dans les campagnes militaires. Avec le grade de cornette, correspondant à celui de sous-lieutenant aujourd'hui, Jacques Pastur gravit les échelons jusqu'à devenir maréchal de camp du roi Louis XIV[A 5]. Le 17 août 1705, il mit en échec l'armée menée par le duc de Marlborough, lors de la première bataille de Waterloo[A 6]. Grâce à des alliances avec les familles de Brouckère, Waucquez, Claes, Idiers, la famille Pastur augmenta considérablement son patrimoine. À la mort de Philippe Pastur (1777-1861), ses héritiers se trouvèrent à la tête d'une fortune, foncière notamment, dépassant le million de francs belges (± 30 millions €)[A 7]; une somme colossale pour l'époque[A 8]. Pour comparaison, le château Pastur avait été acheté pour 30.000 BEF[A 8]. Issue de la haute bourgeoisie, la famille reçoit deux concession de noblesse: en 1706, le roi Louis XIV octroie une concession de noblesse héréditaire avec le titre de chevalier en faveur de Jacques Pastur (1659-1723), colonel de Dragons. En 1967, le roi Baudouin octroi une concession de noblesse héréditaire et le titre personnel de chevalier, pour le colonel Jacques Pastur (1911-1969), attaché militaire à Londres. Branche aînéePhilippe Pastur (1731-1787)Philippe Pastur nait le à Waterloo, il est le fils de Philippe Pastur (1731-1787) et Marie Lejuste (1738-1810). En 1802, Philippe Pastur est nommé notaire à Roux-Miroir, il finit par obtenir le transfert de son étude à Jodoigne. En 1804, Philippe Pastur fait l'acquisition du château de Beaulieu à Lathuy, il était la propriété du baron Jean-Pierre de Beaulieu, général de l'armée autrichienne[A 9]. En avril 1833, Philippe-Joseph Pastur (1777-1861), notaire à Lathuy, achète le Château de Dongelberg. Il vivait au château du Brocuy à Lathuy, dans la commune de Jodoigne, non loin de son nouveau château. En 1849, avec son épouse Clémence Jenar (1786-1860), il achète le château de Jodoigne au marquis Théodore d'Yves de Bavay. Renommé Château Pastur, celui-ci resta dans sa descendance jusqu'en 1980, année où les quatre enfants de Jacques Pastur (1911-1969), dernier châtelain de Jodoigne, décidèrent de vendre le château à la commune de Jodoigne[A 9]. En 1802, la famille Pastur s'installa définitivement à Jodoigne et y acquit le 15 juin 1849 le château Pastur, devenu aujourd'hui l'hôtel de ville. Paul Pastur est le petit-fils de Philippe Pastur, via son fils, Octave.[réf. nécessaire] Philippe Pastur mourut le au Château Pastur à Jodoigne, laissant son héritage à ses sept enfants dont l'aîné, Justinien-Jean Pastur (1806-1887) hérite le Château et de ses terres. Son fils reprit l'étude notariale de son père, il s'installa à Jodoigne. Justinien-Jean Pastur épousa Marie-Victoire Deville (1814-1880), fille de Théodore Deville (1785-1850) et de Marie-Isabelle Marcq (1787-1846). Le père de Marie-Isabelle, Théodore Deville fut élu au Congrès national en novembre 1830. De son union avec Victoire Deville, naquit un fils unique Léon-Clément Pastur (1845-1918).[réf. nécessaire] Léon Pastur (1845-1918)Léon-Clément Pastur nait le 13 janvier 1845 au Château Pastur à Jodoigne, il était le fils du notaire Justinien Pastur (1806-1887) et Victoire Deville (1814-1880), fille de Théodore Deville (1785-1850), membre du Congrès national et de Marie-Isabelle Marcq (1787-1846). Il épousa Virginie de Brouckère (1852 - 1914), fille de Charles de Bouckère (1796-1860), bourgmestre de Bruxelles de 1848 à 1860 ainsi que plusieurs fois ministre. Il obtint son doctorat en droit et sa candidature au notariat à l'Université catholique de Louvain. Entre 1865 à 1875, il fut clerc de notaire puis à partir de 1876, il reprit l'Étude de notaire de son père à Jodoigne. Notaire de père en fils, Léon-Clément Pastur devient successivement sénateur et puis député de l'arrondissement de Nivelles, sous l'étiquette du parti catholique. Mais rêvant de briguer le poste de bourgmestre de Jodoigne, ville réputée libérale et anticléricale, il ne réussit jamais à s'y faire élire. Il était également éditeur-imprimeur de magazines de publicité, notamment de messages notariaux: L'Utilité, L'Annonce Brabançonne, Le Petit Waterloo, Le Courrier de Genappe, L'Echo de la Hulpe. En juin 1884, il devint député pour le Parti Catholique de l'arrondissement de Nivelles où il remplit ce mandat jusqu'en 1894. Il deviendra, par la suite, Sénateur du même arrondissement jusqu'en 1912, date à laquelle il prit sa retraite politique. De son union avec Virginie de Brouckère, il n'eut qu'un fils, Maximilien-Léon Pastur (1878-1930)[A 10]. Maximilien Pastur (1878-1930)Maximilien Pastur naquit le à Jodoigne au château Pastur, il était le fils unique de Léon Pastur (1845-1918) et de son épouse Virginie de Brouckère (1852-1914). Comme son père, il reçut un doctorat en droit de l'Université catholique de Louvain. En 1911, il est élu conseiller communal de Jodoigne, de 1912 à 1921 il fut successivement député de l'arrondissement de Nivelles et de l'arrondissement de Bruxelles. De 1921 à 1925, il fut élu sénateur de l'arrondissement de Nivelles. À partir de 1913, il commença à exprimer des réserves sur la politique linguistique proposée par le parti catholique. Avec Jules Destrée et Charles Magnette, il signe le manifeste qui constitue la base du magazine «La Défense Wallonne». En 1914, il devient volontaire de guerre et est nommé auditeur militaire derrière le front. Les problèmes qu'il a rencontrés lui ont fait comprendre que les idées flamantes progressaient et que cela l'a amené à participer au mouvement wallon. En 1919, il est devenu membre de l'Assemblée wallonne. Il est devenu le porte-parole des revendications wallonnes, à la fois au sein de son parti et au parlement. Il a voté contre le bilinguisme général dans les services publics et a appelé les francophones à contrecarrer l'immolation de l'Université de Gand. Les critiques au sein du parti catholique lui ont fait renoncer à son mandat parlementaire et il était désormais principalement actif dans les mouvements wallingant, en particulier à l'Assemblée wallonne. Il l’arrêta en 1929, alors qu’il tomba gravement malade. Le , il épousa Germaine Waucquez (1884-1958), fille du richissime industriel Charles Waucquez (1851-1920), qui avait fait fortune dans le négoce de tissus et qui était propriétaire du Château Sainte-Anne à Auderghem. Charles Waucquez n’était pas n’importe qui, c’est lui qui commanda en 1903 les magasins Waucquez à l’architecte Victor Horta, chef-d'œuvre de l'Art nouveau et dont certains bâtiments sont classé au patrimoine mondiale de l'UNESCO. La mère de son épouse, Germaine Waucquez, était Gabrielle Idiers (1863-1956), fille de Émile Idiers, échevin de Auderghem et belle-sœur du célèbre égyptologue Jean Capart, qui avait épousé sa sœur Alix. Charles Waucquez et Gabrielle Idiers eurent deux filles : Germaine, qui épousa Maximilien Pastur et Marguerite, qui épousa le notaire Charles Claes (1881-1963), fils du sénateur Charles Claes (1855-1924). Maximilien-Léon Pastur décéda à Prangins en Suisse le . De son mariage avec Germaine Waucquez, il eut trois enfants, deux filles et un fils: Christiane, Claire et Jacques Pastur (1911-1969). Son fils, Jacques, hérita à son tour, à la mort de son père, du château Pastur. Jacques Pastur (1911-1969)Le chevalier Jacques Pastur naquit le au Château Pastur à Jodoigne, il est le fils du sénateur Maximilien Pastur (1878-1930), grand propriétaire terrien dans le Brabant wallon et de Germaine Waucquez (1884-1958), fille du richissime industriel Charles Waucquez (1851-1920) qui avait fait fortune dans le textile. Jacques avait deux soeurs aînées: Christiane Pastur (1906-1944), qui épousa le colonel Marcel Waucquez et Claire Pastur (1907-1976), épouse de Antoine de Wasseige[A 11]. Après avoir effectué ses secondaire au très réputé collège Saint-Benoît de Maredsous, il effectue son service militaire à l'académie royal militaire de Brasschaat, où il intégrera en 1933, avec ses amis le comte Rodolphe de Grunne et le baron Jean de Selys Longchamps, le prestigieux 1er régiment de Guides, qui compose l'escorte royale en charge de la protection du roi Albert Ier[A 12]. Après son service militaire, il rentra Docteur en droit et diplômé de l'Université catholique de Louvain, il était destiné à reprendre l'étude notariale de son père. Début 1940, il est fait prisonnier au camp de Breendonk d'où il s'évada. Risquant d'être fusillé comme espion, il rentra dans la clandestinité et réussît à s'enfuir au travers de la France, de l'Espagne, et du Portugal pour finir en Afrique du Sud. Le , il réussit à rentrer en Angleterre et devient pilote instructeur de la Royal Air Force à Harrogate. Le 10 juillet 1944 à Holcombe Burnell, il épousa l'aristocrate britannique Lady Elizabeth Bowling-Harvey, née à Tien-Tsin le 27 mars 1925 et décédée à Woluwe-Saint-Pierre le 6 mars 1992[A 11]. Elle était la fille du colonel Wilfred Comorin Bowling (1900-1971), CEO de Imperial Chemical Industries (ICI)[1] et président de la Chambre du commerce à Tien-Tsin[A 13], et de Lady Gertrude Harvey (1901-1999), nièce de Lady Kathleen Simon,1er Vicomtesse Simon, épouse de Lord John Allsebrook, 1er Vicomte Simon. Par sa mère, Lady Elizabeth Bowling-Harvey est l'arrière-arrière petite-fille de James William Harvey (1798-1873), capitaine des Coldstream Guards, héros de la bataille de Waterloo, qui referma la porte nord du château d'Hougoumont, empêchant ainsi les troupes de Napoléon de prendre les alliés à revers[A 14]. En 1946, il rentra en Belgique et s'installa au Château Sainte-Anne à Auderghem. Sa grand-mère, Gabrielle Idiers, fille de Émile Idiers et femme de Charles Waucquez, lui mis à disposition sa grande demeure préférant vivre dans son grand hôtel particulier de la rue Belliard. En 1952, nommé attaché de l'Air à Londres En 1959, il revint en Belgique et devient commandant de la base militaire de Gossoncourt. De son mariage avec Lady Elizabeth Bowling-Harvey naquit 1 fils et 3 filles: Max (1945) qui épousa Chantal Hachez, Wendy (1946) qui épousa le comte Bernard de Traux de Wardin, Christiane (1951) qui épousa le comte François de Radiguès de Chennevière et Ariane (1965) qui épousa l'écuyer Michel de Wilde d'Estmael. Le chevalier Jacques Pastur décède le 16 juillet 1969, à Bruxelles, des suites d'une longue maladie. Le 29 décembre 1976 à Woluwe-Saint-Pierre, Lady Elizabeth Bowling-Harvey, veuve de Jacques Pastur (1911-1969) depuis 1969, épousa en seconde noce le baron Gilbert Thibaut de Maisières, général-major et chef de la Maison des Princes de Liège. Branche cadetteJacques Pastur (1659-1723)Né le 12 juin 1659 à Roussart (hameau de Waterloo), Jacques Pastur (dit «Jaco») est le fils de Gérard Pastur, censier et de Marie Wets. Grand connaisseur de la forêt de Soignes, il s'orienta vers une carrière militaire. Il s’engage au service de l’Espagne, vers 1681 et y restera jusqu’en 1690; avant de s'engager pour la France. À la fin du XVIIe siècle, il était chargés de protéger la forêt de Soignes, au grand soulagement des paysans. C'est à Waterloo, le 17 août 1705, que Jacques Pastur se fit une renommée dépassant largement les frontières de la Belgique. Entre 1702 et 1705, à la tête d'une troupe de 200 soldats, devenu colonel du régiment Royal des dragons, il fut chargé par le roi Louis XIV de France de surveiller les mouvements de l'armée de John Churchill, duc de Marlborough (1650-1722), venue renforcer les forces en présence de l'empereur Joseph Ier du Saint-Empire. En voyant les troupes ennemies arriver, Jacques Pastur se replia avec ses hommes vers le Vivier d'Oie, dans la forêt de Soignes, où il avait dressé un petit fortin devenu célèbre: le « Fort Jaco ». Les troupes du duc de Marlborough n'osèrent pas s'aventurer dans la forêt. Elles se contentèrent de piller le village alentour et d'y passer la nuit. Comprenant la situation, Jacques Pastur donna l'ordre à ses hommes de faire volte-face. En pleine nuit et à moitié endormis, enivrés par ce qu'ils croyaient être leur victoire, ils ne parvinrent pas à réagir à cette offensive-surprise. Du côté des britanniques, les mémoires sur le sujet ont cherché à minimiser l'échec réel subi par les troupes de John Churchill, 1er duc de Marlborough (1650-1722). Même Winston Churchill, descendant et petit-fils Lord John Spencer-Churchill, 7e duc de Marlborough, intitula le chapitre qui traite de cette bataille épique dans la biographie qu'il consacre à son illustre aïeul « La bataille de Waterloo qui n'eut pas lieu ». En France, en revanche, le retentissement de la bataille de Waterloo fut considérable, le 18 mars 1706, le colonel Jacques Pastur fut invité à la cour du roi Louis XIV au château de Versailles pour lui être présenté. Le roi Louis XIV lui remis personnellement une chaîne en or et une médaille et l'anobli avec le titre de « chevalier ». Le lendemain, alors qu'il n'avait pourtant aucun des quatre quartiers de noblesse exigé pour cette distinction, il reçut la croix de chevalier de l'Ordre de Saint-Lazare. Jacques Pastur (1659-1723) épousa, en premières noces, Anne-Marie Du Tomboy avec qui il eut trois enfants, et en secondes noces sa cousine Jacqueline Delle avec qui il eut aussi trois enfants. Sa deuxième épouse demanda la séparation de son mari, qu'elle accusa de l'avoir maltraitée, à plusieurs reprises, et d'être entré dans une salle de bal, deux pistolets aux mains, et ainsi armé, il serait venu droit sur son épouse et lui aurait décoché un coup sur l'estomac. Devenu maréchal de camp en 1716, il termina sa vie riche et célèbre, dans une vaste propriété qu'il fit dresser au cœur de Waterloo[A 15]. Il tomba mourut inopinément, le 3 mai 1723, alors qu'il circulait dans une rue de Bruxelles où il avait aussi des biens[A 15]. Avec la mort de son fils, le chevalier Philippe Pastur, mort lors de la bataille de Wagram, cette branche de la famille s'éteignit dans les mâles. Propriétés & demeures
Lettres patentes
Généalogie
Bibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Ouvrages
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Notes et références
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