Enercal
La Société néo-calédonienne d'énergie (Enercal) est une société d'économie mixte, détenue majoritairement par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie depuis 2008, et anciennement par l'État français (directement ou par le biais de l'Agence française de développement). Enercal est la seule société calédonienne qui intervient sur les trois métiers du domaine de l’électricité : la production, le transport et la distribution d'énergie électrique, titulaire des concessions pour l'approvisionnement électrique et pour la maintenance et l'exploitation des installations de l'éclairage public dans 25 des 33 communes de l'archipel (l'ensemble de celles de la « Brousse » (à l'exception de Bourail, Kaala-Gomen, Koumac, Canala et Thio), Païta et Dumbéa dans le Grand Nouméa, l'île des pins ainsi que Maré et Ouvéa). HistoriqueEnercal est créée le par un arrêté du ministre de la France d’Outre-Mer, Pierre-Henri Teitgen, pour s'occuper de la construction et ensuite de l'exploitation d'un barrage hydroélectrique à Yaté (puissance installée de 68 MW et une productibilité annuelle de 300 GWh d’énergies renouvelables) afin d'approvisionner l'usine métallurgique (traitement de nickel) de la Société Le Nickel (SLN) de Doniambo à Nouméa. Le chantier, l'un des premiers grands travaux qui vont ensuite s'intensifier dans les années 1960 et au début des années 1970 dans un contexte d'essor économique porté par les cours élevés du nickel (d'où l'appellation de « boom de nickel »), attire une importante main d'œuvre d'autres territoires du Pacifique, et notamment wallisienne et futunienne. Le barrage est mis en service en 1958 et inauguré le par le ministre délégué aux DOM-TOM, Jacques Soustelle. Une partie de la production est également revendue à l'Union électrique coloniale (UNELCO, ancêtre de la société Électricité et eau de Calédonie dite EEC), chargée depuis 1929 de la distribution d'électricité à Nouméa et dont les propres moyens d'alimentation étaient devenus insuffisants. Par la suite, à partir de la fin des années 1960 et des années 1970, Enercal se développe autour de trois activités[1] :
Dans les années 1980, Enercal se concentre sur la diversification de ses moyens de production, notamment en énergies renouvelables. C'est surtout le parc hydroélectrique qui se développe, avec deux barrages construits sur le territoire de la commune de Houaïlou (ceux de la Néaoua, à partir de 1982 avec deux turbines Pelton, chacune accouplée à un alternateur de 3,6 MW, et de la Tû, couplé au réseau en 1990 et disposant d'une turbine Pelton associée à un alternateur de 2,2 MW) et 9 micro-centrales hydroélectriques MCH (Wadiana en 1982 à Yaté, Kouaré en 1983 et Borendy en 1987 à Thio, Katrikoin en 1983 à Moindou, Village en 1983 et Ouégalé en 1991 à Pouébo, Ouaté en 1984 à Pouembout, Caavatch en 1984 à Hienghène et Gohapin en 1987 à Poya). C'est le début également du photovoltaïque et de l'éolien avec une petite ferme solaire à Fayaoué sur l'île d'Ouvéa en 1984 et le premier aérogénérateur à Mwiré sur l’île des Pins en 1986[3]. Après la signature des accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998), et tout particulièrement la définition des enjeux du rééquilibrage économique et géographique associé à un retour dans les années 2000 d'une envolée liée au nickel, Enercal devient un outil stratégique face à de nouveaux projets métallurgiques (usine du Nord et usine du Sud) ou d'aménagements (notamment des zones du « Grand H » puis de la conurbation VKP devant devenir un nouveau pôle urbain dans le Nord). Ainsi, l'accord de Nouméa prévoit, pur que la Nouvelle-Calédonie soit à même de disposer d’une maîtrise suffisante des principaux outils de son développement, le transfert des actions détenues par l'État dans le capital d'Enercal à la collectivité néo-calédonienne. Cette cession est effective le [4]. L'accroissement démographique, l'étalement urbain et les grands chantiers provoquent un accroissement important de la consommation d'électricité, à quoi les producteurs, dont surtout Enercal, répondent par le biais de l'énergique thermique. En 1993 est ainsi installé tout d'abord la centrale thermique à flamme Jacques-Iekawé de Népoui avec fioul à Poya (d'abord 2 moteurs diesels Wärtsilä NSD 16 V 46, chacun accouplé à un alternateur Jeumont Schneider de 12 MW, à quoi s'ajoutent en 1999 deux nouveaux moteurs de même modèle mais chacun associé cette fois à un alternateur Alsthom de 14,5 MW). Puis, en 2003, Enercal augmente la capacité de production de sa centrale de Ducos avec une nouvelle turbine à combustion ALSTOM GT-10B de 25,6 MW. Et en 2004, les différents acteurs de l'électricité en Nouvelle-Calédonie s'unissent pour la construction d'une centrale au charbon au Mont-Dore pour faire face à la montée de la demande des particuliers et à l'enjeu de l'alimentation de la future usine de Goro (qui commence sa production en 2009) : Prony-Énergies est ainsi détenue à 75 % par Enercal, le reste des actions revenant à deux filiales de GDF Suez (15 % à Elyo, devenue en 2009 Cofely, et 10 % à EEC)[5]. La première tranche de 50 MW est mise en service pour essais le et la seconde tranche le , pour une réception provisoire prononcée en 2010. S'y ajoutent à la fin des années 1990 la mise en service de petites centrales thermiques autonomes à moteur diesel : celles de Ouenghé à Ouvéa (), de Tadine à Maré () et de Comagna à l'île des Pins (1998)[6]. ActivitésProductionEnercal produit de l’électricité :
Enercal, premier producteur d’électricité et d’électricité à base d’énergies renouvelables :
TransportLe transport d'électricité en Nouvelle-Calédonie, concédé à Enercal, se fait à partir d'un réseau interconnecté comprenant deux sous-ensembles : un réseau 150 kV (transport de l'énergie produite par les principales unités : les barrages de Yaté et Néaoua et les centrales thermiques de Doniambo, Prony, Népoui et Ducos) et des réseaux 33 kV (collationnent la production des plus petites unités et alimentent les concessionnaires de la distribution et des clients privés). Ces deux réseaux sont organisés et reliés par dix postes d'interconnexion 150 kV / 33 kV situés, du sud au nord, à : Yaté, Prony (Mont-Dore), Ducos (Nouméa), Païta, Boulouparis, Néaoua (Houaïlou), Népoui (Poya), Témala (Voh), Ouaieme (Hienghène) et Koumac. S'y ajoutent six postes secondaires 33 kV : « Brigitte » (Dumbéa), Tontouta (Païta), Nakalé (Thio), Néra (Bourail), Poro (Kouaoua) et Taom (Voh)[7]. Il y a deux réseaux 33 kV : un sur la côte Est (de Canala à Hienghène, avec projet de l'étendre vers le nord à Pouébo, Ouégoa, Koumac et Poum), un autre sur la côte Ouest (du Mont-Dore à Voh)[7]. Le réseau 150 kV pour sa part s'étend de Yaté et Prony au sud jusqu'à Nouméa, de là sur la côte ouest jusqu'à Boulouparis, puis jusqu'à Néaoua (Houaïlou) sur la côte est pour revenir sur la côte Ouest de Népoui à Koumac. Une ligne entre les postes de Témala sur la côte Ouest et Ouaieme sur la côte Est existe également[8]. DistributionEnercal assure la concession de service public électrique (distribution, raccordement, entretien et exploitation du réseau et de l'éclairage public) dans 25 des 33 communes de Nouvelle-Calédonie[9] :
Enercal est, de plus, toujours le concessionnaire pour l'aéroport international de Tontouta. Cela représente au total 44 491 clients pour 2023-2024[10], soit moins que les 60 000 desservis par EEC qui dispose de moins de concessions (8 communes), mais plus importantes démographiquement (surtout celles du Grand Nouméa)[11]. OrganisationConseil d'administrationLe conseil d'administration comprend 13 membres, dont le président élu parmi six administrateurs représentants la Nouvelle-Calédonie, un pour les communes, un pour chacune des trois provinces et un également pour chacun des trois actionnaires privés (EDEV, Eramet et GDF Suez Énergies Services) à savoir[12] :
Administrateurs
Direction généraleLa direction générale[12] :
EffectifsEnercal emploie 434 collaborateurs en 2023[10]. Références
AnnexesArticles connexesLiens externes |