Enclos paroissial de PleybenEnclos paroissial de Pleyben
L’enclos paroissial de Pleyben est un enclos paroissial situé dans la commune de Pleyben dans le Finistère autour de l'église Saint-Germain. L'église a été classée sur la liste des monuments historiques de 1846, le calvaire a été classé par liste en 1875 et l'ossuaire a été classé par arrêté du [1]. L’église Saint-GermainConstruction et restaurationsL'église Saint-Germain, dont la construction a commencé en 1530, a été consacrée en 1583 « à lonneur de Dieu, Notre-Dame, sainct Germain et sainte Catherine » comme le dit une inscription[2]. Toutefois, un édifice antérieur au XVIe siècle est attesté par les archives. Les transepts ont été réalisés pour le recteur Alain Kergadalen et datent de 1564 si on se fie à une inscription en lettres gothiques située à l´entrée du bras sud près de la porte de la sacristie. Les fenêtres ainsi que la porte sud dateraient de 1583 comme semble le prouver une inscription et une date sur le mur du bas-côté sud. La construction de la tour-porche débute en 1588, la date étant inscrite au-dessus de la clef de la porte. Interrompu pendant les guerres de la Ligue, les travaux ne reprennent qu´en 1633 pour s´achever en 1642. Au cours des siècles, l’église connut plusieurs restaurations et reconstructions. Ainsi, au XVIIIe siècle, le bras sud a été reconstruit en 1714 et la sacristie en 1719 à la suite de leur destruction causée par la chute de la partie haute de la tour-porche ébranlée par la foudre à la fin du XVIIe siècle. Au XIXe siècle, le bas-côté nord a été remonté en 1811. La tour ouest a été consolidée en 1848, suivie d’une restauration générale de l´édifice entre 1858 et 1860[3]. Description de l'extérieur de l'égliseL'église Saint-Germain est de style gothique breton tardif. L'église a deux clochers : le grand clocher au-dessus du porche sud est une tour Renaissance coiffée d'un dôme à lanternons, et un autre de style cornouaillais. Le chevet est de style Beaumanoir.
La façade OuestSur cette façade de caractère ogival est planté le petit clocher gothique dit de Sainte-Catherine. Le clocher possède une chambre des cloches qui est surmontée d´une flèche culminant à 32 mètres. L’accès à cette tour se fait par une tourelle d´escalier, passant d’un plan carré au plan octogonal. Elle est reliée au clocher par une galerie aérienne. Sous ce clocher, la porte à anse double et accolade est surmontée de moulures et de contre-courbe de feuillages. la façade SudLe grand clocher dit de Saint Germain culmine à 47,5 mètres. Le clocher et le porche sont de style Renaissance et portent les dates de 1588 et 1591. Le porche se caractérise par les colonnes engagées qui soutiennent la grande arcade d’entrée. Elles se composent de tambours cannelés et de bagues saillantes ornementées, et elles sont couronnées de chapiteaux corinthiens qui soutiennent une archivolte avec volute en feuilles d’acanthe. La base du porche est entourée d’un cordon de niches peu profondes. Les niches sont ornées de belles colonnettes et sont surmontées de frontons courbes. Au-dessus de l’entablement de la façade, on trouve les statues agenouillées de la Vierge et de l'archange Gabriel dans la scène de l’Annonciation. Au milieu on voit une belle niche abritant la statue de saint Germain patron de l’église. Plus haut une galerie, puis vient la base de la tour percée de deux longues baies sur chacune de ses faces. Elle est couronnée par une balustrade en encorbellement. Aux angles se dressent quatre beaux clochetons. Au milieu de ces clochetons, s’élève une grosse coupole octogonale qui est surmontée elle-même d’une lanterne élancée formant couronnement au clocher. Dans le porche, les apôtres dans leurs niches portent, chacun, un phylactère. Au-dessus de la porte d’entrée, une statue du Sauveur tenant le globe du monde d’une main et bénissant de l’autre.
Description de l'intérieur de l'égliseLes sablières de la nefLe plan de l’église est en croix latine à une nef à cinq travées bordée de bas-côtés. La nef est relativement obscure car elle est éclairée indirectement au nord et au sud par trois fenêtres en plein cintre ou en arc brisé à réseau. Les bras du transept sont larges et saillants et ils sont percés chacun d´une baie en arc brisé à réseau. Les sols de la nef et du transept sont couverts par de grandes dalles de schiste. La nef est surmontée d'une voûte lambrissée entourée de belles sablières polychromes datant de 1571. Elles présentent des scènes très vivantes issues de la vie quotidienne, de la Bible ou même de la mythologie païenne. Côté nord :
Évangélistes aux quatre angles du transept sous forme de statues à encorbellement (ou corbel). Ils tiennent, chacun, un phylactère avec les premiers mots de leur évangile. Côté sud :
Chœur:
Transept sud:
Transept nord:
116 clés de voute pendantes et décorées ornent les nervures de la charpente.
Les vitrauxLe vitrail principal, daté de la fin du XVIe siècle, représente la Passion du Christ. Elle renferme les scènes suivantes :
Les deux vitraux latéraux représentent l'un un Arbre de Jessé, l'autre Jésus et les Apôtres.
Le mobilierLes fonts baptismauxLes fonts baptismaux sont ornés de statues de saint Jean, sainte Élisabeth, saint Zacharie provenant d'un ancien retable. Autrefois, il y avait un quatrième personnage tenant les vêtements du Christ ; ce personnage se trouve actuellement dans le transept Sud à côté du groupe de saint Yves. La statuaireL'église est ornée de nombreuses statues polychromes dont une statue de saint Germain datant de 1555, provenant d'un calvaire ; dans la nef et les bas-côtés se trouvent des statues de saint Herbot, saint Yves, de saint Corentin, saint Antoine, sainte Geneviève, de saint Renan ainsi qu'une grande statue en bois de saint Guénolé datée du XVIIIe siècle. Les retablesLes retables actuellement en place datent de la fin du XVIIe siècle :
Les orguesLes orgues ont été construites, par Thomas Dallam, entre 1688 et 1692 sur le modèle des orgues de l’abbaye de Daoulas, datant de 1670 et aujourd’hui disparues. Elles comprenaient un buffet à deux corps polychrome : le grand orgue et un positif de do(s), une console à deux claviers manuels et une pédale. Thomas Dallam, maître facteur d’orgues, appartenait à une famille de facteurs d’orgues d’origine anglaise. Son grand-père, qui portait le même prénom, avait réalisé l’orgue du King’s College à Cambridge. Son père, Robert Dallam, dût quitter l’Angleterre en raison de persécutions religieuses. On lui doit de nombreuses orgues en Bretagne, notamment celles des cathédrales de Quimper et de Saint Pol de Léon. De l’orgue de Thomas Dallam, il ne reste que le buffet, réalisé à Morlaix par Michel Madé en 1693. L'ensemble du jeu a été simplifié en 1877. En effet, le facteur d’orgues Heyer enleva la partie instrumentale mise en place par Thomas Dallam. Il plaça une console à fenêtre à deux claviers de 54 notes, un grand orgue dans le buffet, et une nouvelle soufflerie. Mais le deuxième plan sonore ne fut pas installé. La restauration de 1994 a été confiée à M. Denis Londe et à Mme Réveillac, facteurs d’orgues à Frasne dans le Jura. Les travaux de restauration ont duré de à et ont consisté à restaurer le buffet, à compléter le grand orgue de Heyer et à reconstruire un positif des do(s) et une pédale indépendante. L’orgue actuel a 22 jeux. Il comprend le clavier grand orgue installé par Heyer, un positif de do(s) et une pédale mis en place par Denis Londe construits selon le savoir-faire du XIXe siècle. La sacristieLa sacristie est située au chevet de l'église. Elle date de 1719. Elle reprend le plan quadrilobé de la chapelle bâtie pour Henri II à Villers-Cotterêts: une tour centrale avec une coupole et un lanternon, entourée de quatre tourelles avec coupoles au cul-de-four et contreforts à pinacles. La croix de selLa croix de sel (Croas an holen) est située presque au milieu du placître. Elle était le point de ralliement des paludiers de Guérande qui venait y vendre leur précieuse production. Le calvaire
La construction du calvaireLe Calvaire monumental placé devant l'église est le plus massif de toute la Bretagne. Sa construction en pierre de kersanton s'est déroulée en trois campagnes. Elle a débuté avec celle de l'église, en 1555, probablement effectuée par l'atelier landernéen des Prigent (date et inscription portée sur la statue de saint Germain au-dessus du porche de l´église : EN L´HONNEUR DE DIEV ET (NOTRE) DA (M) E ET MONSIEUR S GERMAIN CESTE CROIX FVST COME (N) CE 1555) En 1650, trois scènes supplémentaires sont commandées à l'architecte brestois Julien Ozanne (Entrée à Jérusalem, Cène, Lavement des pieds) . Le calvaire a été ensuite déplacé en 1738 d'une trentaine de mètres au sud, pour faciliter l´accès à l´église. Il était, autrefois, accolé au porche. À cette occasion, le soubassement du calvaire a été vraisemblablement modifié. Les travaux ont été exécutés par les entrepreneurs Guillaume Le Goff, Yves Quiniou et François Motreff, de Pleyben. Le socle du calvaire est construit en forme de tétrapyle contreforté aux angles. En effet, il se compose de quatre grandes piles soutenant une voûte intérieure, sous laquelle on pénètre par quatre arcades en plein cintre. Il est en pierre de taille de granite. Il montre sur ses quatre faces des hauts-reliefs sur deux niveaux : une frise et 28 groupes sculptés surmontant le calvaire, soit autant qu’au calvaire de Plougastel-Daoulas. L'ensemble relate la Passion du Christ. Les sculptures sont pour la plupart réalisées en kersanton, mais certaines d'entre elles ont été taillées dans un grès dont la fragilité rend leur conservation délicate. Par ailleurs, le haut massif, réalisé lors de son déplacement, joue un rôle majeur dans la lecture des sculptures. En effet, ses dimensions extraordinaires donnent un aspect clairsemé à des statues qui se retrouvent perchées à une hauteur inhabituelle. Curieusement, archaïsme voulu, les personnages sont représentés en costumes du XVIe siècle de l'époque d'Henri III ou Henri IV en dépit de la construction du calvaire au milieu du XVIIe siècle à l'aube du règne de Louis XIV. La restauration du calvaireL'ensemble a été restauré à plusieurs reprises notamment en 1953 et plus récemment, dans les années 1980 - 1990. Pendant l'été 2010, l'association « Les sept calvaires monumentaux de Bretagne » a remis en couleurs, par le biais de vidéoprojecteurs, le calvaire de Pleyben, retrouvant autant que faire se peut les couleurs d'origine car les calvaires étaient peints. Sur de nombreux calvaires, on a retrouvé des traces de peinture, dans les plis des vêtements des statues, par exemple. Description détaillée du calvaire par faceLa lecture débute à l´angle sud-ouest par la frise inférieure dans le sens inverse des aiguilles d´une montre. Elle se poursuit au second niveau par l´angle sud-est, puis l´angle nord-est, le côté nord, les croix (côté sud), le côté sud, le côté est et enfin le côté ouest. Face sudPartie basse
Partie haute
Face estPartie basse
Partie haute
Face nordPartie basse
Partie haute
Face ouestPartie basse
Jésus outragé par les soldats. Un soldat lui bande les yeux.
Partie haute
Sur le milieu de la plate-forme
Récapitulatif des scènes par étageScènes de la frise intermédiaire :
Scènes supérieures :
L'ossuaireL'ossuaire, qui date du XVIe siècle (1560), est d'architecture gothique flamboyante. C'est l'un des plus anciens de Bretagne. La façade est ornée de baies jumelles surmontées d'accolades décorées de choux frisés et de fleurons qui reposent sur des colonnettes en nid d'abeille. On y entassait les ossements des trépassés pour faire de la place dans le cimetière. Surnommé "chapelle des trépassés", il était consacré à saint Jude et saint Simon[8]. Restauré en 1733, date inscrite sur l'édifice, il servit, à partir de 1736, de chapelle des morts, puis, un temps, d'école[9], c'était le cas par exemple en 1838[10] (il fut alors blanchi à la chaux) et même de bureau de poste en 1850. Il sert désormais de musée et abrite entre autres une statue de la Vierge allaitante datant du troisième quart du XVIe siècle qui a été retrouvée en 1988 lors de travaux à proximité de l'église. Elle représente une Vierge couronnée, au sein nu, portant l'Enfant-Jésus ; il n'est pas exclu qu'elle ait été enterrée à cause de son aspect jugé trop réaliste à l'époque[11].
L'arc de triompheL'arc de triomphe ou "porte triomphale" (porz ar maro) est une porte monumentale datée de 1725 et surnommée "porte de la mort" car, complétée par le mur de l'enclos entourant le cimetière, elle séparait le monde des morts du monde des vivants. L'arc monumental est en plein cintre avec une niche sur chacune de ses faces. Sur la face est, on peut admirer une Vierge de Pitié ou Pietà encadrée de deux anges, et sur la face ouest, une sainte Trinité dont le saint Esprit a disparu. L'arc est surmonté d´une croix qui présente sur sa face est, un Christ en croix, et sur sa face ouest, une Vierge de Pitié. Notes et références
AnnexesBibliographie
Articles connexesLien externe
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