Luc (évangéliste)
Luc l'évangéliste ou saint Luc, du grec ancien Λουκᾶς / loukâs, « Luc », est un personnage dont on sait peu de choses mais qui a rédigé une partie du Nouveau Testament. La tradition chrétienne le considère comme l'auteur de l'évangile qui porte son nom, ainsi que des Actes des Apôtres. Cette hypothèse est admise par le consensus historien, qui situe la rédaction de ces deux textes vers les années 80-85. Le christianisme le présente à partir du IIe siècle comme un Syrien d'Antioche, médecin de profession et disciple de Paul. Si cette thèse est aujourd'hui rejetée par la majorité des historiens, il n'en reste pas moins que Luc défend Paul contre ses détracteurs, afin de prouver qu'il mérite aussi bien que Pierre le titre d'apôtre, et se fait un ardent prédicateur de la justification (ou le salut) par la foi. BiographieLuc est un personnage dont on ne sait quasiment rien. Pour Lucien Cerfaux, la seule certitude est qu'il appartient à la deuxième génération des croyants[1] et que son œuvre dépend d'autres sources littéraires. Alors que la tradition en fait un homme cultivé et un Juif hellénisé (comme l'atteste sa maîtrise du grec hébraïsé de la Septante et de la Synagogue de la diaspora juive), la recherche actuelle privilégie l'hypothèse d'un Grec païen qui s'est rapproché du judaïsme au point de devenir un « Craignant-Dieu »[2],[3],[4]. La tradition chrétienne le considère comme l'auteur de l'évangile qui porte son nom ainsi que des Actes des Apôtres. Cette thèse est corroborée par les spécialistes, notamment Daniel Marguerat, qui relève une « homogénéité littéraire et théologique » entre ces deux livres, lesquels forment les « deux volets » d'une même œuvre, dédiés au même personnage nommé « Théophile »[5] et dont on ne sait rien[6]. Il apparaît en tout état de cause que l'auteur des Actes ne saurait être un compagnon de Paul : en effet, la religion à laquelle renvoie l'Évangile selon Luc « est un christianisme de troisième génération, proche des Pastorales ; or, le discours d'adieu de Paul offre la confirmation de cet état avancé de la chrétienté (Ac 20:25-32) »[5]. La datation du livre des Actes, « rédigé simultanément ou peu après l'évangile », se situe donc entre 80 et 90[5]. Bien que diverses hypothèses aient été émises, il est impossible d'établir une biographie de Luc et les quelques éléments que l'on peut donner à son sujet sont maigres. Son nom de Λουκᾶς (Loukas) n'est attesté que vers la fin du IIe siècle et, plus tardivement, le canon de Muratori le définit comme un compagnon de Paul, médecin et écrivain, après quoi la tradition[7] attribue cet évangile à « Luc le médecin »[8]. Les prologues antimarcionites à cet évangile décrivent Luc comme un médecin syrien d'Antioche, « disciple des apôtres et de Paul, mort à 84 ans en Béotie », mais la date de ces textes demeure incertaine, tout comme la profession médicale de Luc, qu'aucun élément probant ne vient étayer[8]. Luc, rompu à la pratique d'un grec littéraire et à la culture hellénistique, n'en connaissait pas moins très intimement la religion juive et l'exégèse rabbinique[3]. HypothèsesÉventuel rédacteur du Journal de voyageL'hypothèse traditionnelle est qu'avec ces récits en « nous » (Actes 16,10-17 ; 20,5 - 21,18 ; 27,1 - 28,16) Luc se serait inclus lui-même comme témoin et acteur des faits relatés. Autres éléments
HagiographieLes Actes s'achevant brutalement sans que l'on sache ce qu'il advint de saint Paul toujours détenu à Rome, le lecteur en conclut que saint Luc mourut avant lui. Cependant, selon Épiphane (Haer. 51), à la mort de Paul, Luc serait revenu évangéliser en Macédoine. Vivant une vie de moine, il serait mort à l'âge de 84 ans. Voici quelques écrits des premiers siècles parlant de Luc. Saint Jérôme estimait que ce propos de Paul concernait l'évangéliste Luc :
— 2 Co 8.18
— Histoire ecclésiastique de Eusèbe de Césarée, écrit du IVe siècle
— Canon de Muratori (document romain du milieu du second siècle). Un prologue grec de Luc datant de la fin du second siècle introduit le troisième évangile comme suit :
— Prologue de Luc[9]).
— Irénée de Lyon, Adv. Hae. III, 1, 1 Prologue. « Luc, notre ami le médecin » est cité à trois reprises à travers l'Épître aux Colossiens (4, 14), l'Épître à Philémon (24) et la 2e Épître à Timothée (4, 11) SymboleLuc est symbolisé par le taureau, parfois ailé. L'attribution des quatre symboles aux évangélistes est tardive. Célébration dans la tradition catholiqueSaint Luc l'évangéliste est célébré le 18 octobre[10], et le 22 avril comme l'un des septante disciples par l'Église orthodoxe. Dans la tradition catholique, Luc est considéré comme le saint patron :
De nombreuses académies des Beaux-Arts, notamment l'Accademia di San Luca de Rome et la dizaine d'Instituts Saint-Luc en Belgique et en France, ainsi que des guildes d'artistes s'appellent ou se sont appelées Guildes de Saint-Luc. Dans la tradition chrétienne, saint Luc a représenté en peinture plusieurs fois la Vierge. Bien que leurs datations soient de périodes plus récentes, un certain nombre d'icônes lui sont dévotement attribuées. Ce sont les Vierges dites de Vladimir, de Jérusalem, de Tikhvine, de Smolensk, de Częstochowa et aussi la Vierge de Philerme. Elles sont majoritairement de style Odigitria, litt. « qui montre le chemin ». Notes et références
BibliographieExégèse et commentaires bibliques
Ouvrages divers
IconographieSaint Luc, v.1330, de Simone Martini, œuvre conservée par le Paul Getty Museum, au Getty Center de Los Angeles, probable panneau droit d'un polyptyque portatif en cinq parties, ou d'un retable à plusieurs volets. trois autres se trouvent au Metropolitan Museum of Art de New York et un, dans une collection privée à New York (mentionné dans John Walsh (trad. de l'anglais), Chefs-d’œuvre du J. Paul Getty Museum : Peintures, Paris, Thames & Hudson, , 128 p. (ISBN 2-87811-128-1), p. 8).
AnnexesArticles connexes
Liens externes
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