Edmond BlaiseEdmond Blaise
Edmond Blaise, né le à Montreuil-sous-Bois et mort le à Paris, est un chimiste et pharmacologue français, surtout connu pour ses travaux sur les organométalliques et pour son rôle à la direction scientifique de la société Rhône-Poulenc. CarrièreÉmile Edmond Blaise est né d’un père pharmacien, le à Montreuil-sous-Bois dans la Seine. Désireux d’embrasser la carrière paternelle, il s’inscrit en 1891 à l’École de pharmacie de Paris. Il y suit le cours libre d’Auguste Béhal qui enseigne selon la théorie et la notation atomiques. La deuxième année, Blaise entre au laboratoire de son maitre, alors pharmacien-chef de l’hôpital Ricord. Il obtient sa licence en sciences en 1893. La même année, l’École lui attribue le prix Buignet puis, en 1895, le prix Maillet. En 1896, il est récompensé par la médaille d’or des Hôpitaux. Il passe en 1897 dans le laboratoire de Charles Friedel à la faculté des sciences et, l’année suivante, en 1898, il obtient son diplôme de pharmacien de première classe. En 1900, Blaise est couronné du prix Leblanc de la Société chimique de France. Docteur en sciences physiques l’année précédente, il est nommé maître de conférences à la faculté de Lille. Chargé de cours à l’université de Nancy en 1902, il y succède en 1907, à la chaire de chimie organique, à Louis Bouveault[1] nommé à la Sorbonne. La même année, il obtient une partie du prix Jecker de l’Académie des sciences. En 1910, il est nommé maître de conférences de chimie organique, poste auquel il succède encore à Bouveault, qui vient de mourir. En 1912, succédant cette fois à Haller, Blaise prend la chaire de chimie organique de l'École de physique et de chimie industrielles. De 1914 à 1918, Blaise participe à l'effort de guerre en travaillant au Service des inventions, des études et des expériences techniques des poudres et explosifs de la Direction des inventions. En 1917, il est récompensé par le prix Jecker, cette fois en entier. Après la guerre, Blaise entre aux établissements Poulenc frères dont, à partir de 1924, il assure la direction scientifique, et il devient membre de la Société chimique de France dont il est élu président pour l’année 1922. Mais cette même année 1922, il subit les premières atteintes de la maladie qui l’emportera, et il doit renoncer pendant deux ans à occuper la chaire de chimie organique de la Sorbonne, à laquelle il vient d’être nommé. Pourtant, il tient ensuite cette chaire pendant dix ans, de 1924 à 1934, où son état de santé le contraint à l’abandonner définitivement. Pauline Ramart est sa suppléante lorsqu'il est professeur sans chaire en 1924, rôle qu'elle conserve quand celui-ci obtient une chaire en 1925[2]. Cette même année, il est reçu membre de la Société de pharmacie de Paris (devenue Académie nationale de pharmacie en 1946). Edmond Blaise meurt à Paris le . ŒuvreLes apports scientifiquesLes contributions de Blaise aux progrès de la chimie organique touchent à de nombreux domaines. Ainsi par exemple a-t-il contribué à confirmer avec Béhal la constitution de la série des dérivés du camphre, et à établir celle des nitro et des aminocampholènes. Il a découvert les propriétés de composés oxonium, étudié les réactions de cyclisation, travaillé sur les transpositions moléculaires et poursuivi des recherches en stéréochimie. Mais l’essentiel de ses travaux a porté sur les séries acycliques et alicycliques, et tout spécialement sur les organométalliques. Dans ce domaine, il a reconnu le rôle de l’éther dans la constitution des organomagnésiens et effectué les premières synthèses d’organozinciques. Il a obtenu des alcools primaires par réaction des organomagnésiens sur l’oxyde d'éthylène. Il a mis au point des méthodes de synthèse des cétones par condensation des organométalliques, laissant son nom à la synthèse des cétones de Blaise (en) : Et perfectionnant la réaction de Réformatski, il a également donné son nom à la réaction de Blaise : Blaise n’a cessé d’approfondir l’étude des propriétés des composés dont il déterminait la structure. D’une façon générale, il a très largement contribué au perfectionnement des méthodes d’analyse et de synthèse des molécules organiques, comme à la connaissance des mécanismes de leurs réactions. Rhône-PoulencOn ne peut parler de l’œuvre d’Edmond Blaise sans évoquer le rôle d’initiateur qu’il a joué dans le rapprochement entre les institutions académiques et les entreprises industrielles. C’est au tournant du siècle que Blaise rencontre les futurs promoteurs de l’industrie pharmaceutique française : Albert-Buisson, Marcel Delépine ou Nicolas Grillet[3], bientôt rassemblés dans la Molécule, société savante créée en 1903 par Ernest Fourneau et Marc Tiffeneau. Pendant l’entre-deux-guerres, Fourneau et Blaise — le premier comme directeur du laboratoire de chimie thérapeutique de l’Institut Pasteur, le second comme directeur scientifique des établissements Poulenc frères puis de la société Rhône-Poulenc — coordonnent les activités de l’institution d’intérêt public et de l’entreprise à but commercial. La communauté de vue est étroite entre les deux hommes. Fourneau, en 1917 et 1928, entre lui-même au directoire des établissements Poulenc frères puis au conseil d’administration de la société Rhône-Poulenc. En retour, Blaise suggère des thèmes de travail au laboratoire de l’Institut Pasteur et donne des orientations de recherche à sa propre équipe. Ils sont ainsi parmi les premiers à établir, entre la science et l’industrie, une collaboration dont l’Allemagne seule avait jusqu’alors éprouvé l’efficacité. Récompenses et distinctions
Titres et fonctions
Directeur scientifique des établissements Poulenc frères puis de la société Rhône-Poulenc (1924-1939) BibliographieSources principales
Voir aussi
PublicationsListe chronologique
Quelques articles
Notes et références
Liens externes
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