Dynastie hachémiteDynastie hachémite
Armoiries de la Jordanie.
La dynastie des Hachémites (arabe : هاشمي / hāšimīy), ou celle des Banû Hâchim (arabe : بنو هاشم / banū hāšim, « le clan d'Hâchim, les descendants d'Hâchim »), est aujourd'hui la famille royale régnant en Jordanie, et a régné sur le royaume d'Irak jusqu'à la révolution républicaine de 1958. Hachémites désigne les descendants de Hachim ibn Abd Manaf, de la tribu des Quraychites. La dynastie des Banu Qatadah, qui se réclame des Hachémite via Al-Hassan ibn Ali, a longtemps été la gardienne de la ville sainte de La Mecque, avant de prendre le nom de dynastie hachémite en 1916 lors de la fondation du royaume du Hedjaz. HistoireOriginesDynastie hachémite est le nom pris par la dynastie des Banu Qatadah en 1916 lors de la fondation du royaume du Hedjaz. Originaires de la péninsule arabique, ceux-ci sont une branche des Banu Hachim, qui, selon la tradition, sont les descendants en droite ligne de l'arrière-grand-père de Mahomet, Hachim ibn Abd Manaf (mort en 510), appartenant comme lui à la tribu des Quraychites, riche et commerçante, qui dominait La Mecque au VIIe siècle et à laquelle est dédiée une brève sourate du Coran[1]. Depuis le Xe siècle, les chérifs et émirs de La Mecque furent des Hachémites, voyant se succéder les empires fatimide, seldjoukide, ayyoubide, mamelouk et surtout ottoman, tout en conservant leur autorité. Première Guerre mondiale et révolte arabeLors de la Première Guerre mondiale, les Français et les Britanniques cherchent à s'allier avec les Arabes pour lutter contre l'Empire ottoman. Elle fait l'objet de la correspondance Hussein-Henry McMahon ; Hussein Ibn Ali étant chérif de La Mecque et sir Henry Mac-Mahon étant le haut-commissaire britannique au Caire. Le chérif, de plus en plus en opposition avec les Jeunes-Turcs, déclenche la grande révolte arabe en 1916 contre la promesse d'un royaume arabe après la victoire. Avec l'aide de Thomas Edward Lawrence, ses fils, Fayçal en tête, emmènent les tribus arabes du Hedjaz jusqu'en Syrie. Le , avec les troupes britanniques du général Allenby, elles atteignent Damas. Fayçal devient en 1920 Fayçal Ier, roi de Syrie. De l'après-guerre à nos joursÀ la chute de l'Empire ottoman, Hussein devient roi du Hedjaz indépendant avec l'accord tacite du Foreign Office. Les Britanniques continuent néanmoins à entretenir un autre allié, Ibn Séoud, ennemi de Hussein, qui se lance à la conquête de la péninsule. En 1925, Ibn Séoud prend La Mecque, mettant fin à presque un millénaire de chérifat hachémite. Fayçal est donc proclamé roi de la Grande Syrie en 1920 mais c'est sans compter sur les Accords Sykes-Picot : la conférence de San Remo place la Syrie sous mandat français, ce qui aboutit à la bataille de Maysaloun. Fayçal doit alors s'exiler au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique qui administre l'Irak décide d'y établir un royaume et il devient roi d'Irak en 1921. Il réussit à rendre ce pays pleinement indépendant en 1932, avant de mourir en 1933. Son petit-fils Fayçal II sera déposé et assassiné lors du coup d'État du général Kassem le . La dynastie hachémite d'Irak est aujourd'hui encore prétendante au trône : le cheykh Hussein est le chef du Parti monarchiste hachémite parlementaire irakien créé après la guerre d'Irak de 2003. Abdallah Ier de Jordanie, un autre fils de Hussein ibn Ali, montera sur le trône de l'émirat de Transjordanie en 1921 ; celui-ci devient en 1946 le royaume de Jordanie où les Hachémites règnent encore aujourd'hui, représentés par le roi Abdallah II. La double dynastie hachémite a été mise à mal par l'Histoire : la Grande-Bretagne sapera l'autorité d'Abdallah en se vantant de le manipuler (Churchill se vantera un jour d'avoir créé la Jordanie avec un crayon un après-midi au Caire). C'est dans ce contexte difficile que se situe l'action d'Abdallah, roi de Jordanie, qui, désireux de redonner leur prestige aux Hachémites, se résout à lancer la « Légion arabe » à la conquête de Jérusalem (Al Qods en arabe) lors de la guerre de Palestine de 1948. Il souhaite que ce lieu saint, le troisième de l'Islam, soit administré par sa dynastie alors que les deux premiers — La Mecque et Médine — sont désormais aux mains des Saoud. Voilà pourquoi, fort d'avoir pu résister aux assauts de l'armée israélienne, Abdallah vainqueur et maître de Jérusalem mais aussi de la Cisjordanie, proclame la naissance de l'unité palestino-jordanienne, entité rassemblant la Jordanie et la Cisjordanie. Cette initiative lui sera fatale : l'annexion de facto de la Cisjordanie à son royaume souleva la colère des Palestiniens qui l'assassinent à Jérusalem en 1951 alors qu'il visite la mosquée Al-Aqsa. Malgré la défaite de la guerre des Six Jours en 1967 et la perte de Jérusalem et de la Cisjordanie qui s'ensuit, les Hachémites de Jordanie supervisent toujours le Waqf qui gère toutes les mosquées de Palestine, dont celle d'Al-Aqsa à Jérusalem. En 1924, des portions territoriales d'Arabie saoudite relevant du Hedjaz leur sont cédées : la région de Maan et la ville d'Aqaba. Vision politique commune aux HachémitesLes Hachémites ont globalement été favorables à un Islam moderne, pré-schismatique, en opposition par exemple au wahhabisme des Saoud[réf. nécessaire]. Lawrence a souligné la vision romantique de Fayçal d'un nouveau prestige arabe (« la nostalgie des jardins de Cordoue », en faisant référence à l'Empire omeyyade qui s'étendait jusqu'à l'Espagne). Fayçal comme Abdallah Ier ont toujours défendu le panarabisme[réf. nécessaire]. Les Hachémites ne s'opposèrent pas à l'arrivée des juifs, massive et officialisée par la Déclaration Balfour. À l'occasion d'un accord signé avec Chaim Weizmann, Fayçal lança les bases d'une coexistence et d'une collaboration entre juifs et arabes dans la région. L'accord, reposant sur des engagements réciproques, était un exemple de tolérance religieuse et de bonne volonté des deux parties, et fut même présenté à la Conférence de Paris chargée d'organiser l'après-guerre au Proche-Orient. Cependant, les rivalités européennes reprirent le dessus et le document resta lettre morte[réf. nécessaire]. Arbre généalogique des Hachémites
Notes et références
Voir aussiBibliographie
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