Dora Stroëva est le pseudonyme de Dora Helene Conception Wooldridge, née le 26 décembre 1889 à Barcelone[1]. Elle est la fille de Marie Cossena et de Francis Wooldridge.
Toute son enfance, Dora voyage beaucoup, allant de Damas, en passant par Jérusalem et d'autres villes, jusqu'à arriver à Saint-Pétersbourg[2].
En 1917, la situation instable et la Révolution russe qui secoue le pays la contraint de quitter la Russie avec sa famille.
Début de carrière et succès
Elle arrive en France au début des années 1920. À Paris, elle débute Chez Fyscher, toujours accompagnée de sa guitare[3]. Sur scène elle apparait assise sur un très haut tabouret, accompagnée bien souvent par un pianiste, que ce soit A. Cosaï, E. Aïvaz [4]ou encore L. Gontcharoff, son principal accompagnateur.
Ouvertement lesbienne, elle adopte rapidement un style avant-gardiste et androgyne. Reconnaissable à ses cheveux très courts plaqués en arrière, son tailleur noir, sa rose à la boutonnière et sa longue écharpe rouge. Un style qui ne laisse personne indifférent, qu'il s'agisse du public ou bien de personnalités telles George van Parys ou encore Jean Sablon. Une apparence qui contribue également à son succès.
Principalement chanteuse, elle chante en français, en russe et compose, à l'occasion, des chansons comme Ne ris pas en 1931.
Son plus grand succès, qu'elle crée à l'Empire, est la chanson Tu sais, qu'elle enregistre en 1925, 1930 et 1937[3] et qui sera repris plus tard par d'autres artistes comme Jean Sablon.
Fin de carrière et de vie
D'origine juive, elle est contrainte de se cacher pendant la guerre.
Elle meurt dans cette même commune le 2 mai 1979 à 89 ans. Elle repose aujourd'hui avec sa maman dans l'ossuaire communal du cimetière de la ville (n°86)[5]
Chansons (en tant qu'interprète)
What I'll do (1924)
Souviens-toi (All alone) - paroles de Louis Lemarchand et Robert Valaire, musique d'Irving Berlin (1925)
Tu sais - paroles de Jean Lenoir, musique de E. Aïvaz (1925)
C'est toi mon grand amour - paroles de Jean Lenoir, musique de Serge Walter (1925)
Tout seul (1925)
Marquita (Marcheta) - paroles A. Willemetz/Saint Granier/Le Seyeux, musique V.L. Schertzinger (1925)
Rien que vous (Yearning) (1926)
Jeunesse (When you and I were seventeen) - paroles de Didier-Gold, musique de C. Rosoff (1926)
La faute des fleurs (1926)
Si j'avais su (I never knew) - paroles de Gus et Robert, musique de Fiorito Ted (1926)
Lola ! Lola ! (1926)
Remember (1926)
Jamais - paroles et musique de E. Aïvaz (1927)
Si demain - paroles de Jean Lenoir, musique de E. Aïvaz (1927)
C'est tout (vers 1927)
Olle florita (1927)
Déjà - paroles de Jean Lenoir, musique de E. Aïvaz (1927)
Redis-moi vous (vers 1927)
Ô belle nuit (1929)
Le mendiant - poème yiddish de Pierre Varentin, musique d'Octave Crémieux et Léon Roger (vers 1930)
Un mot de toi - paroles de Pierre Bayle, musique de Jane Bos (1930)
Dis-moi Je t'aime ! (1930)
Mon sort est dans vos mains (My fate it in your hand!), paroles de Walter Thomas, musique de Uhl Léon (1930)
Ce n'était qu'un rêve (1930)
Un mot de toi (1930)
Tango (1930)
Je garde mon cœur (1931)
Tes mots d'amour - paroles de Pierre Bayle et Chamfleury, musique de Jane Bos (1931)
Dis-moi je t'aime ! (1931)
Nous n'irons pas - par. Jean Lenoir, mus. de E. Aïvaz (1931)
Tais-toi tango... (1931)
Nou Gony ou Эй, ямщик, гони-ка к "Яру" (chanson folklorique russe) (1931)
Je vous suivrai n'importe où (1932)
Loin - par. de Jean Lenoir, mus. de Elie Aïvaz (1932)
↑ ab et cMartin Pénet, « L'expression homosexuelle dans les chansons françaises de l'entre-deux-guerres : entre dérision et ambiguïté », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 53-4, no 4, , p. 106 (ISSN0048-8003 et 1776-3045, DOI10.3917/rhmc.534.0106, lire en ligne, consulté le )