Dominique Barbéris, née en 1958, est une romancièrefrançaise, auteure d'études littéraires et enseignante universitaire[1],[2], spécialiste en stylistique et ateliers d'écriture.
Biographie
Née[3] en 1958 à Douala au Cameroun, Dominique Barbéris, après une enfance vécue à Bruxelles puis à Nantes, fait ses études à l'École normale supérieure de Sèvres (1978) et à l'université de la Sorbonne. Agrégée de lettres modernes[1], elle débute au lycée de Boulogne-Billancourt avant de rejoindre une compagnie d'assurances comme responsable de la communication, dont elle enseignera ensuite les techniques dans plusieurs écoles. Elle revient ensuite comme enseignante à la Sorbonne, d'abord en langues étrangères appliquées, puis à l'UFR de langue française où elle donne des cours de stylistique et anime des ateliers d'écriture romanesque, étendus depuis à Sciences Po Paris[4].
Auteure de onze romans et récits, elle consacre une large partie de son activité à l'écriture.
Elle est l'épouse de Jean-Pierre Barberis, polytechnicien[5], dirigeant d'entreprises, fils de l'écrivain Pierre Barberis .
Romancière
Elle publie son premier roman chez Arléa en 1996 avant de rejoindre Gallimard en 1998.
Ses premiers romans ou nouvelles se caractérisent par une peinture des atmosphères de province ou de l'enfance. Dans Les Kangourous et Quelque chose à cacher, puis dans Beau rivage, apparaît un type d'intrigue fondé sur la peur, ayant en filigrane des meurtres ou des disparitions inquiétantes. Mais ce prétexte policier, quoique très élaboré, sert surtout à magnifier les paysages et les sensations. Avec La vie en marge, la narration policière s'allie à une évocation de la déshérence sociale, dont la romancière laisse transparaître les enjeux métaphysiques. La qualité d'écriture de ce roman a été saluée par les quotidiens nationaux français et suisses[6],[7].
Son neuvième roman, L'année de l'éducation sentimentale, courte intrigue à huis clos, marque une inflexion dans sa production[8], avec des personnages situés au bord d’un abîme, en butte avec leurs souvenirs et, toujours, des paysages, des sensations, la description[9] : il a obtenu le prix Jean-Freustié / Fondation de France 2018[10].
En septembre 2019, elle publie chez Arléa, son premier éditeur, son dixième roman : Un dimanche à Ville-d'Avray, dont le titre rappelle celui d'un film de Serge Bourguignon, Cybèle ou Les dimanches de Ville d'Avray, Oscar du meilleur film étranger aux États-Unis en 1963. Dans le décor en apparence paisible[11] de Ville-d'Avray, où deux sœurs se rapprochent un dimanche, l’une se confie à l’autre et lui dévoile sa rencontre. Comparé à Modiano par la critique[12] qui a souligné[13] la grâce[14] de cet ouvrage et l'élégance de son écriture[15], il figure dans les sélections[16],[17] du Goncourt et du Femina de la rentrée littéraire 2019.
En août 2023, elle publie chez Gallimard Une façon d'aimer[18] Madeleine, beauté discrète et mélancolique des années cinquante, quitte sa Bretagne natale pour suivre son mari au Cameroun, et se trouve plongée dans un monde étranger, violent et magnifique. À Douala, lors d’un bal à la Délégation, elle s’éprend d’Yves Prigent, mi-administrateur, mi-aventurier. Mais la décolonisation est en marche et annonce la fin de partie…Tendue entre la province d’après-guerre et une Afrique rêvée, cette fiction écrite après la mort de son père[19] fin 2019 est dédiée à sa mémoire[20]. Salué dès la rentrée littéraire par la critique (coup de cœur de Elle, livre à ne pas manquer de l'Express[21], Télérama[22], Le Figaro[23], Ouest-France[24], RFI[25]...), début septembre, le roman remporte le prix des libraires de Nancy - Le Point 2023[26] et le Grand prix du roman de l'Académie française[27]. Il est également retenu dans la première sélection du prix Femina[28], la deuxième sélection du prix Goncourt[29] et finaliste du prix Médicis[30]. En 2024, il remporte le 11ième Choix Goncourt de l'Italie[31] désigné par les élèves de 130 lycées italiens avec l'Institut français Italia[32].
Parisienne, elle reste attachée à l'Ouest[33], et est membre de l'Académie Littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire[34].
Elle a participé également à des ouvrages collectifs d'écrivains (Dictionnaire des mots parfaits[35], Lire, Vivre et Rêver[36] sur les librairies des écrivains, et 100 écrivains - 100 monuments, Histoires de France[36])
Traduite dans huit pays
Son œuvre romanesque est traduite aux États-Unis[37], au Royaume-Uni et en Irlande[38] où elle a été signalée par le Times[39] et l'Irish Times, en Allemagne[40], en Espagne[41], en Italie[42], en Pologne[43], en Grèce[44] et en Lituanie[45].
Son œuvre romanesque a fait l'objet d'études universitaires[46], ou stylistiques[47], en particulier de l'universitaire et critique littéraire Jean-Pierre Richard[48].
Universitaire
Animatrice des Ateliers d'écriture romanesque[49] de Sorbonne Université, elle a publié avec le service culturel, aux Éditions Sillage 14 opus de Prose en Sorbonne, Ateliers d'écriture de Dominique Barbéris[50], correspondant, chaque année, aux meilleurs textes réalisés par ses étudiants.
Dictionnaire des mots parfaits, Éditions Thierry Marchaisse , 2019 : mots Bal et Nuage.
Lire, Vivre et Rêver, Les Arènes, 2015 ; ouvrage d'écrivains sur leurs librairies : Les librairies Trait d'union à Noirmoutier, et Compagnie et Gibert à Paris.
100 monuments, 100 écrivains, histoires de France, Monum Éditions du patrimoine, sous la direction d'Adrien Goetz : l'abbaye du Bec-Hellouin, 2009.
↑(en) Siobhan Murphy, « Two new novels: A Sunday in Ville-d’Avray by Dominique Barbéris; Loved and Missed by Susie Boyt », The Times, (ISSN0140-0460, lire en ligne, consulté le )
↑Dominique Barbéris, Eine Frage von Glück oder Zufall: Roman, (lire en ligne)
↑Dominique Barbéris, « Dominique Barbéris relit “Madame de” de Louise de Vilmorin », Revue critique de fixxion française contemporaine, vol. 0, no 3, , p. 131–134 (ISSN2033-7019, lire en ligne, consulté le )
La Langue, le Style, le Sens , Éditions l'improviste, 2005 Article de Jean-Louis de Boissieu Université Paris IV-Sorbonne « Je crois que tout a commencé par la pluie » : d'un thème privilégié dans les romans de Dominique Barbéris.