Dervallières est un grand quartier d'habitat social situé à l'ouest de Nantes en France. Construit entre 1955 et 1965, c'est un des plus anciens quartier HLM de la ville. Il compte 5 375 habitants en 2018[1].
Le quartier des Dervallières est construit sur l’emplacement du vaste parc privé de l'ancien château des Dervallières[A 1]. Ce parc avait commencé d’être loti dans l’entre-deux-guerres mondiales : ce sont les actuels quartiers du Petit Carcouët (1926) et celui situé sur l’autre rive de la Chézine[A 2]. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la pénurie de logements nécessite le lancement de vastes programmes : celui des Dervallières est classé grand projet d’intérêt national en 1950 et chantier d’expérience en 1951. La construction des logements commence en 1956 pour s’achever en 1965, les premiers logements achevés étant occupés en 1959. Il consiste en 2 650 logements en barres d’immeubles[A 3], avec au centre le « grand A », dit aussi le Watteau ou « le building », construit pour servir de repère[A 4]. Parallèlement, 406 maisons individuelles sont construites de 1955 à 1972 au nord-ouest (boulevard du Massacre), par les Castors[A 5]. Le confort moderne est unanimement apprécié par les nouveaux habitants[A 6]. Le quartier est rapidement équipé :
centre commercial : un supermarché et quelques artisans en 1964[A 7] ;
Il bénéficie également du cabinet médical de la rue Jean-Ingres (installé en 1961), comptant cinq médecins et travaillant en coopérative. Ils appliquent une médecine globale, font eux-mêmes des radiographies, font la promotion de la contraception[A 13].
Les Dervallières, qui sont occupées par des habitants de milieu populaire mais varié (dont quelques stars du FC Nantes[A 14]), sont animés par une intense vie sociale : les dépannages des débuts (années 1960[A 15]) sont renforcés par la vie des nombreuses associations, qui impliquent les habitants de la cité des Castors : Femmes chefs de famille (FCF), la Confédération syndicale des familles (CSF), l’Amicale laïque des Dervallières. Celles-ci revendiquent et obtiennent des avancées pour le quartier : l’ALD ouvre une bibliothèque encore active aujourd’hui et organise des kermesses[A 16] ; la cité des jeunes au Ranch de 1964 à 1966 précède la maison de quartier[A 17] ; etc. Les associations sont installées au château des Dervallières, avant sa démolition en 1987[A 18] et à la maison de quartier. Une association réalise des reportages pour TV Dervallières dans les années 1980[A 19]. Parmi les luttes qui soudent les habitants, il y a celle pour les postes d’ATSEM aux écoles (années 1980[A 9]).
Malgré ces investissements, le quartier des Dervallières a été touché par les émeutes de 2005 pendant plusieurs jours[2].
En octobre 2012, une première ligne de Chronobus, la C3, dessert le quartier, laquelle sera complétée en octobre 2013 par une deuxième ligne, la C6.