Le département des antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre (dit usuellement A.G.É.R) est l'un des huit départements du musée du Louvre. Il abrite une des plus grandes et des plus célèbres collections d'art antique du monde, avec des chefs-d'œuvre universellement renommés (Vénus de Milo, Victoire de Samothrace, Sarcophage des Époux), et renferme également la plus grande collection mondiale de céramique grecque.
Historique
Le département des antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre est le plus ancien du musée. Il a été projeté dès la naissance du Muséum central des Arts en 1793 et inauguré le 9 novembre 1800 (18 brumaire an IX)[1].
Le département se répartit sur trois étages : à l'entresol, la Grèce préclassique ; au rez-de-chaussée, la Grèce classique et hellénistique, ainsi que les antiquités romaines ; au premier étage, auquel on peut accéder par l'escalier Daru où trône la Victoire de Samothrace, les collections étrusques (salles 660, 662, 663)[2], les céramiques grecques exposées dans la Galerie Campana, les figurines en terre cuite, les bronzes et les objets précieux.
En juillet 2010, après d’importants travaux de réaménagement, le musée du Louvre a ouvert au public de nouvelles salles consacrées à l’art grec classique et hellénistique. Après ces travaux, la Vénus de Milo, est passée au rez-de-chaussée de l’angle sud-ouest de la cour Carrée (aile Sully).
Collections
Le département abrite plus de 80 000 œuvres de l'Antiquité étrusque, grecque et romaine, ce qui en fait l'une des collections les plus riches du monde. On y trouve notamment plus de 5 000 sculptures antiques et plus de 13 000 céramiques grecques. Plus de 5000 bronzes, 2500 bijoux et 1500 verres y sont recensés. Au total, 6 000 œuvres sont présentées dans 50 salles et 9 400 m2.
Ce lion ailé se rattache à un ensemble d'œuvres représentant des monstres et animaux fantastiques (lions, sphinges, panthères, centaures, monstres marins), destinées à décorer l’entrée des tombes et chambres funéraires.
Le sarcophage des Époux (ou sarcophage de Cerveteri, ou de Caere) est une urne funéraire étrusque monumentale en terracotta (terre cuite), représentant deux époux allongés dans la pose du banquet étrusque.
Ces sarcophages proviennent de la nécropole de Banditaccia, à Cerveteri, dans le Latium. Outre celui du Louvre, il en existe d'autres exemplaires à la villa Giulia de Rome, ainsi qu'à Pérouse, Volterra et Tarquinia.
Le début de l'art de la Grèce préclassique est essentiellement représenté au département par des figurines en terre cuite de la période néolithique (6500-3200 avant J.C.) produites en Thessalie. L'archipel des Cyclades, notamment à Kéros, Naxos (variété dite "de Spedos"), est représenté par des statuettes et vases en marbre de l'Âge de bronze ancien (3200-2000 avant J.C.). Quelques pièces témoignent de la civilisation minoenne ((2000 - 1400 avant J.C.) dont un fragment de fresque (tête féminine de profil, Phaïstos) qui rappelle les décorations palatiales de l'époque à Cnossos. La civilisation mycénienne (2000 -1050 avant J.C) est essentiellement représentée ici par du matériel funéraire dont un char (bige) en terre cuite témoin de l'usage de chars de combat par les guerriers mycéniens[3].
La période géométrique, allant approximativement de 900 à 700 av. J.-C., est représentée ici par des céramiques aux motifs géométriques pouvant inclure des figures humaines ou des représentations animales stylisées. Viendront ensuite (voir ci-dessous), les périodes orientalisante et archaïque :
Statue archaïque, fragmentaire, trouvée lors du creusement des fondations de l'ancien musée de l'Acropole d'Athènes.
Le torse et les fragments du cheval ont d'abord été trouvés en 1867. Ils sont conservés et exposés au nouveau musée de l'Acropole.
Puis ce fut la découverte de la tête, en 1877, acquise par le collectionneur français Georges Rampin, qui en fit don au musée du Louvre, où elle se trouve toujours.
Le gouvernement français, pour aider les indépendantistes grecs, organise l'expédition de Morée en 1828. S'inspirant de l'expédition scientifique de la campagne d'Égypte de 1798, il est décidé d'adjoindre à l'envoi des troupes un groupe de savants[4]. Le Sénat grec, réuni à Argos en 1829, fit don à la France d'éléments de six métopes du temple de Zeus à Olympie.
Pallas de Velletri, Ier siècle av. J.-C., original du Ve siècle av. J.-C.
Dit aussi Le satyre buveur, vase-statuette cérémonial, avec un comaste, banqueteur participant à des processions rituelles festives dédiées à Dionysos, assis et tenant contre son ventre un vase à boire presque aussi grand que lui.
Décor intérieur d'une coupe attique à figures rouges, vers -490/-480, figurant Éôs (l'Aurore) soulevant le corps de son fils Memnon, du peintre Douris.
La composition a souvent été comparée à celle d'une « Pietà ».
Le panneau historique de l'autel, long de 5,65 mètres, haut de 80 centimètres, en marbre de Paros, vers 120, présente un bas-relief illustrant les différentes étapes d'un recensement des citoyens romains[5]. Le relief, qui est un des premiers exemples de style continu[6], se lit de gauche à droite et peut être divisé en trois séquences : l'inscription des citoyens romains sur les registres du cens, la purification de l'armée près d'un autel dédié à Mars et la levée des soldats.
2021 : Statue romaine d'Harpocrate en marbre (art romain, Ier ou IIè siècle).
Bibliographie
Cécile Giroire, Daniel Roger (dir.), De l'esclave à l'empereur : L'art romain dans les collections du musée du Louvre[7], coédition Musée du Louvre éditions/Somogy éditions d'art, octobre 2008, (ISBN978-2-7572-0220-3).
Notes et références
↑Pierre Rosenberg, Dictionnaire amoureux du Louvre, Plon, , 972 p. (ISBN978-2259204033), p. 87
↑Françoise Gaultier Laurent Haumesser, L'Italie avant Rome in Grande Galerie - le Journal du Louvre, n°56, Automne 2021, p. 62-71.
↑Ludovic Laugier, La galerie préclassique ou la jeunesse de l'art grec, in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, n°53, hiver 2020-2021.