Creek (langue)
La langue creek, ou muscogee (mvskoke en creek), est la langue parlée par le peuple muscogee (creek) et les Séminoles en Oklahoma, en Floride et (dans une moindre mesure) en Alabama et en Géorgie. ÉcritureL'alphabet creek fut adopté par la tribu à la fin des années 1800. Il se compose de 20 lettres. Bien qu'il reprenne la graphie de l'alphabet latin, la prononciation en est particulière, principalement pour les signes c, e, i, r et v. Il se compose des lettres :
Les trois principales diphtongues s'écrivent :
Le creek ne comporte en outre aucune lettre muette. ConsonnesQuatre consonnes ont une prononciation particulière, non-aspirée et non-voisée. Lorsqu'elles sont placées entre deux sons voisés ou au début d'un mot, elles peuvent se prononcer de manière légèrement différente[2]. En outre, certaines combinaisons de consonnes peuvent induire de nouveaux sons qui impliquent une multitude de translittérations différentes. L'exemple le plus représentatif est la terminaison de la seconde personne du singulier des verbes. Le verbe Wiketv qui signifie « arrêter » ; conjugué donne « tu arrêtes » peut s'écrire « wikeckes » ou « wiketskes » qui se prononcent de manière absolument identique. La translittération -eck- est préférée par Pamela Innes, mais -etsk- est utilisée par Robert M. Loughridge et Jack B. Martin. Longueur des voyellesL'un des points clés est la longueur des voyelles. De manière générale, les voyelles sont accolées par paires, longue et courte ; cet altération du son est à la base d'importantes modifications de sens, par exemple, le changement de temps, du mode et de l'aspect du verbe. Les voyelles sont :
Malheureusement, l'orthographe traditionnelle utilise parfois o alors que c'est le son u qui est prononcé. Par exemple, Jack B. Martin note que kono (mouffette) peut aussi être écrit kunu; dans les deux cas, la prononciation est proche des mots français « cou nous ». Orthographe non-standardCertains mots creeks ont un ton et une nasalisation de leurs voyelles. Ces caractéristiques ne se retrouvent pas dans leur orthographe mais sont indiquées dans les dictionnaires. Les marqueurs additionnels suivants ont été utilisés par Jack B. Martin et Pamela Innes :
Caractéristiques distinctives de la langueStructure de la phraseLa structure générale de la phrase suit la typologie « sujet, objet, verbe ». Le sujet ou l'objet peut être un nom ou un nom suivi par un ou plusieurs adjectifs. Les adverbes sont plus généralement placés en début de phrase (adverbes de temps) ou immédiatement avant le verbe (pour les adverbes de manière). VerbesEn creek, un simple verbe peut traduire l'ensemble d'une phrase en français. La forme infinitive du verbe est altérée en fonction de :
Verbes ayant des pluriels irréguliersCertains verbes creeks, en particulier ceux qui impliquent un mouvement, ont des pluriels irréguliers. Par exemple, letketv : « courir » avec un sujet singulier. Toutefois, tokorketv : « courir » pour deux sujets, et pefatketv : « courir » pour trois sujets ou plus. Verbes statiquesLes verbes statiques sont une autre classe de verbes creeks. Ces formes verbales n'expriment aucune action, n'impliquent pas de durée, et ne fournissent qu'une description d'une condition statique. Dans certaines langues, comme le français, ce sont des adjectifs qui expriment ces états. En creek, les verbes se comportent d'une manière semblable aux adjectifs, bien qu'ils soient classés et traités comme des verbes. Cependant ces verbes ne sont pas modifiés par un affixe selon la personne, comme plus haut ; mais plutôt par un changement de préfixe. Exemple : Enokkē : « être malade » ;
Préfixes locatifsLes préfixes locatifs sont également utilisés en creek pour nuancer le sens des verbes. Exemple : vyetv : « aller » (pour un sujet singulier seulement, voir ci-dessus)
Cependant le creek possède une grande variété de verbes de mouvement ayant une signification spécifique: ossetv : « sortir » ; ropottetv : « traverser ». PossessionDans certaines langues, il existe une forme spéciale du nom, le génitif, utilisé pour montrer la possession. Ceci peut être fait en creek de deux manières différentes, selon la nature du nom. Possession inaliénableUne partie du corps ou un membre de la famille ne peuvent être cités en creek sans en mentionner le possesseur ; c'est une partie intégrante du mot. On utilise pour ceci une liste de préfixes spécifiques :
Même si le possesseur est explicitement mentionné, le préfixe doit faire partie du mot, par exemple, Toske enke : « La main de Toske ». Cette tournure, littéralement « sa main de Toske », n'est pas redondante en creek. Possession aliénableOn montre la possession de tous les autres noms au moyen de prépositions.
Ici encore, même si cette construction en français est redondante, la forme possessive correcte en creek doit inclure la préposition adéquate. Par exemple, Toske em efv : « le chien de Toske » est grammaticalement correct en creek, même si sa traduction littérale en français donne « son chien de Toske ». Noms locatifsUn dernier élément distinctif du creek, lié à ce qui précède, est l'existence de noms locatifs. En français, ce sont des prépositions qui indiquent l'emplacement, comme « derrière, autour, à côté », etc. En creek, ces locations sont des noms. On en marque la possession comme pour les parties du corps et les membres de la famille mentionnés ci-dessus.
PhonologieLa phonologie du creek se présente comme suit[3],[4],[5] :
/t͡ʃ/ se prononce <si>, /ɬ/ se prononce <ah> et /j/ se prononce <ouaille>.
Le creek possède trois diphtongues : / ej oe p /. Les voyelles peuvent être nasalisées (voir la distinction entre acces et ącces ci-dessus) ; néanmoins Johnson et Martin[4] ne mentionnent pas les voyelles nasalisées comme distinctives. Les voyelles nasalisées sont signalées par un ogonek en dessous : <ę>, <ų>, <į>, etc. Il y a trois tons : haut (marqué avec un accent aigu : á), bas (non marqué : a), et tombant (marqué avec un circonflexe : â). Les voyelles courtes / i o a / ressemblent à ([ɪ ɔ ə]). Les conventions orthographiques dont il est fait état ici sont celles utilisées principalement par des linguistes et ne reflètent pas nécessairement les orthographes traditionnelles. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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