Crapeaumesnil est un village rural picard situé à l'extrême sud-est de la plaine du Santerre, dans l'Oise et limitrophe de la Somme situé à 7 km au sud de Royen à 16 km au nord-ouest de Noyon, 25 km au nord de Compiègne et 16 km à l'est de Montdidier.
Situé sur la RD 142, qui relie Roye à Lassigny, le village est aisément accessible par les anciennes route nationales RN 17 et RN 334 (actuelles RD 1017 et 934).
En 1850, Louis Graves indique que le territoire communal « très irrégulier, a une enclave considérable dans celui d'Amy. Le sol constitue une plaine de terres fortes qui se lient
sans interruption au pays de Santerre. Le village, placé dans la région orientale, forme une seule rue pavée sur l'ancienne route de Flandre. Il n'y a point d'eau, dans
l'étendue du pays[1] ».
L'Avre, d'une longueur de 66 km, prend sa source dans la commune de Amy, à 81 m d'altitude, et se jette dans la Somme à Longueau, à 24 m d'altitude, après avoir traversé 31 communes[2].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 699 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-en-Santerre à 16 km à vol d'oiseau[6], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,8 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
Typologie
Au , Crapeaumesnil est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Compiègne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 101 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (81,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (81,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (71 %), forêts (11,2 %), prairies (10,3 %), zones urbanisées (7,6 %)[13]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 88, alors qu'il était de 88 en 2013 et de 71 en 2008[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Crapeaumesnil en 2018 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (5,8 %) supérieure à celle du département (2,5 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 90,7 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (91 % en 2013), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 pour la France entière[I 4].
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La localité a été désignée comme Crapaumesnil, Capauménit, Craspeau-Mesnil, Crapeaumoinil, Crapau-Mesnil , Crapeauménil , Crapau-Menil (Crapomansionile, dans les titres ecclésiastiques)[1].
Mesnil, élément de toponyme très usité dans la France septentrionale et en Belgique, mesnil désignait jusqu'à l'Ancien Régime un domaine rural. À partir du gallo-roman MASIONILE, forme altérée du bas latin mansionile (diminutif du latin mansio « gîte-relais situé le long d'une voie romaine »[15]), la langue d'oïl a produit maisnil[16].
Un Hôtel-Dieu, qui avait succédé à un établissement de Templiers dans le hameau du Tronquoy. Ce hameau a disparu pendant les guerres du XVIIe siècle][1].
En 1850, La population est composée en majeure partie de bûcherons. On compte alors un moulin à vent situé au nord du village[1].
Première Guerre mondiale
Au début de la guerre, pendant la course à la mer de 1914, « des combats particulièrement meurtriers se produisent entre Beuvraignes et Fresnières. Entre les deux, les Allemands s'emparent de Crapeaumesnil le . Ensuite, pendant une semaine, ils s'acharnent en vain à conquérir le bois des Loges, au sud de la commune, ce qui leur aurait permis de mieux dégager la route de Roye. Les positions défendues lors de ces attaques par des soldats français des 16e et 98e R.I. resteront ensuite pratiquement inchangées jusqu'au repli allemand de la mi-mars 1917[17] » lors de l'Opération Alberich. Une partie de ses habitants étant demeurée sur place, les hommes en âge de se battre sont faits prisonniers et déportés en Allemagne au début de l'occupation allemande. Après la retraite allemande de 1917, La commune redevient française pendant une année mais demeure en zone avancée sous contrôle militaire strict[18]
Le Bois des Loges est à nouveau l'objet de combats le lorsque les Allemands défendent âprement le site[17]. La commune est libérée le 23 août 1918 mais n'est plus que ruines à la suite des bombardements[18]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[26].
En 2021, la commune comptait 216 habitants[Note 3], en évolution de +8,54 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 42,0 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 20,3 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 102 hommes pour 102 femmes, soit un taux de 50 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[28]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
2,0
3,0
75-89 ans
5,0
14,9
60-74 ans
15,8
14,9
45-59 ans
12,9
25,7
30-44 ans
21,8
14,9
15-29 ans
15,8
26,7
0-14 ans
26,7
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[29]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Lieux et monuments
L'ancienne église de l'Assomption Notre-Dame a été totalement détruite durant la Première Guerre mondiale Elle a été reconstruite sur les plans de l'architecte suisse Albert Montant et consacrée en 1928. Bâtie en briques avec quelques éléments en pierre, elle contient de nombreuses références à l'architecture romane. L'église est constituée d'un clocher porche, d'une nef unique et un chœur avec bas-côtés, terminé par une abside encadrée par deux absidioles, chaque partie ayant son caractère propre. La nef est ornée de six vitraux réalisés par Blanchet-Lesage en 1959 et ayant pour thème la Foi, la Charité, l'Espérance, la Prudence, la Justice et la Force[30].
Monument aux morts.
Monument érigé en hommage aux Poilus et au sous-lieutenant Chapelant[17].
Chemin commémoratif piétonnier des combats de la Première Guerre mondiale, long de 6 km et doté de plusieurs panneaux d'interprétation[31]
Crapeaumesnil se trouve à l'origine de la « ligne rouge », un itiléraire commémoratif routier lonf de 45 km qui fait passer dans divers lieux de cette ligne de front jusqu'à Vic-sur-Aisne[32].
Personnalités liées à la commune
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Sous-lieutenant Chapelant, blessé et fusillé pour l'exemple sur son brancard le . Il a été réhabilité par le ministre délégué aux anciens combattants en novembre 2012[17].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ abcd et eLouis Graves, Précis statistique sur le canton de Lassigny, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, , 116 p. (lire en ligne), p. 49-51.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )