Le créole saintois est une langue créole à base lexicale française parlée aux îles des Saintes. Il était jusqu'aux années 1970, l'un des derniers témoins du créole antillais primitif parlé dans les îles voisines colonisées par les Français : la Martinique, La Dominique, la Guadeloupe, Saint-Christophe et Sainte-Lucie.
L'histoire de peuplement de ce petit archipel des Antilles par des colons bretons, normands, poitevins provenant pour beaucoup de Saint-Christophe, puis l'arrivée des protestants de métropole et de Pays-Bas a permis la pérennité de ce pidgin ancestral formé autour du français populaire des Amériques du XVIe siècle[2].
La dureté des conditions de vie et l'isolement de l'archipel a figé la base « maritime » de ce créole. Il ne faut pas oublier que l'aristocratie maritime française et anglaise du XVIIIe siècle parlait essentiellement une forme de français spécialisé (langue commerciale de l'époque) et un mélange hispano-lusitanien qui a donné naissance au criollo pour les Espagnols devenus créoles aux îles françaises.
Ce patois saintois est donc une variété archaïque du créole de la marine commerciale, en usage à Saint-Christophe et en Martinique au cours des XVIe siècle et XVIIe siècle, appelé autrefois Baragouin[2].
L'introduction de façon intensive de la traite des esclaves dans les Antilles a fait évoluer les autres créoles vers un langage plus métissé et plus orienté vers la communication du travail de la terre. Chaque parler est devenu un créole spécifique au terroir et non plus à la diversité des échanges maritimes.
Cependant, tous ces créoles ont la même formation et la même origine, seul change la prononciation et le vocabulaire enrichi ou conservé selon l'île[3].
Cette source, explique aussi qu'il soit resté proche des créoles des quartiers du vent de Saint-Barthélemy, martiniquais, et guadeloupéen, ainsi que des formes de créoles parlées dans les îles anciennement francophones de la Dominique et de Sainte-Lucie.
Voilà pourquoi on retrouve dans le parler saintois, une abondance de termes empruntés à la marine du XVIIIe siècle (Noroit pour nord-ouest, nordet pour nord-est et surèt pour sud-est, suroit pour sud-ouest, cannote pour un petit bateau, espéré pour attendre, nagé pour ramer, à dieu vat pour "paré" à virer de bord (à la grâce de dieu), cier pour nager à contre sens, etc.)[4],[5],[6],[7]
Même s'ils sont d'usage encore dans ces îles, tous ces vocabulaires et expressions disparus des autres créoles, sont progressivement amenés à disparaitre du fait de l'ouverture régionale et de la mondialisation, et dans une autre envergure par la fin du corporatisme marin.
Cependant, il demeure très actuel et quasi-intacte, malgré la taille exigüe de l'archipel saintois. Eu égard à la proximité de ses îles, on observe deux variantes de ce créole. Aucun enseignement pédagogique n'est pratiqué, il se transmet très activement de manière vernaculaire[8].
Prononciation
Les r:
Comme en Martinique, il existe trois formes de prononciation :
Ils se prononcent w quand ils se trouvent le plus souvent après une consonne. Ex. : gros = gwo [gwo] ; trop = twòp [twɔp] (à noter que le "p" de trop a survécu en créole alors qu'il est devenu muet en français moderne) .
Ils se prononcent r pour les mots de source française commençant par la lettre "r" ou lorsqu'ils sont la composition des préfixes français. Ex. : rue = ru [ʁy] ; prévenir = prévyen'n [pʁevjɛ̃n]
Ils sont élidés quand ils se trouvent devant une consonne ou en fin de mot. Ex. : sourd = soud (à noter que le "d" de sourd a survécu en créole alors qu'il est devenu muet en français moderne);
Les u et eu de gageure se prononcent u, comme en français de métropole. Le r ne se prononce pas, ex. : peinture = pentu [pɛ̃ty] ; vwatu [vwaty] = voiture ; konfitu [kɔ̃fity] = confiture. (à noter qu'ils sont inexistants et deviennent i dans les autres créoles[9].
Les eur(e) gardent la même prononciation française à la différence des autres créoles où ils deviennent è. Ex. : Heure, beurre, fleur restent leu'[lœ], beu[bœ], fleu[flœ] .
Le son o aura le même emploi que dans les mots français sous ses deux formes de prononciation, soit fermé [o], soit ouvert [ɔ]. Ex. : photo sera foto[foto]. Les mots orthographiés avec au sont prononcés avec un o fermé en français alors qu'en créole ils se prononcent avec un o ouvert qu'on transcrit ò. Ex. :faute= fòt[fɔt].
Les terminaisons -embre, -ambre, -endre, -andre, -ample, -ambe, -anne, -ane, seront invariablement déformées en -ann et -anm, le son an français qu'on nasalise afin de prononcer un nouveau n. Ainsi, Alexandre, comment va ta jambe depuis ta blessure en décembre lorsque tu coupais la canne ? sera Aleksann, koman janm-òw yé dépi ou té bléssé li lè ou té ka koupé kann an désanm'?
Les terminaisons -aindre, -eindre, -indre seront de même -enn. Ex. : peindre = penn
Tu me fais de la peine sera ou ka fan'an la pèn'.
À la différence des autres créoles où ils deviennent on et è, les créoles saintois et saint-barth sont les seuls à avoir conservé la prononciation française d'origine des sons un[œ̃] (Verdun) Ex. : anbwun[ɑ̃bwœ̃]= Embrun, des sons eu[œ] (peur) et eu[ø] (vœux, peu). Ex. : veu[vø] = vœux. Ils deviennent on et è.
Transcription
Le créole est une langue orale, différentes tentatives d'écrire le créole ont été tentées sans jamais être concluantes, jusqu'à l'écriture codifiée par le GEREC, Groupe d'Études et de Recherches en Espace Créolophone et Francophone.
Les règles sont simples. À chaque son correspond une unique lettre ou combinaisons de voyelles.
Ainsi français, belle deviennent fransè, bèl.
L'alphabet utilisé est l'alphabet standard avec une lettre supplémentaire, le o ouvert, que l'on prononce comme dans la mode en français. Initialement écrit avec un accent aigu ó, il est plus courant aujourd'hui de le transcrire plutôt par un o accent grave ò, pour des raisons pratiques à cause de la disposition des claviers français usuels utilisés en Guadeloupe, et parce que cela ne prête à aucune confusion (le o accent grave n'existe pas à l'origine en français ou en créole).
Ce tableau ci-dessous ne recense les principales transcription qui diffèrent de leur emploi français standard et des autres créoles.
Créole
A.P.I
Prononciation standard
g
g
toujours dur. Ainsi gorge en français devient gòj en créole.
i
i
ne remplace jamais le u français dans le créole saintois e transcrit le "i" fort.
u
y
remplace le e[ə] français dans le créole saintois. Ex. : fenêtre = funèt.
ò
ɔ
remplace le o ouvert français ex mode = mòd.
j
ʒ
remplace le g mouillé. Ainsi manger en créole devient manjé.
k
k
remplace le c dur, q, k.
w
w
remplace parfois le r et mais aussi le h aspiré français. Ex. :honte = wont ; dehors = dèwó
s
s
remplace le c cédille ou ss français, jamais prononcé z.
r
ʁ
est prononcé comme le "r" non roulé français et le h expiré parfois. Ex. :haïr = rayi.
un
œ̃
existe comme il est employé en français à la différence des autres créoles.
an
ɑ̃
nasalisé.
ann
ɑ̃n
an français avec n.
anm
ɑ̃m
an français avec m.
y
j
transcrit les i ou y mouillés ou -ill de la langue française.
in
in
jamais nasalisé comme en français mais transcrit les deux phonèmes i et n.
en
ɛ̃
transcrit les sons in, ein et ain français.
enn
ɛ̃n
innasalisé français avec n.
on
ɔ̃
on nasalisé français.
onm
ɔ̃m
on nasalisé français avec m.
onn
ɔ̃n
on nasalisé français avec n.
eu
œ ou ø
prononciation identique au mots français. (beurre, peu, vœux) .
un
œ̃
un nasalisé français.
unn
œ̃n
un nasalisé français avec n.
ch
ʃ
comme dans chyen ou chaplé (chapelet).
Grammaire
La grammaire n'est guère différente des autres créoles antillais à quelques exceptions près :
Remarque : c'est se traduit sé en créole, sauf que lorsqu'il est suivi d'un pronom personnel on accolera un t au pronom qui le suit. ex : c'est à nous = sé tan nou.
Les pronoms personnels compléments et réfléchis sont les mêmes qu'en Guadeloupe et en Dominique.
Verbes
Les particules et leurs combinaisons sont identiques aux autres créoles.
Comme le japonais, les verbes sont invariables en genres, cas, pluriels, et ne se conjuguent pas. Le temps est marqué par 5 particules, mots que l'on place devant un verbe afin d'indiquer le temps.
ka exprime l'action en train de s'accomplir.
ké exprime le futur
té et ø expriment l'action accomplie dans le passé. (ø signifie l'absence de particule).
ja signifiant déjà et sa négation poko, pas encore.
Ces particules associées entre elles forment d'autres temps ou mode.
Créole
Signification
Négation
Exemples
ka
action en train d'être réalisée
pa ka, pa'a
Ou ka bwè? Awa. Tu bois? non. "ka" c'est aussi le présent d'une action quotidienne. "An ka travay tout la jounen", "Je travaille toute la journée".
ké
action futur
pé ké, pé'é
Ou ké èy? Awa, an pé ké èy. Tu iras? Non, je n'irai pas.
ø
passé
pa ø
Ou manjé? Awa. Tu as mangé ? Non.
té
situe l'action dans le passé
pa té
Si ou té di mwen sa, Si tu me l'avais dit.
sòti
action dans un passé proche
Michèl sòti rivé. Michel vient juste d'arriver. "I té sòti rivé" se traduit donc " Il venait juste d'arriver". Par ailleurs " I sòti sòti" signifie " Il vient juste de sortir".
té ka
action progressive dans le passé
pa té ka
Ou té ka pati. Tu partais.
té ké, (té'é)
conditionnel
pa té ké
an té ké pati. Je serais parti.
té ké ka, té'é ka
action passée qui aurait été en train d'être réalisée, subjonctif
pa té ké ka
nou té ké ka dansé. Nous serions en train de danser.
ja
déjà
pókó, pó'ó /pas encore
Ou pókó bè'y lajan la ou ou ja bè'y li? Tu ne lui as pas encore donné l'argent ou tu le lui as déjà donné?
té ja
avoir déjà
pó té kó/pas encore passé
An pó té kó fin palé, i té ja komansé babiyé. Je n'avais pas encore fini de parler qu'il commençait déjà à vitupérer.
Particularités grammaticales du créoles saintois
Elles demeurent dans la conjugaison de certains verbes comme donner (bè), aller (èy, alé), vouloir (vé, vlé, veu), pouvoir (peu), faire (fè) et devoir (dèt).
Le verbe donner est rendu par bè contrairement aux autres créoles antillais où il est ba. Bè peut décliner parfois pour devenir ban devant mwen et nou, toutefois ce n'est pas systématique, par ailleurs à la deuxième personne du singulier il devient bó obligatoirement. Comme les autres créoles il ne supporte qu'une seule syntaxe : Sujet + Bè + Receveur + Objet donné. ex: bè/ban mwen glo = donne moi de l'eau. bè'y sa pou mwen = donne lui ceci pour moi. bè/ban nou foucan la = partons de là ! an ka bó'w li = je te le donne. Il sert à traduire aussi de préposition qui permet d'expliciter à qui s'adresse quelque chose, l'expression c'est pour tout comme pou. ex: Sé bó 'w mwen ka palé la = sé pou 'w mwen ka palé la = c'est pour toi que je parle ; Bè/pou ki moun sa yé ? = pour qui c'est ? ; bè/pou justen = c'est pour Justin.
Le verbe aller est rendu par èy ou alé contrairement aux autres créoles où il est "ay". Quand il est employé sous la forme alé il n'a aucune particularité et se comporte comme les autres verbes. Par ailleurs, lorsqu'on emploie la forme èy il se contracte avec la particule ka. ex: an k'èy manjé = je vais manger ; an té k'èy bwè glo = j'allais boire de l'eau.
Le verbe vouloir tient son particularisme de son vocabulaire (vé, vlé, veu) et de sa négation au présent simple. il s'agit comme les autres créoles d'un verbe sans particule pour exprimer le présent. Le créole saintois peut à la différence des créoles de Guadeloupe et Martinique inverser la négation. ex: An veu/vlé/vé pa = An pa veu/vlé/vé
Les verbes devoir et pouvoir ne diffèrent qu'en vocabulaire, aux Saintes on dit dèt et peu tandis que les autres disent dwèt et pé.
Le verbe faire n'éprouve pas de différences particulières avec les autres créoles hormis quand il sert à décrire "l'action de faire à quelqu'un quelque chose". Dans ce cas il va s'associer au pronom personnel qui le suit ce quelle que soit la particule (ou prédicat) employée (temps):
À noter : La disparition de la particule d'appartenance a pour les 2e et 3e personnes du pluriel.
Civilités et leurs contractions
Le créole saintois connait 3 civilités: Musieu (Monsieur), Man (Madame), Manzè (Mademoiselle) qui connaissent aucune particularité sauf pour la deuxième :
Man connaitra une contraction si le nom propre qui le suit commence par une voyelle.
ex: Man Antwan (Madame Antoine) deviendra M'Antwan ; Man Eujèn (Madame Eugène) deviendra M'Eujèn.
À noter qu'on appelle une dame par Man suivi du prénom de son mari, jamais par le nom de famille de l'époux.
Il en est de même pour les autres civilités qui s'emploient qu'avec le prénom et non le nom de famille.
Les Saintois à la différence des autres îles voisines ne disent pas ou voir très peu ti mal mais emploient pour les hommes : gason qui se contracte en ga'on en fin de phrase ; et ma fi'y pour la gent féminine, parfois associés au terme ti.
ex: Kow ka fan mwen la, ga'on? = Que me fais tu là, (garçon)? qui n'est pas systématique en français mais l'est en créole.
An di'w sa, (ti) ma fi'y? = je te l'avais dit, (ma fille)?
Quelques différences avec les autres créoles
Maintenant = aktuèlman = a prézan la = an fwa = Konyen la qui se contracte aux Saintes en Kon'la.
Ces ou ceux (article démonstratif) = seu ex: ces gars là = seu ti boug la ; c'est ceux-là = sé seu la
L'amplification et la surprise
Spécificité du créole saintois:
L'amplification de l'action par la réitération de la. Cette figure n'existe que dans le créole saintois. ex : Ou pa ka vwè sa ou ka fè la la! = Tu ne te rends pas compte de ce que tu fais là! (amplification de temps et du verbe faire pour la réitération du la) ; gadé bèl bato la ki anndan rad la la = Regarde moi le beau bateau dans la baie !! (amplification pour attirer l'attention sur bateau dans la baie)
la démonstration par degré d'amplification mi li ou men ou mi li men. Exemples :
2e degré: -"Ola i yé?" -"men" = -"où est-il?" -"ici là!" ;
3e degré: -"Ola i yé?" -"mi li men!" = -"où est-il?" -"Le voici là!".
Le superlatif de la beauté se forme avec le mot bèl . ex: Mi bo tan! = Quel beau temps! en employant bel ici traduira superbe. ex: Mi un bèl bo tan! = Quel superbe temps!
La surprise par yen'g! [jɛ̃ ŋ] ou ken! [kɛ̃] tenir longuement le dernier phonème. Ces deux termes traduisent l'étonnement, la surprise ou la stupéfaction. Exemples :
Yen'g! Ou manké tonbé (ou foukan atè). = Tiens! tu as failli tomber.
Ken! An pa min'm vwè sa = Tiens donc! je n'ai même pas vu ça.
L'interjection
Si en Guadeloupe ou en Martinique c'est "Chè", aux iles des Saintes on dira "nèg". Il s'agit d'une interjection utilisée de manière impersonnelle. Elle est utilisée fréquemment en début ou fin de phrase, à l'instar de "putain" ou "putain con" dans le sud de la France. On dit souvent que c'est la ponctuation de la phrase.Ex :
"Nèg"! An pa menm vwè sa! = "Putain con"! Je n'ai même pas vu ça!
Pouhh !!(expression d'agacement) Ou pa las tótóy mwen la, "nèg"! = Tu n'es pas fatigué de m'embêter, "con"!
Vocabulaire typique du créole saintois
La plupart des mots du patois saintois sont francisés konfitu (confiture), vwatu (voiture). Certains mots français comme cheval qui devient chuval en saintois ou genou qui devient junou. Pour cette exception deux variantes sont connues dans les autres créoles antillais soit on continuera à utiliser le /i/ ou on emploiera le phonème /u/. ce qui donnera chival ou chouval (cheval), jinou ou jounou (genou)[9],[8].
Pour le mot (soif) on utilisera la prononciation française d'origine, swaf. En Guadeloupe on dira swèf certains individus peuvent employer toutefois cette version par influence du créole guadeloupéen.
La préposition dans se dit : dan ou an'ndan qui veut dire en-dedans, à l'intérieur. Noter que la prononciation "an'dan" est encore courante dans l'Ouest de la France métropolitaine.
Les formules Comment vas-tu ? = kó'w fè? = Ki jan o'w?
ki jan è'y? = Comment il va?
-Quelques mots de vocabulaire typique du créole saintois transcrits en écriture G.E.R.E.C :
Men ow ni kaka (litt: tes mains ont de la merde) = T'es très maladroit
Men ow ni twou (litt: tes mains sont trouées) = Tu es dépensier
-insultes :
bwèt a kal ou kalazaza (pute)
bonbon galèt (sexe féminin)
makanda (homme à histoire)
kouni a marèn ó'w ou manman'w (peut signifier en fonction de l'intonation « va te faire voir » ou « t'es gonflé » ou « ta race »), etc. En Guadeloupe seule la dernière existe et ne se traduit que par (« ta race ! », « ta génération ! »). Cette insulte est très mal perçue par les Guadeloupéens et n'a jamais le ton dérisoire et banal qu'elle peut avoir aux Saintes.
Nombres
0-9
Nombre
Créole
0
zéwo
1
yunn
2
deu
3
twa
4
kat
5
senk
6
sis
7
sèt
8
uit
9
neuf
10-19
Nombres
Créole
10
dis
11
onz
12
douz
13
trèz
14
katòwz
15
kenz
16
sèz
17
disèt
18
dizuit
19
dizneuf
20-29
Nombres
Créole
20
ven
21
ventéyun
22
venndeu
23
venntwa
24
vennkat
25
vennsenk
26
vennsis
27
vennsèt
28
ventuit
29
ventneuf
30-39
Nombre
Créole
30
twant
31
twann-é-yunn
32
twann-deu
33
twann-twa
34
twann-kat
35
twann-senk
36
twann-sis
37
twann-sèt
38
twant-uit
39
twann-neuf
40-49
Nombre
Créole
40
kawant
41
kawant-é-yunn
42
kawant-deu
43
kawant-twa
44
kawant-kat
45
kawant-senk
46
kawant-sis
47
kawant-sèt
48
kawant-uit
49
kawant-neuf
50-59
Nombre
Créole
50
senkant
51
senkant-é-yunn
52
senkant-deu
53
senkant-twa
54
senkant-kat
55
senkant-senk
56
senkant-sis
57
senkant-sèt
58
senkant-uit
59
senkant-neuf
60-69
Nombre
Créole
60
swasant
61
swasant-é-yunn
62
swasant-deu
63
swasant-twa
64
swasant-kat
65
swasant-senk
66
swasant-sis
67
swasant-sèt
68
swasant-uit
69
swasant-neuf
70-79
Nombre
Créole
70
swasant-dis
71
swasant-é-yonz
72
swasant-douz
73
swasant-trèz
74
swasant-katòwz
75
swasant-kenz
76
swasant-sèz
77
swasant-disèt
78
swasant-dizuit
79
swasant-dizneuf
80-89
Nombre
Créole
80
katruven
81
katruven-yunn
82
katruven-deu
83
katruven-twa
84
katruven-kat
85
katruven-senk
86
katruven-sis
87
katruven-sèt
88
katruven-uit
89
katruven-neuf
90-99
Nombre
Créole
90
katruven-dis
91
katruven-yonz
92
katruven-douz
93
katruven-trèz
94
katruven-katòwz
95
katruven-kenz
96
katruven-sèz
97
katruven-disèt
98
katruven-dizuit
99
katruven-dizneuf
Autres nombres
Nombre
Créole
100
san
1000
mil
10 000
dimil
1 000 000
unmilyon
1 000 000 000
unmilya
Culture de la langue saintoise
Le créole saintois et l'histoire de l'archipel ont intégré des changements d'appellation typique française.Ex: L'emblème de la république en créole saintois est folkloriquement rebaptisé : « Marianne » devient Rèn Chawlót = reine Charlotte stigmate de l'histoire de la colonisation britannique. Ironique, la touche monarchique pour un symbole républicain[9].
L'appellation Zenga. Mystère de l'archipel saintois, les habitants des deux îles Terre-de-Haut et Terre-de-Bas s'appellent ainsi mutuellement sans aucune portée péjorative, mais plutôt taquine. Par ailleurs nul n'est capable de savoir la signification ni la raison de l'usage de ce surnom qui demeure une énigme du folklore saintois[13].
Variante de Terre-de-Bas
La variante parlé à Terre-de-Bas est la même, seule l'accent change, et certaines expressions typiques ex: yakas! (expression qui se dit quand la houle frappe fortement le rivage)ou Ay manman! = oh ciel! (expression qui traduit l'effroi, l'étonnement ou la stupéfaction) Moun ka fè tilili! = il y a une affluence de monde[9]!.
Pour dire à côter de, auprès de ou chez on dira à Terre-de-Bas o rat tandis qu'à Terre-de-Haut ils emploieront koté. ex: An kèy o rat (koté) Mémé = je vais chez Mémé.
Terre-de-Bas contracte également certaines formulations. ex: Ola i yé (où est-il?) à Terre-de-Haut est abrégé en o'l'i' à Terre-de-Bas.
Version Terre-de-Haut
Version Terre-de-Bas
Traduction
Ola mwen yé
O' mwen
Où suis-je?
Ola ou yé
O'w
Où es-tu?
Ola i yé
O'li
Où est-il/elle?
Ola nou yé
O'nou
Où sommes nous?
Ola zót yé
O'zó
Où êtes-vous?
Ola yo yé
O'yo
Où sont-ils/elles?
À noter : Le pronom Zót devient zó
G.E.R.E.C
Le G.E.R.E.C (Groupe d'Études et de Recherches en Espace Créolophone) fondé en 1975 par le Pr Jean Bernabé, regroupe des chercheurs travaillant sur la langue, la culture et les populations créoles (Martinique, Guadeloupe, Guyane…), avec un regard spécifique sur les créoles à base lexicale française et sur l'aire francophone. Le G.E.R.E.C produit des travaux concernant l'écriture du créole, notamment une famille de normes concernant sa graphie, qui fait référence depuis 1976.