On peut distingué deux groupes principaux géographique et linguistique dans les Antilles, celui des Grandes Antilles et celui des Petites. L'intercompréhension entre ces deux groupes est possible mais malgré une grande parti du vocabulaire en commun et un fonctionnement de la grammaire grandement similaire elle est limitée par du vocabulaire clé qui varie et des mots pour la grammaire basique différents. Il reste tout de même facile de commencer à totalement se comprendre pour peu que l'un des deux aie des bases dans la langue de l'autre.
Pronoms
Français
Créole des Grandes Antilles
Créole des Petites Antilles
Je
Mwen, M
Mwen, An, Man, Mon
Tu
Vou, Ou, w
Vou, Wou, Ou
Il, Elle
Li, L, I
Li, I
Nous
Nou, N
Nou
Vous
Nou, N
Zòt, zò
Ils, Elles
Yo, Y
Yo
Marqueurs de temps
Temps
Grandes Antilles
Petites Antilles
Présent progressif
ap, ape
ka
Passé composé
ø
ø
plus que parfait
té
té
passé continu
t ap
té ka
futur proche
ap, apé
kay, key, kalé
futur lointain
pral
ké
futur continu
ké ka
conditionnel
ta
té ké, sa
Périmètre du créole des Grandes Antilles
Ce créole est parlé à Haïti, il varie d'accent et de vocabulaire du Nord au Sud du pays, cela dit l'intercompréhension est totale et le pays considère qu'il n'y a qu'une langue avec des variante régionales. On distingue trois variantes dialectales : le créole du Nord (incluant Cap-Haïtien), le créole du Centre (dont la capitale Port-au-Prince) et le créole du Sud. L'intercompréhension entre ces trois variétés de créole haïtien demeure aisée, malgré les différences phonétiques ou lexicales, d'autant que les habitants du pays parlent à la fois leur propre dialecte régional et celui de Port-au-Prince pour des raisons pratiques. Au Nord du pays la formation de la possession se forme en mettant un "a" entre le sujet et le pronom possessif on retrouve cela dans le créole guadeloupéen[1],[2].
Tout comme le créole haïtien il varie du Nord au Sud sur l'archipel des Petites Antilles, chaque île a sa variété qui est admise comme une langue à part entière malgré une compréhension quasi totale. Les différences majeurs se font avec le créole guadeloupéen qui est moins nasal, plus guttural et formant sa possession avec un "a" ou un "an" entre le sujet et le pronom possessif, ayant le mot "biten" et non "bagay" et formant la question avec et "ka" et non un "sa" ou "kisa" des autres variantes. Notons que les îles anglophones utilisent bien plus le "w" que les îles francophones, ils diront "kwéyòl" là ou les francophone disent "kréyòl".
En 2022, le créole antillais compte plus d'un million de locuteurs. En incluant les 7 millions de locuteurs haïtiens, « c'est le groupe numérique le plus important des créolophones dans le monde entier »[4].
Le taux d'intercompréhension entre les différentes variétés du créole antillais parlé aux Petites Antilles est très élevé, de l'ordre de 95 à 100 %. Par contre, les créoles haïtien et guyanais bien que disposant d'un vocabulaire ayant de nombreuses similitudes avec celui des Petites Antilles, présentent des différences grammaticales et syntaxiques réduisant le taux d'intercompréhension entre les créolophones de ces zones[5],[6].
Orthographe
Il y a quelques variations d’écriture entre les îles : par exemple on utilise 'dj' et 'tj' à Ste Lucie, Dominique et Martinique, tandis qu’on utilise 'gy' et 'ky' en Guadeloupe.
Cela traduit quelques différences de prononciation, en effet, certains mots sont prononcés différemment selon le lieu, par exemple :
À Ste Lucie et en Dominique la lettre 'r' se prononce comme l’anglais /ɹ/ tandis qu’en Guadeloupe et Martinique c’est la prononciation française de /ɣ/.
Marlyse Baptista, Lesser Antillean French Creole. In Strazny, 2005, Philipp (ed.) Encyclopedia of linguistics, p. 615–617, Oxon, Routledge, (ISBN1-57958-391-1)