Coupe automobile Gordon BennettCoupe automobile Gordon Bennett
Le trophée Gordon Bennett (réalisé par les ateliers de la maison André Aucol).
La coupe automobile Gordon Bennett est une ancienne compétition automobile. En 1899, James Gordon Bennett junior, le richissime propriétaire du quotidien américain New York Herald, propose aux Automobile-Clubs d'organiser un Prix international avec des équipes nationales. Le règlement précise notamment que l'épreuve annuelle sera organisée par le pays vainqueur de l'édition précédente, et que c'est la nationalité du constructeur automobile qui compte, pas celle du pilote. Chaque pays peut donc engager trois voitures de conception nationale. La France est, à l'époque, le premier constructeur automobile du monde, ainsi que le principal organisateur de courses, aussi c'est l'Automobile Club de France qui élabore la première course[1]. La course vient en remplacement des courses de ville à ville (Paris-Berlin, Paris-Vienne, Paris-Madrid). En quelques années, la coupe Gordon Bennett devient un événement de portée mondiale. C'est à cette occasion qu'ont été introduites les couleurs nationales en automobile. Après la dernière édition de 1905, elle est remplacée par le grand prix de l'ACF[2], l'ACF n'acceptant plus les conditions du règlement qui limitait le nombre de voitures par pays à trois, alors que la France comptait de nombreux constructeurs de qualité qui devaient se livrer une lutte fratricide. Les éliminatoires du circuit d'Auvergne en 1905 mirent alors deux Brasier et une Lorraine Dietrich sur le départ pour la France. Léon Thery fut vainqueur de cette dernière édition. Histoire1900Première édition de la coupe Gordon-Bennett, dont le départ est donné le . Le parcours, long de 565 km, relie Paris à Lyon[1]. Il n'y a que cinq engagés, trois voitures françaises (des Panhard-Levassor 40 HP) pilotées par Fernand Charron, Girardot et De Knyff, une voiture américaine (Winton) et une belge (Snoeck-Bolide) conduite par Camille Jenatzy. Hors compétition (puisque la France présente déjà trois voitures), Alfred Levegh sur une Mors participera, et mènera même un moment la course, avant de devoir abandonner[1]. Seules deux Panhard-Levassor finissent la course, qui est remportée par la France, grâce à Fernand Charron, devant Léonce Girardot, en 9 heures et 9 minutes[3]. La moyenne est de 62 km/h[1], avec une voiture de 24 ch. 1901À cause du faible nombre d'engagés, la seconde coupe, organisée en France le , est incluse dans la course Paris-Bordeaux[1]. C'est à nouveau la France qui l'emporte grâce à une Panhard-Levassor 40 HP, aux mains de Léonce Girardot, les autres compétiteurs Charron sur Panhard et Levegh sur Mors ayant abandonné. Girardot, qui termine par ailleurs dixième de la course Paris-Bordeaux — remportée par Henri Fournier sur Mors 60 CV[4] —, boucle l'épreuve en 8 heures et 50 minutes[3]. 1902La France choisit le parcours Paris-Innsbrück, d'environ 900 km, à nouveau intégré à une autre course, le course Paris-Vienne. La traversée de la Suisse étant neutralisée du fait de l'interdiction des compétitions par les autorités helvétiques, le parcours ne fera que 565 km. Les Britanniques relèvent le défi et cinq voitures sont engagées. Trois françaises : une Mors (Henri Fournier), une Panhard (René de Knyff), une Charron (Girardot-Voigt, avec Léonce Girardot chauffeur), et deux britanniques : une Wolseley (Herbert Austin et White) et une Napier 50 HP (Selwyn Francis Edge). L'Australien d'origine S. F. Edge, seul rescapé à l'arrivée au volant de sa Napier de 40 ch, remporte la Coupe avec un temps de 11 heures et 2 minutes[3]. Cette troisième édition de la coupe Gordon-Bennett se déroule du 26 au .
1903La coupe est organisée en Irlande autour de la ville d'Athy dans le comté de Kildare, au sud-ouest de Dublin. Elle avait été précédée de la désastreuse course Paris-Madrid qui fit de nombreuses victimes. Le déroulement exemplaire de la course irlandaise permit aux compétitions automobiles de retrouver une aura auprès du public et des autorités. Les conducteurs partaient, comme dans les rallyes modernes, un par un toutes les sept minutes, et parcouraient trois tours d'un circuit tracé autour de la ville, pour un total de 527 km[5]. Cette fois-ci les équipes sont au complet. Les engagés (trois par pays)[6],[7] :
C'est l'équipe allemande qui gagne l'épreuve sur Mercedes quatre-cylindres développant 60 ch, pilotée par le Belge Camille Jenatzy (le constructeur de la Jamais Contente) en 6 heures et 39 minutes[3], devant les Panhard de de Knyff et Farman. Le vainqueur empocha 8 000 £ de prix et primes. À cette occasion, et en l'honneur de l'Irlande, l'équipe britannique peignit ses voitures en British Racing Green, celui utilisé ensuite pendant de longues années par les voitures de course britanniques.
1904La course a lieu en Allemagne le en présence de l'empereur Guillaume II, sur un circuit de 127 km à parcourir quatre fois[5] (soit 508 km) dans le massif du Taunus, près de Bad Homberg (au nord-ouest de Francfort). L'enthousiasme est tel que plusieurs pays doivent procéder à des éliminatoires. La France choisit ses pilotes parmi 29 prétendants sur le circuit de l'Argonne dans les Ardennes, la Grande-Bretagne fait la même chose lors d'une épreuve sur l'île de Man. L'Allemagne doit elle aussi départager ses participants possibles. Pour cette édition, six nations sont en lice :
La victoire va au Français Léon Théry et aux 80 ch de sa Richard-Brasier devant Jenatzy, Rougier et le baron de Caters, en 5 heures et 50 minutes et 87 km/h de moyenne[3].
1905Après la victoire française en Allemagne l'année précédente, Clermont-Ferrand accueille la sixième coupe Gordon Bennett, sur un parcours de 137 kilomètres, à parcourir quatre fois (soit 548 km), élaboré par les frères Michelin. À cette occasion, Michelin édite sa première carte routière, celle du parcours de la course, à l'échelle du 1/100 000e. Six nations participent :
Le , plus de 80 000 spectateurs assistent à cette course remportée, comme l'année précédente, par Léon Théry sur une Richard-Brasier de onze litres et 96 ch, en 7 heures et 2 min[3] à près de 80 km/h de vitesse moyenne, devant Nazzaro, Cagno et Caillois. Ce sera la dernière édition et la France remporte définitivement le trophée le , offert par James Gordon Bennett. L'année suivante est organisé le premier Grand Prix de l'ACF au Mans. L'Automobile Club de France a en effet décidé de ne plus participer à cette épreuve, où chaque nation était représentée par trois voitures, car il estimait que la France ne possédait pas une chance de vaincre proportionnelle à l'importance de son industrie automobile de l'époque[8]. La première coupe aéronautique de Gordon Bennett a lieu le à Paris.
Vainqueurs de la coupe Gordon Bennett
* section neutralisée. Notes et références
AnnexesBibliographie
Articles connexes
Liens externes
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