Claude Cehes grandit, entre un père médecin et une mère professeur de Lettres, à Belcourt, quartier populaire d’Alger immortalisé par Albert Camus. À la suite de la déclaration d’indépendance, elle quitte l’Algérie en 1962 avec sa famille et poursuit sa scolarité en France. En 1968, elle intègre khâgne au lycée Masséna de Nice mais renonce au cursus universitaire pour suivre en 1969, à Paris, l’enseignement de la statuaire classique auprès du sculpteur André Bourroux, sous l’égide du sculpteur Paul Belmondo.
Dès 1973, elle part à Pietrasanta en Italie, village proche de Carrare, pour se former à la taille du marbre dans l’atelier de Blasco Pellacani où elle retournera régulièrement et travaillera plus tard à la réalisation de commandes monumentales[1]. Là, elle fait la connaissance de Jean-Robert Ipoustéguy, d’Alicia Penalba, rencontre Henry Moore et se lie d’amitié avec Antoine Poncet[2].
En 1974, elle entre à l’École des Beaux-Arts de Paris, rencontre Gérard Koch qui l’initie à la pratique de la résine polyester et dès 1975, elle participe à de nombreuses manifestations collectives en France et à l’étranger dont des biennales et foires internationales d’art contemporain[3] où elle expose en compagnie de ses aînés : César, Parvine Curie, Marta Pan, Roselyne Granet, José Subira-Puig, Albert Féraud et Alberto Guzman[4].
Elle rencontre alors le photographe de la Fondation Maeght, Claude Gaspari qui s’intéresse à son travail et photographiera[5] par la suite l’ensemble de ses œuvres, ainsi que Gilbert Clementi de la Fonderie Clementi à qui elle confie la fonte de ses bronzes[6].
Sa première exposition personnelle a lieu en 1980 à la galerie L’Œil de Bœuf[7], chez Cérès Franco à Paris, avec attribution de l’Aide de l’État à la Première Exposition. Elle y présente des corps ouverts qu’elle recompose dans le marbre ou la résine polyester à la manière des cires anatomiques du XVIIIe siècle[8] qu’elle a longuement étudiées au musée de la Specola à Florence. Oscillant entre une figuration réaliste (« La peau et les os » 1980)[9] et une abstraction sensible (« Les lames du tarot » 1993) ou totale (« les molles » 2007), elle développe le thème, récurrent dans son œuvre, de la finitude humaine[10]. Pour l’illustrer, elle travaille aussi bien bronze, bois, éponge, verre que caoutchouc et câbles d’ordinateur[11]. Ainsi, en 1984, elle est lauréate de la bourse du Conseil Régional d’Île-de-France et l’obtient pour un travail en marbre intégrant un hologramme[12].
Dès 1983, elle entre dans les collections du musée du Quai Saint-Bernard à Paris[13], du Fonds régional d'art contemporain d’Île-de-France, Paris, du Conseil régional d’Île-de-France[12], Paris et de plusieurs villes françaises. La Présidence de La République Française l’honore par des achats et elle reçoit, en 1987, le Prix Neuman du musée d’Art Juif à Paris[14]. En 2003, L’Hôtel de la Monnaie (Paris) édite après concours, sa médaille sur l’environnement.
Intégrée en 1988 à un programme d’intervention dans les écoles, elle enseigne la sculpture au sein de la Direction des Affaires culturelles de la Mairie de Paris.
Une rétrospective de ses œuvres « 30 ans de sculpture » est présentée en 2011 par la Ville de Montceau en France[15].
Apparition - La peau et les os - 1979.
Homodeus - Anatomies - 1980.
Monument 14 - 1985.
Atlas - Les Aiguilles - 1986.
Jugement - Les Lames du Tarot - 1993.
Tête ciment et sable - Les Mutations - 2001.
Adam - Les Grandes Figures 2.0 - 2012.
Helios - Issy-les-Moulineaux - 1989.
Réalisations monumentales
2007. Commande de la ville de Saint-Ouen. France : Résistance. Bronze[16]
1998. Commande de la ville de Decazeville. France : Paul Ramadier. Bronze
1993. 1% Lycée polyvalent de Bussy Saint-Georges. France : La Porte du Savoir. Bronze
1992. Commande de la ville de Bourg- en- Bresse. France : Germination. Bronze. Œuvre inaugurée par Monsieur Jacques Chirac, Président de la République, le 21 décembre 1992[17]
1991. Commande de l’OCIL Paris : Les Causeurs. Terres cuites
1989. Commande, après concours, des assurances La Mondiale. Issy-les-Moulineaux. France : Hélios. Bronze
1988. 1% Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Paris-Bercy : Le Contribuable. Marbre [18]
1985. Commandes de la Régie Immobilière de la Ville de Paris : Les Habitants. Terres cuites, Les Gardiens. Marbres, Les Roses. Bronze
1983. 1%. Collège de Gency. Cergy-Puiseux. France : Vers la connaissance. Marbres
↑France 2. Source de vie. Il était une fois rue des Saules, le prix Neuman. Par Francine Kaufman, réalisation Josy Eisenberg.1998
↑Bibliothèque Kandinsky : Claude Cehes. « 30 ans de sculpture- l’humanité ». 2011. Préface de Germaine Foucherot. L’Embarcadère. Centre de culture et de congrès de la ville de Montceau-les-Mines.
Sylvie Genevoix, "Fenêtre Sur" , Antenne 2, septembre 1980
Jacques Merlino, "Aujourd’hui la vie", Antenne 2, 22 mai 1984
Yves Mourousi, "Journal de 13 Heures", Antenne 2, 3 mars 1986
Sandra Freeman, LCI, 18 janvier 2003.
Travaux universitaires
Jean Maisonneuve, "Remarques sur l’apparence et sur la ritualité aujourd’hui", Revue Ethnologie Française - Université Paris-X, avril-Juin 1989, Nouvelle série, T.19, no 2, L’apparence, pages 102-106. Presses Universitaires de France. [Remarques sur l’apparence et sur la ritualité aujourd’hui lire en ligne]
Roger Aubert de Tregomain, L’essor du 1% artistique et de l’art contemporain dans le nouveau Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie de Bercy] (1982-1990), Mémoire sous la direction de Bruno Foucart, Université de Paris IV-Sorbonne. Septembre 2005 [lire en ligne]
Fabienne Dumon, Des sorcières pas comme les autres, Presses Universitaires de Rennes. 201,Chapitre XV, page 305. 4. [lire en ligne]