Circuit de Monaco
Le circuit de Monaco est un circuit automobile temporaire empruntant les rues de la ville de Monaco, dans les quartiers de La Condamine et Monte-Carlo. Il accueille chaque année le Grand Prix de Monaco et tous les deux ans le Grand Prix de Monaco Historique. La première course automobile s'y tient en 1929 et il devient en 1950 le second circuit de l'histoire à être utilisé pour la première édition du championnat du monde de Formule 1, après Silverstone. Son tracé non permanent de 3,34 km, installé au cœur de la ville de Monaco pour les quelques jours que dure le Grand Prix, est le plus lent du championnat du monde de Formule 1. L'étroitesse des voies, sinueuses et bordées de rails, demande une concentration absolue. Les qualifications y sont déterminantes car les dépassements en course sont difficiles. HistoriqueLe 26 août 1890 naît le Sport Vélocipédique Monégasque (SVM) qui va connaître un rapide essor sous la présidence d’honneur du Prince Albert 1er. En 1907, le club devient Sport Automobile et Vélocipédique de Monaco (SAVM). Alexandre Noghès, Trésorier Général des Finances de la Principauté, est nommé président en 1909. À l'instar des grands rassemblements cyclistes, l’idée d’une épreuve automobile qui fera converger vers Monaco des concurrents venus de partout en Europe est émise par son fils, Antony, qui organise deux ans plus tard, le premier Rallye de Monte Carlo, remporté par Henri Rougier sur une Turcat-Méry. Le , lors d’une assemblée générale extraordinaire réunissant cinquante-cinq membres du SAVM, le président Alexandre Noghès déclare qu’« en raison de l’importance prise par la Société, il est obligatoire d’en changer le titre et de la dénommer Automobile Club de Monaco ». La proposition mise au vote est approuvée, l’Automobile Club de Monaco vient de naître, il porte ce nom aujourd’hui encore. Pour que la réussite soit totale, il reste encore à faire admettre l’ACM au sein de l’Association Internationale des Automobile Club Reconnus (AIACR), l’ancêtre de la FIA qui détient alors le pouvoir sportif légal. C’est à cet objectif que se consacrent Alexandre Noghès et son fils. Ce dernier est chargé, en 1928, de présenter la candidature de l’Automobile Club de Monaco au siège de l’AIACR à Paris. Comme les épreuves organisées par le club se déroulent hors du territoire monégasque, il se voit opposer un refus catégorique. Il lance alors l’idée de créer un circuit automobile dans les rues de la Principauté. Malgré une marche à escalader entre le Quai des États-Unis et le Quai Albert 1er, une marche à descendre du côté des gazomètres, les pavés et les rails du tramway entre la Condamine et le Casino, Antony Noghès poursuit ses démarches, inspiré par ce type de course urbaine qui existe déjà aux États-Unis, notamment à Santa Monica ou Corona en Californie. Antony Noghès parle de son projet audacieux au pilote local Louis Chiron dont il sait pouvoir obtenir un avis pertinent et objectif. Entré dans la confidence, le pilote s’extasie ; « Fantastique ! Merveilleux ! Stupéfiant ! ». Le projet reçoit également le soutien enthousiaste du Prince Louis II et son appui. Six mois plus tard, le , le Prince Pierre boucle le tour inaugural du circuit à bord d'une Torpedo Voisin conduite par le directeur de course, Charles Faroux, alors que Louis Chiron, engagé aux 500 miles d’Indianapolis, est absent. Seize pilotes prennent le départ du premier Grand Prix de Monaco sur une grille tirée au sort. La Principauté assiste à la victoire du britannique William Grover-Williams (dit « Williams ») sur une Bugatti 35B privée. Il boucle les cent tours du circuit de 3,180 km à une moyenne de 80 km/h devant Bouriano et la Mercedes-Benz SSKL de Rudolf Caracciola. La leçon que tirent les concurrents est que le circuit se révèle extrêmement sélectif et qu'il nécessite des voitures au châssis court, parfaitement maniables. Interrompue pendant la guerre (de 1938 à 1947), l'épreuve reprend en 1948 mais n'a pas lieu l'année suivante du fait du décès du Prince Louis II. Le 21 mai 1950, le circuit accueille la seconde manche du premier championnat du monde des conducteurs, enlevée par l'Alfa Romeo de Juan Manuel Fangio. L'épreuve redevient en 1952 une course de voitures de sport. Plutôt que d’accueillir les Formule 2, alors retenues pour le championnat du monde, le Grand Prix automobile de Monaco fait sa réapparition en 1955. En marge de la course principale de Formule 1, une épreuve de Formule Junior se tient de 1959 à 1963, puis de Formule 3 de 1964 à 1997, de Formule 3000/GP2/Formule 2 à partir de 1998. Le circuit de Monaco ne connut qu'un accident mortel durant son histoire, celui de Lorenzo Bandini en 1967. Record du tour en course en Grand PrixÉvolution du tracéJusqu'en 1950, la longueur du tracé était de 3,180 km. Depuis, le circuit de Monaco a subi quelques transformations mineures :
DescriptionPiloter sur ce circuit est un exercice de haute virtuosité car la piste est étroite et bordée de barrières de sécurité, il y a peu d'échappatoires et de nombreux virages sont sans visibilité. Quelques courtes lignes droites caractérisent le tracé, entraînant de nombreux changements de rapports de vitesses sur un tour (environ 4 150 sur 78 tours en 2008[1]). De ce fait, la séance de qualification est primordiale ; les dépassements étant très difficiles, le pilote qui obtient la pole position a de fortes chances, sauf ennui mécanique, de remporter la course. Après la ligne de départ, les pilotes remontent le boulevard Albert Ier et se pressent dans le premier virage à droite de « Sainte Dévote », lieu de nombreux accrochages dans le premier tour. Ils entament ensuite la montée très raide de « Beau-Rivage » jusqu'au gauche-droite très serré du « Casino ». De là, les pilotes redescendent jusqu'au virage à droite de « Mirabeau », puis vient l'épingle à gauche de l'hôtel « Fairmont » (anciennement « Loews »), virage le plus lent du championnat. La section « Portier » conduit ensuite à la mer et les pilotes passent dans le tunnel qui mène à la chicane près du port. À la sortie du tunnel, section la plus rapide du circuit, les monoplaces frôlent les 300 km/h. Après une courte ligne droite sur le quai des États-Unis, vient le virage à gauche du « Bureau de Tabac », la section gauche-droite de la « Piscine » puis une épingle très difficile à droite à « La Rascasse ». Les pilotes abordent enfin le virage « Anthony Noghès » avant la ligne des stands et l'arrivée.
Circuit de Formule ELe 18 septembre 2014, il est annoncé que le championnat de Formule E FIA ferait étape à Monaco en 2015 sur une version plus courte que le circuit original emprunté pour le Grand Prix de Monaco. Cette version du circuit, longue de seulement 1,765 km, évite la colline, la place du Casino, l'épingle à cheveux et le tunnel. Le ePrix de Monaco n'est pas prévu sur le calendrier pour la deuxième saison de la Formule E en raison du Grand Prix Historique de Monaco se tenant tous les deux ans ; il est remplacé en 2016 par le ePrix de Paris avant de revenir en 2017. L'épreuve suivante se déroule en 2019, toujours sur le circuit court. Le 16 avril 2021, l'ACM annonce que l'ePrix de 2021 se déroulera sur un tracé presque identique à celui de la F1[2]. Puis la saison suivante, le tracé est identique à celui des courses en Formule 1[3]. Culture populaireDes circuits urbains ont été surnommés en référence au circuit de Monaco comme le circuit urbain de Long Beach aux États-Unis, surnommé « Monaco of the West » (« Le Monaco de l'ouest »)[4] ou le circuit de Pau-Ville, surnommé « Le petit Monaco »[5]. Notes et références
Liens externes
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