Chat de bibliothèqueLes chats de bibliothèque sont des animaux domestiques résidant dans les bibliothèques publiques. Dans le passé, le chat a naturellement trouvé sa place en tant que gardien des livres contre la menace que posaient les rongeurs et cette association a perduré. Aujourd'hui, les chats de bibliothèque sont prisés tant pour leur fonction pratique que pour l'engouement qu'ils créent chez les usagers. HistoireLe premier félin documenté comme ayant servi de chat de bibliothèque est le chat Pangur Bán, à propos duquel un moine de l'abbaye Saint-Paul du Lavanttal en Carinthie a rédigé un poème. Dans le manuscrit qui date du IXe siècle, le moine observe Pangur Bàn et vante ses mérites alors qu'il chasse les souris[1],[2]. Ce rôle de protecteur des écrits a servi de porte d'entrée dans le monde des lettres pour le chat. Au XIXe siècle, un règlement de la Bibliothèque nationale de France réservait un emploi pour un chat, dans la mesure où celui-ci se prouvait bon chasseur[1]. À la fin du XXe siècle, l'administration de la British Library a embauché sept chats, logés et nourris aux frais de la bibliothèque, afin d'éloigner les pigeons et de servir d'ambassadeurs envers le public[1]. En date du 18 mai 2013, selon le site Library cats map sur lequel les bibliothécaires étaient invités à inscrire le nom des chats servant de chats de bibliothèque dans les bibliothèques publiques, on comptait 809 chats de bibliothèque au monde, dont 302 étaient actifs[3]. Tâches et fonctionsAlors que certains chats de bibliothèque continuent d'être employés principalement en tant que chasseurs de souris, pour d'autres, le rôle des chats de bibliothèque a beaucoup évolué. Dans la lutte contre les rongeurs, une bibliothèque fait le choix d’accueillir des chats qui circulent essentiellement dans les espaces fermés au public, puisque cela suffit à éloigner les rongeurs indésirables[4]. Plusieurs éléments ont été pris en considération :
La conclusion de cette expérience entre 2018 et 2023 à la Médiathèque Françoise Sagan est que les souris ne sont pas revenues mais que l’entretien des chats peut être lourd à long terme. L’ensemble de l’équipe a souligné que la présence de chats à la médiathèque était positive et permettait à la médiathèque de se distinguer. L’idée avait été d’utiliser les chats comme vecteur de communication sur les réseaux sociaux de la médiathèque (Instagram et Facebook) mais cela ne s’est pas concrétisé en raison de problèmes de validation propres à la Ville de Paris. Pour certains, l’attachement aux chats n’est pas anodin : ces mascottes apaisent le personnel qui les câlinent, mais si l’un d’eux tombe malade, il peut y avoir un impact émotionnel fort[4]. Pour d’autres bibliothèques, les chats circulent librement dans les espaces publics et endossent bien des rôles, de celui de mascotte, de chroniqueur à celui de gestionnaire de communauté. De plus, alors que les bibliothèques publiques développent une présence accrue sur les réseaux sociaux, celles dotées d'un chat de bibliothèque en font immanquablement la promotion[5],[6],[7]. La présence d’un chat à la bibliothèque fait le plus souvent grimper les statistiques de fréquentation du lieu : accueil chaleureux des visiteurs, apaisement du stress des employés, baume pour des visiteurs qui ne peuvent avoir d’animaux à leur domicile par exemple. Pour certains, cette hausse de fréquentation des bibliothèques est cruciale[8] à une époque où les coupes budgétaires des municipalités sont fondées sur l’avènement de l’internet, sur lequel on trouve supposément tout. Cependant, c’est oublier que tout le monde n’a pas d’ordinateur ou d’accès wifi ; c’est oublier ceux qui vivent isolés, personnes âgées ou encore des parents de jeunes enfants pour qui l’heure du conte hebdomadaire est un moment de répit. La bibliothèque est un lieu de démocratie, qui ne refuse personne, qui est gratuit. Les visiteurs qui viennent dire bonjour aux chats en profitent pour prendre un livre. Certains visiteurs ont même l’idée d’adopter un chat après avoir fréquenté leur bibliothèque qui a employé un chat errant ou de refuge[8]. Le fait de câliner un chat est calmant : une bibliothèque prête ainsi des « robots chats », dont les ronronnements soulagent les usagers sans les effets allergiques ni la charge de l’entretien[9]. ControversesLa présence de chats de bibliothèque fait parfois l'objet de controverses d'ordre sanitaire. Le conseil municipal de White Settlement au Texas a adopté une motion pour relocaliser Browser, le chat de la bibliothèque publique dont il était le résident depuis six ans, pour des raisons de sécurité et de santé publique. Une pétition de plus de 800 membres de la localité et l'attention médiatique provoquées par la diffusion de cette décision sur les réseaux sociaux ont forcé le conseil municipal à permettre à Browser de conserver son poste[10],[11],[12]. Le chat Muffin a perdu son poste dans une bibliothèque publique de Putnam Valley, New York, en raison de l'allergie d'un usager. Deux membres de la communauté ont été tellement déçus par cette décision qu'ils ont annulé des legs prévus dans leur testament au bénéfice de la bibliothèque. Le montant de ces legs perdus s'élevait à 80 000 $[13]. Chats de bibliothèque notoires
Notes et références
AnnexesArticles connexesLiens externes |
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