Charles de QuellenecCharles de Quellenec
Armes de la Maison du Quélennec : D'hermine, au chef de gueules chargé de trois fleurs-de-lis d'or.[1] Charles II de Quellenec, baron du Pons (ou de Pont) et de Rostrenen, né en 1548, mort le , est un noble protestant français. Époux de Catherine de Parthenay, il fut assassiné dans la cour du Louvre lors de la nuit de la Saint-Barthélemy. Charles du Quellenec, baron du Pons, est cité sous le nom de Soubise dans un chant de la Henriade de Voltaire. BiographieLes origines de la maison du Pons du PontEn 1538, Jehan IV du Quellenec, seigneur de Quintin, baron du Pons et de Rostrenen, vicomte du Faou et de Coëtmur, sire du Quellenec, du Hart, de Villepépin, du Vaugaillart, Carnoët et autres lieux épouse Jehanne de Maure, fille du comte François de Maure, baron de Lohéac, vicomte de Fercé, et d'Hélène de Rohan. Celle-ci reçoit en dot de ses parents 2 000 livres de rentes assises sur les terres de la Clarté, Brétignolles, et autres. (Du Paz, Histoire généalogique de Bretagne, p. 652) Ils ont un fils, Charles (né en 1548) et deux filles, Marie du Quellenec, qui entre dans la famille d'Entragues, et Jeanne du Quellenec (ou Quélénec) qui épouse Jacques de Beaumanoir, vicomte du Besso, échanson d'Henri II, et gentilhomme ordinaire du Dauphin. Le , les deux époux rendent hommage au baron de Vitré pour leur seigneurie de la Clarté, comprenant de nombreux fiefs. Jeanne de Maure est protestante, et habite son manoir de la Clarté avec ses enfants. Elle vient parfois en l'église de Cornillé assister au prêche. Elle le fait faire par un ministre qu'elle amène avec elle et fait monter en chaire, usant du droit que lui donne la qualité de son fief d'y faire exercer son culte. En 1554, leur fille, Jeanne de Quellenec, donne un hériter au vicomte de Beaumanoir, un fils, Toussaint Beaumanoir, baptisé le dans l'église de Jugon, à son tour seigneur du Pont-l'Abbé. Le , Charles de Quellenec prête serment comme otage et se rend en Angleterre avec le comte de Roussy comme garants de la restitution de Calais promise par le traité du Cateau-Cambresis. Il rejoint son oncle Claude de Maure, qui sera libéré le 17 juin à cause de maladie. Un capitaine valeureuxEn 1568, Charles de Quellenec épouse Catherine de Parthenay-L'Archevêque, fille unique et héritière de Jean de Parthenay-l'Archevêque, seigneur de Soubise, mort deux ans auparavant et d'Antoinette d'Aubeterre. Nièce de la comtesse de Mareunes, la jeune épouse est âgée de treize ans. Célèbre par sa beauté, son esprit et son courage ; elle écrit dans les langues latine et grecque ; et a eu pour précepteur François Viète. Charles relève par son mariage le nom de Parthenay-Soubise ; et embrasse la réforme. Par le fait qu'il relève le nom de Soubise, de nombreux historiens l'ont parfois confondu avec feu son beau-père (mort en 1566). La confusion des actions du beau-frère et du gendre se retrouve notamment dans la table de l'Histoire de France du P. Daniel et dans la table de l'Histoire de M. de Thou, édition de 1734. En mars 1569, il est fait prisonnier à Jarnac, alors que le prince de Condé est assassiné sur ordre du duc d'Anjou. De Quellenec parvient à s'échapper (alors qu'il était prisonnier sur parole). Jeanne d'Albret l'adjoint à Pontivy, pour diriger les troupes huguenotes de l'Angoumois. Leur troupes triomphent à Tonnay-Charente, puis s'emparent de tout le littoral de la Saintonge, Saintes se rend à eux ; mais Quellenec est blessé à la mâchoire. Le Parlement de Bordeaux le condamne à mort par un arrêt du 15 avril 1569, renouvelé le 6 mars 1570. Le , la paix de Saint-Germain-en-Laye marque la fin de cette seconde guerre civile. Mais en 1570, Catherine de Parthenay quitte Mouchamps dans le Poitou pour La Rochelle. Elle retrouve sa mère à qui elle confie l'impuissance du baron. Mis en demeure de se justifier par Jeanne d'Albret et Théodore de Bèze, Charles de Quellenec assure les chefs huguenots d'avoir possédé son épouse. Peu après, il l'enlève de la Rochelle et l'enferme dans son château du Pont. Catherine, qui a eu pour précepteur le mathématicien François Viète, et qui cultive la poésie avec quelque succès, entreprend alors de correspondre avec sa mère par vers latins et grecs, langues qu'ignore le baron. Elle use même d'encre sympathique (du jus d'orange) et de citations d'Horace, de Virgile et de Martial pour demander où en est son procès. Un procès en annulationCar très vite, les dames de Soubise, Catherine et sa mère, Antoinette d'Aubeterre recherchent le divorce. Elles accusent le Baron Charles de Quellenec de ne pouvoir assurer la descendance des Soubise. Le duc de Saint-Simon, un siècle plus tard, rapporte les faits avec son habituelle cruauté :
Il ajoute, parlant de ce procès où Catherine de Parthenay cherche à obtenir la rupture de son mariage, pour empêchement dirimant.
Ce procès, que refusa de défendre le mathématicien François Viète, qui était encore en 1570 avocat des dames Soubise, se poursuivit pendant 2 ans. Le , Charles de Parthenay, baron du Pons et de Soubise, vend sa seigneurie de la Clarté à Jean d'Espinay, mais sa sœur, Jeanne du Quellenec-Beaumanoir, en conserve quelques fiefs. Victime du massacre de la Saint-BarthélemyIl est présent à Paris à l'occasion des noces du roi de Navarre (futur Henri IV) et fait partie du groupe de gentilshommes logés dans la suite du roi au palais du Louvre et massacrés le , jour de la Saint-Barthélemy. Sa mort s'est trouvée par contre-coup, enveloppée d'une légende, dans laquelle l'historiographie traditionnelle a voulu voir la dégénérescence de la cour des derniers Valois. Cette légende[2] a pour origine un recueil de témoignages composé par le protestant Simon Goulart[3] et qui inspira quelque trente années après Théodore Agrippa d'Aubigné et le président Jacques-Auguste de Thou (1612)[4] dont certaines éditions le confondent avec son beau-père. La légende se prolonge avec le récit plus tardif de l'imprécis Antoine Varillas (1624-1696) et du scrupuleux Pierre Bayle (1647-1706), puis au travers des « mémoires », trempées dans le fiel, du duc de Saint-Simon (1675-1755). Au XIXe siècle, un pamphlet protestant, d'Auguste François Louis Scipion de Grimoard-Beauvoir du Roure de Beaumont-Brison (1783-1858) Les mémoires du temps de Charles IX[5], en donne pour finir cette description :
Sa mort est narrée par ailleurs de la façon qui suit[6] :
— Cité dans Simonde de Sismondi 1835, p. 160. Quant à Saint-Simon, fidèle à lui-même et à l'esprit des temps, il conclut :
Sa mort mit fin au procès que sa femme lui intentait. L'héritage de SoubiseEn 1572 peu avant sa mort, Charles de Quellenec afféage la seigneurie de Carnoët à Guillaume Guinamant, seigneur de Lallunec et sénéchal de Carhaix. Après une transaction financière avec la petite-fille du sénéchal de Carhaix, Hélène de Beaumanoir acquiert de nouveau cette seigneurie. Toussaint de Beaumanoir prend, à la mort de son cousin, Charles du Quellenec, le titre de baron du Pons et de Rostrenen. Il fut fait chevalier de l'ordre du roi, sous Henri III, et maréchal des camps et armées de Bretagne. Après s'être distingué dans plusieurs combats, il fut blessé au bras et malgré tous les soins prodigués, mourut à Rennes, le 12 mai 1590. En 1573, Catherine de Parthenay fait représenter à La Rochelle, pendant le siège, sa tragédie de Holopherne, que quelques-uns attribuent à Anne de Rohan, sa fille[7]. En 1575, elle se remarie avec René II de Rohan, qu'elle perd en 1585 dans un combat contre la Ligue. En 1575, la terre de Bourgneuf, passe par contrat à sa tante, Marie du Quellenec. En 1578 Samuel de Beaumanoir prend le titre de seigneur de la Clarté, qu'il transmettra à sa fille en 1606. En 1628, à l'âge de 74 ans, Catherine de Parthenay se renfermera dans la ville de la Rochelle pendant que Louis XIII en fera le siège. Prisonnière de guerre, on la transféra au château de Niort, le 2 novembre. Elle mourra au Parc-Soubise (Mouchamps), le 26 octobre 1631. SourcesBibliographie
Références
Articles connexesLiens externesConsulter aussi : |