Chapelle Saint-Yves de BubryChapelle Saint-Yves de Bubry
La chapelle Saint-Yves est située au lieu-dit « Saint-Yves », dans la commune de Bubry, dans le Morbihan[1]. HistoriqueLe lieu-dit doit son nom à la présence de la chapelle dédiée à saint Yves et qui fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1]. Sa constructionLa chapelle reconstruite en 1589 succède à un modeste édifice roman. Dès le XVe siècle est attesté le culte de l'avocat des pauvres et de Saint-Yves-de-Vérité, remplaçant un obscur saint breton Moam, si bien que le lieu devient le centre d'un pèlerinage presque aussi suivi que celui de Tréguier : en 1627. la chapelle compte cinq autels en pierre de taille et quatre chapelains y sont affectés. Elle abrite un bras reliquaire de saint Yves. De vermeil et d'argent, ce reliquaire de 42 cm de hauteur est réalisé en 1615 par Alain Trocher, orfèvre de Morlaix, pour protéger un ossement du bras du saint authentifié par un acte du de la même année. Son âme sculptée dans du bois est recouverte d'un décor en repoussé ciselé : quatre médaillons représentent des canards sur fond de feuilles et de fruits. Au centre est aménagée une fenêtre vitrée ronde qui permet d'apercevoir la relique[2]. Une goupille, maintenue par une chaînette, ferme le reliquaire à la partie inférieure[3]. Ce reliquaire est porté en procession le quatrième dimanche de mai, jour du pardon, le cortège s'achevant par un « tantad », feu de joie purificateur et prophylactique, suivi par un repas « rost er forn » (rôti au four) et un concours de sonneurs[4]. Le lustre en bronze suspendu à la voûte date de 1616[5]. La chapelle pendant la Révolution françaiseLa chapelle Saint-Yves, « située en pleine campagne, desservie par des chemins quasi-impraticables et connus des seuls usagers (...) devint le rendez-vous des prêtres [ réfractaires ] de Bubry, de Quistinic, de Lanvaudan, d'Inguiniel. On continuera d'y célébrer la messe les dimanches et jours de fête et, à l'occasion des grandes solennités, des foules nombreuses venaient accomplir leurs devoirs religieux ». Dans la nuit du l'un des chapelains de Saint-Yves, Olivier le Fellic, ainsi que Benjamin Videlo (lequel parvint peu après à s'enfuir), sont arrêtés par une troupe de 50 hommes venue d'Hennebont ; condamné à mort par le tribunal criminel de Lorient, Olivier Le Fellic est conduit le jour même à l'échafaud le ; Jean Le Goff, l'autre chapelain, dénoncé par des « patriotes », fut arrêté à son tour le , conduit à son tour devant le tribunal criminel de Lorient et guillotiné le . L'administration du district se félicita, dans une lettre envoyée au Comité de salut public : « Nous sommes parvenus à arrêter un prêtre réfractaire, nommé Le Goff qui, depuis 1789, ne cesse d'avoir desintellifences avec les chefs des brigands [ chouans ] et de prêcher la contre-révolution dans les campagnes. Le gaive de la loi en a fait justice »[6]. La chapelle, église paroissialeLa chapelle est érigée en église paroissiale en 1923[7]. ArchitectureLe plan de la chapelle Saint-Yves est une croix latine dont le chœur est polygonal et le chevet à noues multiples de type Beaumanoir. La chapelle fait 37 mètres de longueur et le clocher-porche 33 mètres de haut[3]. Références
Voir aussiArticles connexesLiens externes |