La forteresse se situait dans la partie sud de la ville d'Évian, à l'emplacement de l'école du Centre[1].
Histoire
La fondation du château par Pierre de Savoie correspond, selon le chroniqueur François Prévost (Histoire de la ville d'Evian, 1623), à l'année 1237[2],[3]. Toutefois, pour l'historien Louis Blondel, celle-ci n'est pas prouvée[2]. Les auteurs de l'ouvrage Histoire des communes savoyardes (1980) supposent que l'édifice était probablement plus ancien[3]. Le château est remanié ou reconstruit par Pierre de Savoie, au cours des décennies 1250-1260[3].
Le bourg d’Évian reçoit du nouveau comte Pierre II de Savoie une charte de franchises — « concedimus hominibus de Aquiano, qui modo sunt in dicta villa et pro tempore erunt, libertates et franchesias infrascriptas » — en 1265[2],[4].
Description
Le château était constitué, selon le chroniqueur François Prévost, d'« une forteresse et château à quatre grandes tours »[5]. Il pourrait ressembler au château suisse d'Yverdon[3].
Châtellenie d'Évian et de Féternes
Organisation
Le château d'Évian est le centre d'une châtellenie, ou mandement, double d'Évian et de Féternes[6],[7]. Lorsque le comte Pierre II de Savoie réorganise le comté, en 1265, le château devient le lieu de résidence d'un châtelain, à qui échoit également le mandement de Féternes[6].
La châtellenie d'Évian et de Féternes recouvre la « partie orientale du Chablais savoyard »[7]. Elle relève du bailliage du Chablais[8].
Les châtelains
Dans le comté de Savoie, le châtelain est un « [officier], nommé pour une durée définie, révocable et amovible »[9],[10]. Il est chargé de la gestion de la châtellenie ou mandement, il perçoit les revenus fiscaux du domaine, et il s'occupe de l'entretien du château[11]. Le châtelain est parfois aidé par un receveur des comptes, qui rédige « au net [...] le rapport annuellement rendu par le châtelain ou son lieutenant »[12].
Châtelains d'Évian et de Féternes, du XIVe au XVIe siècle sont[13],[14]
juillet 1271-mars 1279 (également receveur au cours de la période) : Anselme Portier ;
avril 1284-la Saint Jean-Baptiste 1289 : Pierre de Bacio, Aymon de Setenay, Antelme de Tournon et Jaquet de Laringe ;
décembre 1287-6 décembre 1290 : Aymon de Setenay ;
6 décembre 1291-10 avril 1295 : Rodolphe de Villens ;
4 avril 1298-avril 1301 : chevalier Humbert de Bacin, futur bailli de Bugey et de Novalaise, châtelain de Rossillon ;
avril 1301-13 mars 1304 (également receveur pour la période du 3 avril 1302 au 13 mars 1304) : Amédée (Amed) de Châtillon ;
-20 mars 1366 (également receveur pour la période du 23 juin 1360 au 25 mai 1361) : Guillaume de (La) Rovorée ;
20 mars 1366- (également receveur pour la période du 7 mars 1371 au ) : Henry de Montfalcon ;
-3 février 1379 : Jean Palmery, de Chambéry ;
3 février 1379-2 février 1382 (également receveur pour la période du 2 mars 1381 au 2 février 1382) : Louis, Amed (Amé) et Jean Palméry, fils et héritiers de Jean Palméry. Lieutenant : Mermet du Flon ;
2 février 1382-3 décembre 1385 : Priau de Montald de Gavy, près de Gènes ;
intérim : Pétremand Ravais et Guillaume de La Forest[15] ;
13 août 1390-9 juillet 1393 : Pierre Clavellet[15] ;
9 juillet 1393-17 mars 1399 : Jacques de La Ravoire ;
17 mars 1399- (également receveur pour les périodes du 4 mars 1401 au 4 mars 1402, du 8 février 1411 au 8 février 1412 et du au ): Pierre de Blonay, seigneur de Saint-Paul ;
26 septembre 1492- (également receveur pour la période du au ) : Pierre de Compey ou Compois ;
6 août 1569-1572 : Jean Duflon ;
Voir aussi
Bibliographie
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN978-2-7171-0099-0), p. 351-355, « Le canton d'Evian-les-Bains », 357-373 « Évian-les-Bains ».
Louis Blondel, Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, vol. 7, Société d'histoire et d'archéologie de Genève (réimpr. 1978) (1re éd. 1956), 486 p., p. 47.
groupe de Chambéry (animé par Christian Guilleré) et groupe de Lyon (animé par Jean-Louis Gaulin), « Comptes de châtellenies savoyardes », sur castellanie.net : « Recherche multicritères : « Évian et Féternes » »
Notes et références
Notes
↑Perrin d'Antioche fait partie des nobles du royaume de Chypre qui ont accompagné la future duchesse Anne de Chypre. Il est fait vice-châtelain ou châtelain au cours de la période, puis écuyer du duc Louis Ier de Savoie et vicaire de Turin en 1447, le duc lui inféode le château de Duingt en 1455 et il fait bourgeois de Genève en 1456[16],[17].
↑Louis-Étienne Piccard, Thonon, Évian-les-Bains et le Chablais moderne: Étude historique depuis la révolution jusqu'à nos jours, J. Chambet, 1889, 504 pages, p. 16.
↑Nicolas Carrier, « Une justice pour rétablir la « concorde » : la justice de composition dans la Savoie de la fin du Moyen Âge (fin XIIIe -début XVIe siècle) », dans Dominique Barthélemy, Nicolas Offenstadt, Le règlement des conflits au Moyen Âge. Actes du XXXIe Congrès de la SHMESP (Angers, 2000), Paris, Publications de la Sorbonne, , 391 p. (ISBN978-2-85944-438-9), p. 237-257.
↑Alessandro Barbero, « Les châtelains des comtes, puis ducs de Savoie en vallée d'Aoste (XIIIe – XVIe siècle) », dans Guido Castelnuovo, Olivier Mattéoni, « De part et d'autre des Alpes » : les châtelains des princes à la fin du moyen âge : actes de la table ronde de Chambéry, 11 et 12 octobre 2001, , 266 p. (lire en ligne).
↑ ab et cDessemontet, Olivier, « Les faux du sire Hugues de Grandson en 1389 », Revue historique vaudoise, vol. 65, , p. 125 (lire en ligne).
↑ Paul Cattin, « Urbain d'Antioche et la chapelle St Jacques de la Maladière à Ambronay », p. 73-76, dans Bulletin d'histoire et d'archéologie du diocèse de Belley, 1973 ([PDF] lire en ligne).
↑Comte Amédée de Foras, continué par le comte F.-C. de Mareschal, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 1, Grenoble, Allier Frères, 1863-1910 (lire en ligne), p. 58-59, « Antioche (d') »