Centre mondial de la paixCentre mondial de la paix
Le centre mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l'Homme est un lieu d'exposition, de rencontre et de réflexion pour la promotion de la paix, des libertés et des droits de l'homme. Créé en 1990, il est situé depuis 1994 dans l'ancien palais épiscopal de Verdun, dans le département de la Meuse, en région Grand Est. Le palais épiscopal est construit au XVIIIe siècle pour servir de prestigieuse résidence aux évêques de Verdun. Acquis par la commune en 1906 après la séparation des Églises et de l'État, l'édifice est fortement endommagé lors de la bataille de Verdun de 1916. Après une grande campagne de restauration, l'évêque peut réintégrer les lieux en 1935. Il quitte définitivement le palais en 1993 pour permettre au centre mondial de la Paix de s'y installer l'année suivante. Le centre accueille des expositions temporaires à plus ou moins longue durée, des conférences, des colloques et des concerts. Une aile du palais épiscopal abrite également la bibliothèque municipale. L'ancien palais épiscopalHistoriqueEn 1724, Mgr Charles-François d'Hallencourt, évêque de Verdun (1721-1754), surnommé le « maçon mitré », décide de se doter d'une nouvelle résidence digne de l'évêché. Il fait appel à Robert de Cotte, Premier architecte du Roi Louis XV, puis à sa mort en 1735, à son fils Jules-Robert de Cotte. Le nouveau palais épiscopal est construit à côté de la cathédrale Notre-Dame et de son cloître, à l'emplacement de l'ancien palais de Mgr Nicolas Psaume du XVIe siècle, jugé irréparable. Les travaux débutés en 1725 sous l'impulsion de Mgr d'Hallencourt sont poursuivis jusqu'à la fin du siècle par ses successeurs, Mgr Aymar de Nicolaï (1754-1769) et Mgr Henri-Louis-René des Nos (1770-1793). Alors que les travaux ne sont pas encore terminés, Louis XV séjourne dans la demeure en 1741[1],[2],[3],[4]. La Révolution de 1789 met fin au chantier et l'évêque quitte le palais pour une demeure plus modeste. En 1801, le concordat réduit le nombre d'évêchés en France : l'évêché de Verdun est supprimé et rattaché à celui de Nancy-Toul jusqu'en 1823. Le bâtiment abrite alors des services militaires et administratifs comme la sous-préfecture et le tribunal. En 1823, Mgr d'Arbou reprend possession des lieux[1],[2],[3]. En 1906, avec la loi de séparation des Églises et de l'État, l'édifice est définitivement confisqué et remis à la ville de Verdun. Il reste inoccupé jusqu'à l'installation du musée municipal en . Pendant la Première Guerre mondiale, et plus particulièrement lors de la bataille de Verdun de 1916, le palais sert d'hôpital temporaire aux troupes françaises. Pris pour cible, il subit d'importants dégâts de la part de l'artillerie allemande[2],[3]. Le , le palais épiscopal est classé aux monuments historiques[5]. De 1926 à 1935, il connait un vaste chantier de restauration. En 1935, Mgr Charles Ginisty est le premier évêque à réintégrer les lieux depuis 30 ans grâce à un bail[1],[2]. En 1993, l'évêque de Verdun, Mgr Marcel Herriot, accepte de quitter le palais épiscopal pour l'hôtel d'Anglemont, situé en face de la cathédrale. Il permet ainsi au centre mondial de la Paix de s'y installer en 1994[1],[2] ArchitectureLe palais épiscopal est situé à côté de la cathédrale Notre-Dame. Il consiste en un bâtiment en pierre entourant une cour intérieure en forme de fer à cheval. La façade postérieure du palais, rectiligne, domine un jardin à la française avec vue sur la ville de Verdun [4]. À l'intérieur, on remarque notamment l'ancienne chapelle épiscopale, avec son décor néo-classique de pilastres, de corniches et de peintures [6], l'escalier avec sa rampe en fer forgé. Sous le palais, des souterrains communiquent avec les niveaux supérieurs. Ils ont été aménagés dans la seconde moitié du XXe siècle afin d'être accessible plus facilement pour des visites [3]. À l'entrée de l'édifice, la liste complète des évêques de Verdun est inscrite. Apposée en 1927, elle comptait alors 106 noms [4]. Dans ses Mémoires, Saint Simon qualifie l'édifice de « plus splendide palais épiscopal qu'il y ait en France » [7].
Centre mondial de la Paix, des libertés et des droits de l'HommeHistoriqueLe , l'association du Centre mondial de la Paix est créée par quatre partenaires institutionnels : l'État, le conseil régional de Lorraine, le conseil général de la Meuse et la ville de Verdun. Le projet est soutenu par Javier Pérez de Cuéllar, secrétaire général des Nations unies[8], lors de son passage dans la ville en 1988[9]. En 1993, l'évêque de Verdun, Mgr Marcel Herriot, accepte de quitter le palais épiscopal pour l'Hôtel d'Anglemont, situé en face de la cathédrale. Il permet ainsi au centre mondial de la Paix de s'y installer en 1994[1],[2], après de nouveaux travaux de réhabilitation d'un montant de 93 millions d'euros. Le centre est inauguré le par Édouard Balladur, Premier ministre de l'époque, et est ouvert au public le lendemain[9]. Pensé comme lieu complémentaire des sites mémoriels du Champ de Bataille de Verdun, le Centre Mondial de la Paix, des libertés et des droits de l'Homme propose une programmation qui revient sur l'histoire entre France et Allemagne, histoire qui a conduit les deux pays à s'opposer durant 3 conflits majeurs, histoire qui leur a permis de se réconcilier et d'être moteur du modèle européen. Ses expositions temporaires et ses événements de programmation sont centrés sur les relations franco-allemandes, sur le Centenaire de la 1re Guerre Mondiale et sur différents aspects des droits de l'Homme et des conflits contemporains qui permettent des lectures comparées. FonctionLe centre mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l'Homme est un lieu de rencontre et de réflexion pour la promotion de la paix, des libertés et des droits de l'homme. Y sont organisés des expositions, conférences, colloques, concerts ou projections. Plusieurs salles de 20 à 300 places peuvent être louées pour des évènements privés ou publics[7],[10]. Fréquentation
ÉvénementsEn lien avec des partenaires internationaux, le Centre Mondial de la Paix, des libertés et des droits de l'Homme accueille et participe à de nombreux événements :
24 octobre 201 Bibliothèque municipaleHistoriqueAu XVIIIe siècle, tous les ouvrages sont stockés à l'abbaye Saint-Paul dans des conditions de conservation peu favorables. En 1803, le sous-préfet décide de les transférer dans l'ancien collège des Jésuites. Le bibliothécaire Dom Ybert va alors les trier et les cataloguer : 5 000 volumes sont vendus, car inutiles ou en double, 3 000 sont jetés, et 29 721 sont conservés. En 1875, le catalogue des manuscrits et incunables est publié[21]. À partir du , la bibliothèque est ouverte au public deux fois par semaine. Les bibliothécaires continuent leur travail de récolement des livres. Le , la bibliothèque est transférée dans l'ancien théâtre[21]. Dès le début de la Première Guerre mondiale, le bibliothécaire, M. Leboyer, met à l'abri les livres les plus précieux dans les sous-sols du palais épiscopal. Rapidement, il décide de les envoyer dans sa ville natale, Riom, dans le Puy-de-Dôme. Un premier convoi quitte Verdun le , deux jours avant le bombardement du palais, et un second le . En , les livres restants sont évacués à Bar-le-Duc par la Voie Sacrée et mis en dépôt dans la bibliothèque municipale et les archives départementales. Une trentaine de camions est mobilisée pendant une semaine pour le déménagement. En , le dépôt est à son tour envoyé à Riom[3],[21]. En 1920, à la fin de la guerre, les ouvrages sont rapatriés à Verdun et stockés dans les sous-sols du palais. Finalement, il est décidé de réinstaller la bibliothèque dans le palais et des travaux sont effectués. Le , la bibliothèque est inaugurée par le maire de Verdun Victor Schleiter et le président du Conseil Raymond Poincaré. Elle est ouverte au public le . CollectionsUne partie de l'ancien palais épiscopal accueille la bibliothèque/discothèque municipale qui compte plus de 15 000 documents (livres, BD, revues, films)[22] et 16 000 CD[23]. La bibliothèque possède un fonds ancien, constitué des documents des bibliothèques ecclésiastiques confisqués après la Révolution[24]. Elle possède également fonds 14-18 de près de 3 000 livres et documents divers sur la Première Guerre mondiale en Meuse et la bataille de Verdun[25]. Distinctions
Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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