Carrier Air WingUn Carrier Air Wing (Escadre aérienne embarquée)[N 1], abrégé CVW, est l'unité qui met en œuvre les aéronefs d'un porte-avions de la marine des États-Unis. Composée de plusieurs escadrons[N 2] ou détachements d'avions et hélicoptères, l'escadre est une unité constituée permanente, dont la création - et les traditions - remontent aux années précédant la Seconde Guerre mondiale pour les plus anciennes d'entre elles. Elle est à la fois la raison d'être et l'arme la plus puissante d'un groupe aéronaval ou Carrier Strike Group (Groupe de Frappe aéronaval dans le vocabulaire de la marine américaine[N 3] et sa composition (nombre d'escadrons, types d'aéronefs embarqués etc.) évolue en permanence. Le Carrier Air wing - qui était appelé Carrier Air Group, (Groupe aérien sur porte-avions, abrégé en CAG) jusqu'en 1963 - travaille en étroite collaboration avec son porte-avions d'affectation, formant une équipe "porte-avions/escadre embarquée" qui s'entraîne et se déploie conjointement. Longtemps considérée, dès lors qu'elle était embarquée, comme un des services du porte-avions (au même titre que les services « Opérations », « Navigation », « Propulsion/Énergie » etc.) et donc placée sous l'autorité du commandant du navire, l'escadre est, depuis 1986, une unité autonome, directement subordonnée à l'amiral commandant le groupe aéronaval. Son commandant est désormais un captain (capitaine de vaisseau), comme le commandant du navire et tous les deux sont au même niveau dans la hiérarchie[N 4]. En 2024, il y a neuf escadres embarquées dans l'US Navy: quatre d'entre elles sont basées sur la base aéronavale Oceana (Virginie) et quatre autres sont basées sur la base aéronavale Lemoore (Californie). La dernière est déployée en permanence au Japon sur la base aéronavale des Marines d'Iwakuni)[N 5]. Les escadres embarquées sont habituellement affectées à un porte-avions pour plusieurs années mais sont cependant régulièrement réaffectées, notamment à l'occasion de l'entrée en service de nouveaux navires ou lors des périodes d'entretien ou de rénovation qui interviennent au cours de la vie de ces derniers (voir tableau ci-dessous). Une escadre embarquée moderne comporte environ 2 500 marins et entre 70 et 75 aéronefs. Composition de l'escadreLa composition de l'escadre aérienne embarquée doit lui permettre de mener des frappes à des centaines de milles marins de son porte-avions, tout en assurant la défense en profondeur du groupe aéronaval contre les menaces aériennes, de surface ou sous-marines. Elle a longtemps dépendu de la classe - et donc de la taille - du porte-avions qui la mettait en œuvre[N 6] mais les porte-avions actuels appartiennent soit à la classe Nimitz soit à la classe Ford qui en est dérivée et les différences de composition entre les escadres sont principalement dues à l'introduction progressive de nouveaux types d'appareils - qui s'étalent sur plusieurs années. En 2024, l'US Navy compte neuf escadres embarquées pour un total de onze porte-avions "en commission"[N 7]. Chacune d'entre elles est composée de :
Le soutien logistique est assuré par un détachement de 2 C-2 Greyhound qui ne fait pas partie officiellement de l'escadre embarquée. Le C-2 est en cours de remplacement par la version cargo du V-22 Osprey, le CMV-22B. Quelques escadres ont comporté jusqu'à récemment un deuxième escadron de F/A-18F biplaces mais cette pratique a pris fin avec la conversion de deux de ces escadrons (VFA-94 et VFA-211) vers le modèle monoplace F/A-18E[N 8]. De même, un escadron de F/A-18C du Corps des Marines (VMFA) occupait régulièrement la place d'un des escadrons de F/A-18C ou E de la Navy dans une ou deux escadres. Cette pratique se poursuit avec le nouveau chasseur F-35C. Ainsi, en 2024, le CVW-9 accueille l'escadron VMFA-314. Enfin, il faut noter que, à l'exception du CVW-5, qui est déployé en permanence au Japon, les bases d'implantation des escadres n'accueillent que leurs états-majors. Les escadrons qui les composent - qui ne sont rassemblés que pour les périodes d'embarquement ou pour certaines phases d'entrainement qui précèdent les déploiements - sont dispersés sur des bases spécialisées. C'est le concept de la Master Jet Base, introduit au début des années 1960. Par exemple, tous les escadrons de F/A-18 de la côte Est sont basés à Oceana (Virginie) tandis que ceux de la côte Ouest sont basés à Lemoore (Californie). La base de Whibdey Island (État de Washington), par contre, regroupe l'ensemble des appareils de guerre électronique EA-18G des deux côtes. OrganisationL'escadre embarquée est commandée par le "CAG" (Commander, Air Group - Commandant du groupe aérien, un terme hérité de l'ancienne désignation de l'escadre embarquée) qui est un[N 9] capitaine de vaisseau (captain)[N 10] avec une qualification de Naval Aviator (pilote) ou Naval Flight Officer (officier système d'arme). Il est assisté par un commandant en second ou Deputy Air Wing Commander (DCAG), lui aussi captain et aviateur. L'état-major de l'escadre comprend environ 16 à 20 officiers et environ 20 marins. Il comprend un officier « Opérations », en général du grade de commander (capitaine de frégate). Les autres officiers (qui sont des officiers supérieurs ou subalternes - capitaines de corvette ou lieutenants de vaisseau), incluent 2 officiers d'appontage[N 11], un officier "Armements", un officier "Renseignement" et un officier "Maintenance". L'état-major de l'escadre embarquée est souvent renforcé temporairement par du personnel des escadrons, et notamment leurs officiers de renseignement. Une fois à bord, cet état-major s'interface avec celui de l'amiral, ainsi qu'avec les différents services du navire, et notamment avec le service « Opérations » du porte-avions (Strike Operations pour les opérations de combat et Air Operations pour la circulation aérienne), ainsi qu'avec le service « Aviation », qui, sous la responsabilité du Chef Aéro (Air Boss), supervise toutes les manœuvres sur - et sous - le pont ainsi que les catapultages et appontages). Le CAG lui-même est directement subordonné au contre-amiral commandant le Carrier Strike Group, et il a un positionnement d'égal vis-à-vis du commandant du porte-avions, du commandant du DESRON (flottille de destroyers escortant le navire et du commandant du croiseur porte-missiles rattaché au groupe aéronaval. Le CAG est chargé de toutes les opérations de frappe du Strike Group - y compris celles effectuées avec des missiles de croisière. Le CAG est en général qualifié pour voler sur au moins deux types d'aéronefs en dotation dans l'escadre aérienne. Escadres aériennes embarquées actives / identificationLes escadres de la flotte Atlantique ont comme première lettre d'identification sur leur empennage un "A", alors que celles rattachées à la flotte du Pacifique arborent un "N". Le "A" ou le "N" sont suivis par une lettre qui identifie l'escadre embarquée. Par exemple les aéronefs du CVW-7, rattachés à la flotte Atlantique arborent le code "AG" sur leur empennage[1]. En général, l'association navire/escadre dure plusieurs années mais le tableau ci-dessous montre qu'en l'espace de 13 ans la totalité des escadres ont changé d'affectation, pour des raisons diverses : entrée en service et désarmement de navires, changement de port d'attache, transfert entre flottes du Pacifique et de l'Atlantique, périodes d'indisponibilité du navire pouvant s'étendre sur plusieurs années - par exemple pour rechargement du cœur des réacteurs nucléaires - etc. Escadres aériennes en réserve
Escadres aériennes inactives
Escadres aérienne de réserve désactivées
HistoireOrganisation, dénomination et identification des groupes aériens embarquésSubordination au commandant du porte-avions (1937-1986)Les premières "escadres aériennes embarquées" (comme on les appelait alors) furent activées en 1937. Initialement, le commandant du groupe aérien - connu sous l'appellation de "CAG" - était le plus ancien des commandants d'escadron embarqués, et il devait mener personnellement toutes les frappes importantes, et coordonner les attaques des chasseurs, bombardiers et bombardiers lance-torpilles du porte-avions au combat. Dès qu'il était à bord, le CAG était subordonné au commandant du navire, au même titre que les autres chefs de service (Opérations, Aviation, Navigation, Propulsion/Énergie etc.). Entre juillet 1937 et la mi-1942, les groupes aériens embarqués étaient affectés de manière permanente et identifiés à leurs porte-avions, et les escadrons étaient numérotés en fonction du numéro de coque de leur porte-avions. Par exemple, les escadrons de l'"Enterprise Air Group", affectés à l'USS Enterprise (CV-6), portaient tous le numéro "6": (Fighting Squadron (VF 6), Bombing Squadron (VB 6), etc[5]. En 1942, les groupes aériens ne furent plus nommés selon leurs porte-avions, mais on leur donna un numéro unique en fonction du numéro de coque de leur porte-avions (par exemple, l'Enterprise Air Group devint le CAG-6). Cette numérotation fut bientôt écartée à son tour, car les groupes aériens - alors désignés CVG - changeaient fréquemment de porte-avions. Les groupes aériens embarqués conservent alors leur numéro de désignation sans égard au porte-avions d'affectation. Le premier système formel pour l'identification des escadres embarquées ("système d'identification visuelle des avions embarqués") fut instauré en janvier 1945. Il consistait en des symboles géométriques qui identifiaient le porte-avions de rattachement, et non le groupe aérien. Comme il y avait trop de porte-avions et que les symboles étaient difficiles à se remémorer pour les décrire à la radio, un système de lettres simples ou doubles fut introduit en juillet 1945. Les lettres identifiaient cependant les porte-avions et non pas le groupe aérien. Les identifications suivantes sont connues[6] :
On sait que l'USS Shangri-La avait son numéro de coque "38" remplacé sur le pont d'envol avant par la lettre d'identification de son groupe aérien "Z"[7]. À cause des combats en cours et de la fin de la guerre, un mélange de codes d'identification fut utilisé à la fin 1945. À partir de la fin 1946, les lettres servirent à identifier l'escadre aérienne et non le porte-avions. Ce système fut abandonné en 1957[8]. Jusqu'aux environs de la Guerre de Corée, les numérotions des escadrons et des groupes étaient homogènes (par exemple, VF-142, VF-143, VA-145, VA-146 et VA-147 au sein du groupe CAG-14 mais, après la fin de cette guerre, la composition des groupes - puis escadres - continua à évoluer en fonction des mises en service d'appareils nouveaux, qui se traduisaient souvent par le remplacement d'un escadron par un autre, déjà « transformé » sur le nouveau type d'appareil mais provenant d'un autre groupe et l'homogénéité des numérotations finit par disparaître complètement. Aujourd'hui, il est rare qu'un escadron porte un numéro dérivé de celui son escadre d'appartenance. Le 20 décembre 1963, les Carrier Air Groups furent renommés "Attack Carrier Air Wings" (CVW – "CV" étant le préfixe de coque servant à désigner les porte-avions classiques). Entre 1960 et 1974, l'U.S. Navy utilisa aussi des "Carrier Anti-Submarine Air Groups (CVSG)". Ceux-ci étaient typiquement constitués de deux escadrons d'avions de lutte anti-submersibles (VS), un escadron d'hélicoptères anti-submersibles (HS), et de deux escadrons plus petits de 3 ou 4 avions pour le guet aérien (VAW) et l'auto-défense (VA, VMA, VSF)[9]. En 1973, les derniers porte-avions affectés à la lutte anti-sous-marine (classification CVS), qui étaient de vieux navires appartenant à la classe « Essex » furent retirés du service et les escadrons anti sous-marins furent incorporés dans les Attack Carrier Air Wings, conduisant à une désignation plus simple de "Carrier Air Wing". Subordination à l'amiral commandant le groupe aéronaval (depuis 1986)Avant 1986, les CAGs étaient sélectionnés parmi des aviateurs qui avaient déjà commandé une flottille (généralement de chasse ou d'attaque). Du rang de commander, ils étaient souvent promus captain pendant leur temps de commandement. Par la suite, une fois qu'ils avaient un certaine ancienneté dans le grade de captain, ceux qui étaient sélectionnés pouvaient prendre le commandement d'un navire à fort tirant d'eau (deep draft command) avant d'accéder éventuellement à celui d'un porte-avions. En 1986, le Secrétaire à la Marine John Lehman éleva le CAG au rang d'égal du commandant du navire, les deux officiers étant subordonnés au commandant du groupe aéronaval. Le CAG fut alors appelé Super CAG ou Senior CAG et un Deputy CAG (DCAG) lui fut adjoint, le DCAG étant par la suite promu au rang de CAG. Ce système est toujours en place, même si les terme de Super CAG et Senior CAG ont été abandonnés assez rapidement. Ce changement d'organisation, controversé parce qu'il modifiait un système complexe et bien rodé et parce qu'il semblait remettre en cause l'autorité traditionnelle du commandant du porte-avions, était motivé par de multiples raisons. Il fut accéléré par la perception de la mauvaise performance de la Navy lors de l'attaque de batteries de défense anti-aériennes syriennes au Liban en décembre 1983[10] mais fit l'objet d'une réflexion poussée portant sur le commandement en général et sur la gestion de carrière des aviateurs. Présentée en 1984 et complétée par la création d'un centre d'entraînement appelé Naval Strike Warfare Center[N 13] à Fallon dans le Nevada, la création du poste de Super-CAG, mise en oeuvre simultanément dans les flottes de l'Atlantique et du Pacifique à partir de 1986 avait été décidée en fonction des critères suivants[11] :
Lors des premières années de la mise en œuvre du nouveau système, les rôles respectifs du CAG et de son adjoint firent l'objet d'intenses réflexions, le commandement en vol étant parfois même dans certaines escadres de la responsabilité exclusive du DCAG, dont la fonction et la formation étaient très proches de celles du CAG dans l'ancien système (affectation comme DCAG suivant immédiatement le commandement d'une flottille puis affectation à terre avec promotion éventuelle au poste de CAG ultérieurement)[N 18]. Mais la pérennité du DCAG fut également remise en cause et le poste, dont la suppression venait d'être décidée en 1990, n'était pas systématiquement occupé pendant la première Guerre du Golfe[12]. Le poste fut finalement rétabli mais dans un format différent et le système actuel, dans lequel le CAG exerce toujours son commandement en participant aux missions et le plus souvent en les dirigeant, fut finalisé après cette guerre (affectation pour une durée totale de 3 ans, d'abord comme DCAG avec prise de commandement comme CAG vers le milieu de cette période). Composition historique des groupes aériens/escadres embarquéesLa composition des groupes aériens a constamment évolué. Pour une période donnée, il n'y quasiment jamais deux escadres aériennes dont les compositions soient entièrement identiques. Seconde Guerre mondialeAu début de la Seconde Guerre mondiale, un groupe aérien typique se compose d'environ 72 avions:
Pendant la guerre, la composition des escadres embarquées changea de façon radicale. Les escadrons de reconnaissance furent dissous au début de 1943 et le nombre de chasseurs ne cessa d'augmenter. En général, en 1943 un porte-avions de la classe Essex transportait 90 avions : 36 chasseurs, 36 bombardiers et 18 avions-torpilleurs[13]. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la totalité des avions embarqués étaient dotés d'ailes repliables, ce qui permit aux groupes aériens embarqués sur les plus grands porte-avions de déployer plus de 100 appareils. À partir de février 1945, un Essex mettait typiquement en œuvre :
En pratique, il y avait de nombreuses variantes ; par exemple, certains groupes conservèrent jusqu'à la fin de la guerre un escadron de chasse unique. D'autres ne comprenaient plus de bombardiers en piqué. Par ailleurs, l'US Navy constitua également quelques groupes aériens spécialisés pour le combat de nuit, équipés de variantes des F6F Hellcat et TBF/TBM Avenger dotées de radars[14]. Les porte-avions rapides de la classe Independance comportaient un groupe aérien réduit (CVLG, typiquement 24 F6F Hellcat et 9 TBM Avenger) sous les ordres d'un capitaine de corvette (commander) qui commandait également l'un des deux escadrons. Quant aux porte-avions d'escorte, seuls les plus grands d'entre eux (classes Sangamon et Commencement Bay) mettaient en œuvre un groupe aérien réduit (CVEG) - comparable à ceux des porte-avions rapides. Pour la grande majorité des autres (classes Bogue et Casablanca notamment), la composante aérienne se réduisait à un unique escadron "composite" (VC) mettant en œuvre un panachage de chasseurs FM et de bombardiers torpilleurs TBM. Enfin, à la fin de la guerre apparurent également quatre groupes aériens embarqués des Marines (MCVG). Déployés à bord de "grands" porte-avions d'escorte de la Classe Commencement Bay et équipés principalement de Corsair et d'Avenger (plus quelques F6F de chasse de nuit), ils étaient destinés à fournir un appui aérien lors des débarquements[15]. Guerre de CoréeLes groupes aériens embarqués disposaient en général de 4 escadrons de 14 chasseurs chacun et d'un escadron d'assaut à 14 avions.
Ils comportaient également des escadrons ou détachements spécialisés à 2 ou 4 avions pour la reconnaissance photographique (VAP/VFP, RVAH), le guet aérien (VAW), la chasse et le bombardement de nuit, les contre-mesures électroniques (VAQ) ainsi que d'hélicoptères de sauvetage HOS3[16]. Viêt NamPendant la guerre au Viêt Nam, les Attack Carrier Air Wings comprenaient environ 70 aéronefs, dont deux escadrons de chasseurs et trois escadrons d'attaque plus les escadrons spécialisés[17]. En 1965, une escadre aérienne typique comprend :
À la fin de la guerre en 1973, un groupe aérien était en général composé d'environ 90 aéronefs :
Un anti-submarine air group (CVSG) sur les navires de classe Essex -class anti-submersibles (CVS)- comprenaient 5 escadrons :
Invasion de la Grenade (1983)Au début des années 1980, les escadres aériennes commencent à remplacer les F-4 avec le F-14 Tomcat, les KA-6D et les A-6 ont remplacé les A-3 dans le rôle de ravitailleurs, et les EA-6B Prowler ont largement remplacé les EA-3.
Guerre du Golfe (1991)La guerre du Golfe est l'occasion de la plus grande concentration d'escadres embarquées depuis la Seconde Guerre mondiale. Tous les F-4 ont été retirés et les A-7E ont largement été remplacés par des McDonnell Douglas F/A-18 Hornet.
Opération Libération de l'Irak (2003)En 2003, les A-6 ont été retirés, leur mission de ravitaillement est confiée aux S-3 qui prennent leur retraite définitive en 2016, les ES-3 ont été retirés et les F-14 commencent à l'être, les derniers en 2006.
FuturDans les années 2020, l'US Navy prévoit le format suivant pour ses escadres embarquées:
Notes et référencesNotes
Références
Bibliographie
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