Brigade franco-allemande
La brigade franco-allemande ou BFA (en allemand, Deutsch-Französische Brigade) est une grande unité militaire binationale, française et allemande, créée le . Son état-major est situé à Müllheim dans le Land du Bade-Wurtemberg en Allemagne et elle dispose d'unités stationnées de part et d'autre du Rhin : à Donaueschingen et Stetten am kalten Markt en Allemagne, à Metz, Illkirch-Graffenstaden et Sarrebourg en France. Elle comprend des unités françaises (rattachées à la 1re division), des unités allemandes (rattachées à la 10. Panzerdivision) et des unités mixtes. Elle participe aux efforts de rapprochement franco-allemands tant aux niveaux des hommes, que des équipements ou des règlements[1]. Jusqu'en 2016, la brigade franco-allemande était la seule grande unité interarmes placée dès le temps de paix sous le commandement opérationnel du corps européen de Strasbourg, dont elle constitue la capacité de réaction initiale. Elle totalise 6 000 hommes dans ses rangs et ses capacités sont sensiblement identiques à celles des brigades interarmes légères blindées[2]. Les unités de la brigadeComposition
Le 291e Jägerbataillon en garnison à Illkirch-Graffenstaden depuis 2010 est la première unité allemande stationnée en France depuis la Seconde Guerre mondiale.
Bataillon de commandement et de soutienLe bataillon de commandement et de soutien est le seul bataillon complètement mixte de la brigade franco-allemande. Il est commandé en alternance et tous les deux ans par un chef de corps allemand ou français. Mis sur pied à Stetten en 1989, le bataillon de commandement et de soutien, après un stationnement provisoire d'un an sur la base aérienne de Bremgarten, a rejoint progressivement entre le et début 1995 sa garnison définitive de Müllheim. Unité unique au monde, où soldats français et allemands servent quotidiennement côte à côte et remplissent ensemble leur devoir, le BCS remplit les missions incombant à sa vocation logistique au profit des unités françaises et allemandes de la brigade franco-allemande en temps de paix, de crise et de guerre dans les domaines du ravitaillement, du maintien en condition, du transport et du soutien santé. En temps de paix, le BCS assure les fonctions suivantes :
Actuellement réparti sur deux emprises majeures (Müllheim et Donaueschingen), le bataillon de commandement et de soutien comprend deux compagnies mixtes, commandées biannuellement par des officiers français ou allemands. Il compte également une compagnie allemande. En tant que grande unité binationale, la brigade :
Commandants de brigade
Participation française à l'avenirLa BFA n'est pas l'une des sept grandes unités mentionnées dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013[4]. À ce moment, le niveau de participation future de l'armée de terre française dans la BFA n'est pas connu[5]. En octobre 2013, le ministère de la défense français annonce que le 110e régiment d’infanterie[6], stationné à Donaueschingen, serait dissous dans le courant de l’année 2014 et remplacé par un nouveau régiment, aux capacités d’action supérieures, qui serait rattaché à la BFA afin de renforcer son efficacité opérationnelle[7]. Le 110e RI est dissous le 24 juin 2014 lors d'une cérémonie à Donaueschingen. Le régiment est remplacé au sein de la brigade par le 1er RI qui est basé à Sarrebourg. Historique de la brigadeLes états-majors des deux parties arrêtent, au sein des organismes mixtes de coopération militaire, les décisions relatives à l'emploi, à la planification opérationnelle, à l'entraînement, à l'instruction et aux relations publiques de la brigade (conformément aux modalités définies par un traité bilatéral : l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République fédérale d'Allemagne relatif à la Brigade franco-allemande du 10 décembre 2010[8]). La première participation de la BFA à une opération extérieure date de 1996 à Sarajevo, au sein de la division multinationale Sud-Est. Son état-major était alors stationné au camp de Rajlovac, sur la commune de Novi Grad. Des éléments français et allemands de la BFA ont été engagés fin 2002, sous les ordres de l'officier général français commandant la Brigade, au sein de la brigade multinationale Sud-Est de la Sfor en Bosnie-Herzégovine. Des éléments français et allemands de la BFA ont été engagés du mois d'août 2004 jusqu'au 11 février 2005, au sein de la Kaboul multinational Brigade (KMNB) sous le commandement de l'Eurocorps dans le cadre du 6e mandat de l'ISAF. La Cour des comptes française note dans son rapport de 2011 que « cette brigade a fourni le cœur combattant d’un Groupement tactique de l’Union européenne en 2008, puis elle a défilé sur les Champs-Elysées le 14 juillet 2009. Elle a participé au tour d’alerte de l’Eurocorps en 2010 et son engagement en Afghanistan pour la partie allemande se fera en septembre 2012 » et recommande la « refonte, la réorganisation, voire la suppression » des corps militaires européens permanents[9], du fait de leur caractère disparate et de leur sous-utilisation chronique. Historique
Le chancelier Konrad Adenauer et le président de la République française Charles de Gaulle signent le traité de l'Élysée sur la coopération franco-allemande fondé sur quatre principes : réconciliation, solidarité, amitié et coopération.
Proposition de création d'une unité commune par le chancelier Helmut Kohl.
Sommet de Karlsruhe prise de la décision de créer la Brigade franco-allemande. Issue en 1987 d'une idée conjointe du chancelier Helmut Kohl et du président de la République française François Mitterrand, la brigade franco-allemande fut mise sur pied en 1988-1989 avec la création de l'état-major mixte et la subordination des premières formations. Le bataillon de commandement et de soutien compte parmi ces premières formations. Créé officiellement le 20 octobre 1989 à Stetten (Allemagne), le BCS est le seul bataillon mixte de la brigade franco-allemande. Il est commandé alternativement et tous les deux ans par un chef de corps allemand ou français.
État-major mixte de montée en puissance à Böblingen.
Création officielle de la brigade franco-allemande. La cérémonie officielle de création du Bataillon de commandement et de soutien a lieu à Stetten (D): le 14e régiment de commandement et de soutien prend pour appellation « bataillon de commandement et de soutien ».
Le BCS reçoit les emblèmes nationaux : l'étendard du 14e RCS et le drapeau de la République fédérale d'Allemagne.
Subordination des dernières unités.
Mise en service solennelle.
Exercice de combat « ALB 91 ». La brigade franco-allemande fait pour la première fois la preuve de ses capacités opérationnelles.
Première visite des ministres de la défense des deux nations.
Transfert de l'état-major de la brigade franco-allemande à Müllheim.
Trentième anniversaire du traité de l'Élysée. Visite des ministres de la défense des deux nations.
Baptême de la caserne à Müllheim [Caserne Robert-Schuman].
Le BCS quitte Stetten (D) pour rejoindre Bremgarten (D). Il y restera un an.
La brigade franco-allemande est subordonnée au Corps européen.
Müllheim (D).
Défilé sur les Champs-Élysées au sein du Corps européen.
Exercice trinational « Concordia » avec des militaires polonais (Mailly-le-Camp).
Premier exercice « Pegasus » du Corps européen.
Stage commando en forêt équatoriale en Guyane.
Exercice « Eurotransitex » en Espagne et en France.
Deuxième exercice trinational « Concordia » à Müllheim.
Deuxième exercice « Pegasus » du Corps européen.
Cérémonie commune à Dampierre en France.
Engagement de la Brigade franco-allemande en Bosnie-Herzégovine au sein de la Sfor. Le BCS a été engagé au sein de la Sfor pour plusieurs mandats en Bosnie-Herzégovine. De plus, il participe à diverses missions dans lesquelles sont impliquées des forces françaises ou allemandes. Le bataillon de commandement et de soutien se prépare à être une force répondant au principe de « première force d'entrée » (initial entry force).
Engagement du BCS en Bosnie-Herzégovine, au sein de la Sfor (Force de stabilisation), pour cinq mandats successifs.
La Brigade franco-allemande fournit :
Passation de commandement de la brigade franco-allemande : Gal Lefevre.
Stage commando en forêt équatoriale gabonaise.
Troisième exercice trinational « Concordia » à Mailly-le-Camp.
Participation du 110e Régiment d'infanterie au plan Vigipirate à Paris.
Exercice « Goldener Schild » de la 10e Panzerdivision.
Engagement d'une compagnie du 110e Régiment d'infanterie en Guyane pour quatre mois.
Cérémonie à la mémoire de Robert Schuman.
Troisième portes ouvertes de la brigade franco-allemande.
Dissolution de l'escadron d'éclairage de la Brigade.
Une compagnie du Jägerbataillon 292 s'engage à Ohrid (Macédoine) pour six mois.
Un escadron du 3e Régiment de hussards s'engage en Nouvelle-Calédonie pour quatre mois.
Camp de brigade à Mourmelon (France).
Exercice « Active Lion » avec une division mec (BE) en Belgique.
Exercice OTAN « Cooperative Guard » en République tchèque.
Une compagnie renforce le 110e Régiment d'infanterie en Guyane.
10e anniversaire de la Brigade franco-allemande. Visite des ministres de la Défense allemand et français. Passation de commandement de la Brigade franco-allemande entre les généraux Lefevre et Nachtsheim.
Sixième exercice « Concordia » en Pologne (Zagan).
Intervention des unités de la Brigade franco-allemande dans le cadre du plan POLMAR en Loire-Atlantique.
Engagement des unités de la Brigade franco-allemande dans les Balkans pour une durée de six mois.
Défilé du 110e RI sur les Champs-Élysées à Paris.
Mandat Sfor à Rajlovac (cs), Mostar.
Engagement du BCS en Bosnie (Mostar et Rajlovac).
Paris et Berlin signent un accord sur l'installation d'un bataillon allemand dans l'Est de la France. Celui-ci sera stationné à Illkirch-Graffenstaden en Alsace, où il remplacera le 1er régiment du génie, dissous dans le cadre de nouvelles restructurations.
Des unités allemandes et françaises de la brigade participent au défilé sur les Champs-Élysées
20e anniversaire de la Brigade franco-allemande
Installation des précurseurs du 291e bataillon de chasseurs à Illkirch-Graffenstaden.
Le 3e régiment de hussards quitte l'Allemagne pour la garnison de Metz, où il remplace le 2e régiment du génie, dissous[10].
Engagement des unités de la Brigade franco-allemande dans le cadre de la Présence avancée renforcée en Lituanie pour une durée de six mois.
Engagement des unités de la Brigade franco-allemande dans le cadre de la MINUSMA en Mali pour une durée de six mois sous le commandement de colonel Frank Wachter.
EmblèmesL'étendard français du Bataillon de commandement et de soutien est l'étendard du 14e régiment de commandement et de soutien (RCS) qui se trouvait à Lyon et dont le BCS a hérité des traditions. Il porte dans ses plis les inscriptions « Russie 1812 » et « Grande Guerre 1914-1918 ». Le drapeau allemand du BCS est celui de la Bundeswehr (avec l'aigle), il porte deux cravates. Sur la première est brodée l'inscription suivante : « D/F Versorgungsbataillon » ainsi que l'insigne de la BFA. L'autre, remise en 2001 par le président du Land, porte l'inscription : « Der Ministerpräsident des Landes Baden Württemberg dem Deutsch-Französischen Versorgungsbataillon ». Notes et références
Infographie
Bibliographie
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
|
Portal di Ensiklopedia Dunia