BrancardageEn premiers secours, le brancardage est le transport d'une personne sur un brancard. La mise sur le brancard en elle-même est appelée relevage lorsque la personne se blesse hors milieu hospitalier (voie publique, domicile, lieu public, lieu de travail...), et « translation » en milieu hospitalier (passage du lit au brancard). Le brancardage doit être soigneux afin d'éviter les mouvements brusques et chocs qui pourraient aggraver l'état de la victime. S'il s'agit d'un brancard sur roues, le brancardage peut être fait par une ou deux personnes selon l'état du patient (nécessité de porter du matériel, d'effectuer une surveillance pendant le transport). S'il s'agit d'un brancard porté, le brancardage se fait en général à trois ou quatre équipiers, exceptionnellement à deux. En milieu hospitalier, le but du brancardage est en général d'amener un patient d'un service vers un autre, ou vers une salle d'examen. Hors milieu hospitalier, le but est d'amener la victime vers une structure de soins si celle-ci est proche (hôpital de campagne, poste de secours préventif) ou vers le véhicule d'évacuation (ambulance, hélicoptère). Principes générauxOn ne transporte en général pas une victime en urgence, sauf lorsque son traitement ne peut se faire qu'à l'hôpital. Le brancardage n'a donc en théorie lieu qu'après examen de la victime, réalisation des geste de première urgence, et avec accord de la régulation médicale. Le responsable du brancardage doit d'abord effectuer une reconnaissance afin de s'assurer que le passage est libre, et de choisir l'itinéraire en fonction des difficultés du terrain (portes étroites, terrain accidenté, obstacles à franchir). Dans les cas simple, l'équipe emprunte le chemin qu'elle a utilisé pour se rendre auprès de la victime, la reconnaissance se fait donc à l'aller. Les mouvements des membres de l'équipe doivent être coordonnés afin d'éviter la chute ou le renversement du brancard, des mouvements brusques ou la blessure d'un des équipiers. En France, le chef d'équipe se place à l'arrière du brancard, ce qui permet de surveiller la victime et les équipiers, et donne des ordres afin de synchroniser les mouvements. Le brancard doit rester en position horizontale, et en dehors des situations simples (brancardage sur sol parfaitement plat et bien adhérent), la victime doit être sanglée. La marche doit être souple et sans balancement, ce qui impose de ne pas marcher au pas. Les parties du corps à surveiller doivent rester apparentes, en particulier :
Certaines situations peuvent imposer une position particulière, dite position d'attente et de transport. Dans l'ordre des priorités (de la recommandation la plus importante à la moins importante) :
Certains principes de base diffèrent selon les pays, ils sont exposés ci-après. École belgePour la sécurité, on brancarde toujours les pieds en avant[1]. Le mouvement en sens inverse peut créer un malaise chez le patient, de plus, les équipiers les plus à même de trébucher sur le terrain sont ceux de l'avant, ce qui risquerait de faire tomber la victime tête la première. Quant à la surveillance du patient du fait de sa position, l'équipier arrière à une très bonne vue en restant dans le sens de la marche, contrairement à l'équipier avant qui doit quasiment regarder par-dessus son épaule. Exceptions à cette règle : entrée dans un local, le passage de porte se fait alors tête en avant. Cette technique est désormais employée en dehors de Belgique. École françaiseEn général, on brancarde tête en avant : le chef d'équipe, placé à l'arrière, peut ainsi surveiller à la fois ses équipiers et le visage du patient, ce qui lui permet de déceler une aggravation de son état. Cela permet également au patient de voir un visage plutôt qu'un couloir ou l'environnement de l'accident. Par ailleurs, d'un point de vue symbolique, le brancardage les pieds devant évoque le transport des morts. Toutefois, pour des raisons pratiques, on peut avoir à transporter les pieds en avant (notamment s'il faut assurer une ventilation artificielle). Utilisation d'un chariot-brancardLes véhicules de secours modernes possèdent un brancard à roues. Le brancardage consiste essentiellement à pousser le brancard sans à-coup. Le brancard est constitué d'un chariot pouvant être en position haute ou basse, et d'un brancard amovible. Dans les cas simples, le relevage se fait en mettant le chariot en position basse, puis le chariot est remis en position haute pour le transport. Cependant, ce passage en position haute nécessite de lever le brancard plus haut afin que les pieds du chariot se verrouillent, ce qui peut dans certains cas causer un à-coup ; si cet à-coup est incompatible avec l'état de la victime, il faut alors utiliser un intermédiaire de relevage :
dans les deux cas, la manœuvre consiste en un brancardage manuel jusqu'au chariot. Brancardage manuelEn milieu urbain, le brancardage manuel est rare, les ambulances modernes étant équipées d'un chariot-brancard. Il est cependant nécessaire :
Porté du brancardÀ quatre secouriste, chacun tient une poignée de hampe. À trois secouristes, deux secouristes se placent du côté de la tête, le plus lourd, le troisième se place aux pieds et tient les deux hampes. À deux secouristes, l'un se place à la tête, l'autre aux pieds, et chacun tient les deux hampes ; les secouristes utilisent si possible une sangle de portage pour supporter une partie du poids et constituer une sécurité si une main glisse. De manière générale :
Manœuvre de baseLa manœuvre de base consiste à lever le brancard, à marcher pour se déplacer, puis à poser le brancard. Pour coordonner les mouvements, le chef d'équipe émet des ordres préparatoires (annonce de la manœuvre, de type « attention pour… ») et des ordres exécutoires (début de la manœuvre). En France, la procédure est la suivante :
Arrivé à destination :
Montée et descente des escaliersPassage d'une porte étroitePassage d'un obstacleFranchissement d'un fosséAbord d'une pente importanteFranchissement d'un passage basChargement dans un véhicule ou sortie d'un véhicule
Méthodes de substitutionLe transport allongé est le plus sûr pour la victime : c'est une position qui ne sollicite aucun effort et facilite la circulation sanguine, et en particulier la perfusion du cerveau (celui-ci étant à hauteur du cœur). Toutefois, c'est une méthode pouvant être compliquée à mettre en œuvre : elle expose la victime à une risque de chute, le brancard prend de la place, et s'il ne dispose pas de roulettes, l'opération est fatigante. Pour ces raisons, il existe d'autres méthodes permettant de transporter une victime lorsque son état le permet :
Notes et références
Bibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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