Les limites communales de Bouillon et celles de ses communes adjacentes.
Représentations cartographiques de la commune
Mairie
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes
Entourée de forêts, la ville s’étend dans et autour d’un méandre accentué de la Semois, un affluent de la Meuse. L'altitude y est d'environ 220 mètres. Elle est desservie par la route nationale 83 menant à Arlon, route qui borde la ville à l’est et qui se confond sur le territoire communal avec la route européenne 46 reliant Cherbourg (France) et Liège. La frontière française se trouve à moins de cinq kilomètres à l’ouest et au sud.
Bublione serait la forme la plus ancienne concernant la ville de Bouillon[4].
Les formes anciennes Bullon et Bullion n'ont pas d'origine assurée. Certain veulent y voir un dérivé d'un nom de personne gallo-romaine Bullius, par ailleurs inconnu dans l'histoire locale.
Plus vraisemblablement, il s'agit de l'adaptation française d'un nom wallon désignant la « bosse » rocheuse sur laquelle le château a été bâti. Cf. notamment, en wallon namurois, bouye « enflure, bosselure » et, en liégeois, bouyote « bulle, bosse, protubérance ? » Tous ces mots sont issus du latinbulla « bulle, boule »[5].
Histoire
Origines
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Au Moyen Âge, Bouillon était une seigneurie de Lotharingie et le siège principal de la dynastie des Ardennes-Bouillon aux Xe et XIe siècles. Au XIe siècle, ils dominaient la région et tenaient le titre de duc ainsi que de nombreux autres titres dans la région. Bouillon était la concentration dominante urbaine dans les possessions du duc[6].
Une erreur courante est de croire que Bouillon était un comté. Bien que les seigneurs de Bouillon fussent fréquemment des comtes et des ducs, Bouillon en elle-même n'était cependant pas un comté. La fortification de Bouillon était, avec le comté de Verdun, le noyau central des possessions de la dynastie des Ardennes-Bouillon, et ils combinaient leur territoire avec un ensemble complexe de fiefs, de terres allodiales et d'autres droits héréditaires à travers toute la zone. Un exemple de cela est l'avouerie du monastère de Saint-Hubert, qui a été donnée à Godefroy II par le prince-évêque de Liège[7].
Le plus connu des seigneurs de Bouillon était Godefroy de Bouillon qui vendit Bouillon à la principauté de Liège. Les évêques commencèrent alors à s'appeler eux-mêmes ducs de Bouillon, et la ville devint la capitale d'un duché souverain en 1678, quand il fut pris par l'armée française, et donné à la famille de La Tour d'Auvergne.
Période française
Le duché était prisé pour sa position stratégique en tant que « clé des Ardennes » (appelée ainsi par Vauban, le grand architecte militaire de Louis XIV, qui entoura Bouillon d'une enceinte laquelle fut rasée au XIXe siècle) et ainsi donc de la France. Il est resté un protectorat quasi indépendant, comme Orange ou Monaco, formant une république, la République bouillonnaise jusqu'en 1795, quand l'armée républicaine l'a finalement annexée à la France.
Des contestations s'étant élevées sur ledit duché de Bouillon, celui des compétiteurs dont les droits seront légalement constatés, dans les formes énoncées ci-dessous, possédera en toute propriété ladite partie du duché, telle qu'elle l'a été par le dernier duc sous la souveraineté de sa majesté le roi des Pays-Bas, grand-duc de Luxembourg.
Cette décision sera portée sans appel par un jugement arbitral. Des arbitres seront à cet effet nommés, un par chacun des deux compétiteurs, et les autres, au nombre de trois, par les cours d'Autriche, de Prusse et de Sardaigne. Ils se réuniront à Aix-la-Chapelle aussitôt que l'état de guerre et les circonstances le permettront, et leur jugement interviendra dans les six mois à compter de leur réunion.
Dans l'intervalle, sa majesté le roi des Pays-Bas, grand-duc de Luxembourg, prendra en dépôt la propriété de ladite partie du duché de Bouillon pour la restituer, ensemble le produit de cette administration intermédiaire, à celui des compétiteurs en faveur duquel le jugement arbitral sera prononcé. Sa dite majesté l'indemnisera de la perte des revenus provenant des droits de souveraineté, moyennant un arrangement équitable. Et si c'est au prince Charles de Rohan que cette restitution doit être faite, ces biens seront entre ses mains soumis aux lois de la substitution qui forme son titre. »
Le Grand-Duché, qui avait été attribué en toute propriété à Guillaume Ier de la maison d'Orange-Nassau, roi des Pays-Bas vivait donc en union personnelle avec le royaume uni des Pays-Bas. À la suite de la révolution belge (1830-1839), dans laquelle le Luxembourg fut entraîné, on en vint à partager le Grand-Duché en deux lors du traité des XXIV articles () : l'ouest roman (avec Bouillon) plus une partie du territoire d'expression francique (le Pays d'Arlon notamment), forma une nouvelle province intitulée province de Luxembourg, et l'est - intégralement d'expression francique (Lëtzebuerger Däitsch) - resta acquis, toujours en tant que grand-duché de Luxembourg, au roi grand-duc Guillaume Ier et à ses successeurs.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le , les Allemands envahissent la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. La Belgique autorise immédiatement les armées alliées à pénétrer sur son territoire et c'est ainsi que des Français dépendant de la 5e division légère de cavalerie défendent Bouillon[9] le 11 mai 1940 ; pour les Allemands, Bouillon se situe sur la route de la 1re Panzerdivision[9], une unité du XIX. Armee-Korps (mot.) qui a pour objectif de traverser la Meuse au niveau de Sedan. Les défenseurs font sauter le pont après le repli des derniers éléments français depuis la rive nord de la Semois poursuivis par les Allemands[10], si bien qu'un char allemand est détruit dans la destruction tardive d'un pont[9]. La faible profondeur de la rivière permet toutefois aux blindés allemands de la traverser en divers points, ce qui, avec l'appui de l'artillerie et des Stuka, force les défenseurs à se replier de Bouillon vers 22 h, ce 11 mai 1940[9]. Les Français réagissent à la prise de Bouillon par 270 tirs d'artillerie de 155 mm du IVe groupe du 110e régiment d'artillerie lourde hippomobile depuis Torcy (Sedan), qui, s'il a des effets sur les Allemands, provoque aussi de nombreuses destructions dans la ville[9]. Le lendemain, fantassins (du I./Schützen-Regiment 1) et chars allemands franchissent la rivière à gué avec le soutien de l'artillerie (II./Artillerie-Regiment 73) et finissent de s'emparer de Bouillon[11].
Au cours de l’été 1944, l’actuelle commune de Bouillon a compté sur son territoire un camp secret de la Mission Marathon. Cette Mission visait à mettre des aviateurs alliés à l’abri dans des camps, plutôt que de les évacuer par les filières d’évasion classiques. Abattus en territoires occupés, ils allaient rester dans ces camps jusqu’à la Libération. Six camps ont ainsi été établis en Ardenne, dont un à proximité du village de La Cornette (Bouillon). Le camp a été dirigé successivement par Germain Servais et Gaston Matthys. Plusieurs habitants de la région ont contribué à la sécurité et au ravitaillement du camp[12].
Chronologie
988 - Première mention du château de Bouillon dans une lettre à Godefroy Ier, comte de Verdun, écrite par son frère Adalberon, archevêque de Reims[6].
1045 - Godefroy le Barbu se rebelle contre l'empereur qui a détruit le château.
1065 - Godefroy le Barbu se réconcilie avec l'empereur et reconstruit le château.
1082 - Le château de Bouillon est hérité par Godefroy de Bouillon qui le vend au prince-évêque de Liège pour 3 marcs d'or et 1300 marcs d'argent pour financer sa participation à la première croisade. Conformément au traité, Godefroy de Bouillon et ses trois successeurs conservaient le droit de racheter le château au même prix, mais aucun n'a eu l'argent pour faire valoir ce privilège.
1129 - Le successeur indirect de Godefroy, le comte Renaud de Bar, reprend le château de force.
1141 - Le prince-évêque de Liège expulse le comte Renaud de Bouillon.
1155 - L'empereur du Saint-Empire confirme les droits de l'évêché sur Bouillon.
1291 - Les princes-évêques de Liège commencent à s'attribuer le titre de "ducs de Bouillon", dû à l'ancienne position du château en tant que siège des ducs de Basse-Lotharingie.
XIVe siècle - le château de Bouillon en tant que possession de l'évêché de Liège est gouverné par un châtelain spécialement désigné.
1415 - Le titre de châtelain devient une possession héréditaire de la famille de la Marck, une branche cadette des futurs ducs de Clèves et de Juliers.
Le - Un traité est signé à Tongres où la famille de La Marck renonce à son droit sur le trône de Liège et s'allie à Liège contre l'empereur Maximilien pour la somme de 30 000 livres. Le château de Bouillon est mis en gage à Guillaume de La Marck jusqu'au moment du paiement.
1492 - Le traité de Donchéry réitère les provisions du traité de Tongres. Comme aucun paiement ne vient, la famille de la Marck conserve le château de Bouillon et prend le titre de duc de Bouillon.
1521 - L'armée de Charles Quint prend possession de Bouillon et le restitue à l'évêché de Liège.
1559 - Le traité du Cateau-Cambrésis restitue Bouillon aux princes-évêques de Liège, stipulant que les droits au territoire disputé sont déterminés par un arbitrage spécial qui n'a jamais eu lieu.
1598 - Le traité de Vervins réclame à nouveau un arbitrage du conflit entre l'évêché de Liège et la famille de la Marck.
8 mai, 1594 - Charlotte de La Marck meurt sans descendance, et ses revendications sur Bouillon sont reprises par son mari, Henri de la Tour d'Auvergne.
24 octobre, 1594 - Le cousin de Charlotte, Henri de Bourbon, duc de Montpensier abandonne ses revendications sur la succession de Bouillon en échange d'une rente viagère.
5 août, 1601 - Un accord est signé entre Henri de La Tour d'Auvergne et l'oncle paternel de Charlotte, le comte de Maulévrier, dont les descendants continueront d'appuyer leurs revendications sur Bouillon jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
3 septembre, 1641 - Le fils d'Henri, Frédéric Maurice de La Tour d'Auvergne, renonce à ses revendications en échange de 30 000 livres promises par les évêques de Liège au traité de Tongres.
1651 - Frédéric Maurice de La Tour d'Auvergne échange ses titres de prince souverain contre quelques titres de duc et de comte dans la pairie de France. L'accord oblige la France à rendre Bouillon à la famille de La Tour d'Auvergne à la première occasion.
1658 - À la suite de la convention de 1641, les évêques de Liège paient 150 000 florins à Frédéric Maurice, mais il continue de se faire appeler duc de Bouillon malgré leurs protestations.
1676 - L'armée française prend Bouillon aux évêques et la rend à la famille de La Tour d'Auvergne, comme promis dans l'échange de 1651.
1679 - Le traité de Nimègue confirme la possession du duché de Bouillon à la famille de La Tour d'Auvergne. Bien qu'un contingent français reste stationné à Bouillon, les ducs exercent les droits souverains de battre la monnaie, de créer des pairs et d'accorder d'autres titres. Ils revendiquent aussi Saint-Hubert comme une de leurs pairie.
1757 - Charles Godefroy de La Tour d'Auvergne est bien accueilli à Bouillon en tant que duc souverain, en dépit de protestations formelles émises par le prince-évêque de Liège.
1786 - Le 6e duc de Bouillon de la famille de La Tour d'Auvergne adopte Philip Dauvergne, un capitaine britannique, et sa descendance.
- Le 6e duc de Bouillon émet une déclaration nommant Philippe d'Auvergne son successeur sur le siège de Bouillon à l'extinction de la famille de La Tour d'Auvergne[14].
En 1794, la ville fut pendant 18 mois une petite république indépendante.
Arrêté de l'exécutif de la communauté : 17 juillet 2003
Source du blasonnement :Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, .
Patrick McGuinness (1968) écrivain britannique et professeur à Oxford, de mère bouillonnaise, auteur de Vide-Grenier, sur son enfance à Bouillon (Other People's Countries: A Journey into Memory).
Démographie
Évolution démographique avant la fusion de 1977
Source: DGS, 1831 à 1970=recensements population, 1976= habitants au 31 décembre
Évolution démographique de la commune fusionnée
En tenant compte des anciennes communes entraînées dans la fusion de communes de 1977, on peut dresser l'évolution suivante:
Les chiffres des années 1831 à 1970 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.
Source: DGS , de 1831 à 1981=recensements population; à partir de 1990 = nombre d'habitants chaque 1 janvier[19]
↑ abcd et eJean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 156-159.
↑Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 153.
↑Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 167.
↑ Maurice PETIT, Marathon en Ardenne. L’audacieuse mission de protection d’aviateurs alliés en 1944, Famenne & Art Museum, avec le soutien d’ARA LUXNAM, 2018, 200 pages, (ISBN9782960193718)
↑Karl-Heinz Frieser (trad. Nicole Thiers), Le mythe de la guerre éclair : La campagne de l'ouest 1940 [« Blitzkrieg-Legende : der Westfeldzug 1940 »], Paris, Belin, , 479 p. (ISBN978-2-7011-2689-0), p. 151.
↑Marc Husson, Règlement de l'ordre de succession au duché de Bouillon (1786), dans la Revue d'Ardenne & d'Argonne : scientifique, historique, littéraire et artistique, publiée par la Société d'études ardennaises "La Bruyère", 1894, n°4, p.138 [1].
Les soldats de Napoléon des villages belges des cantons de Bouillon, Couvin, Givet & Philippeville, département des Ardennes (Jean Évariste, Cahier du Musée de Cerfontaine n° 426, 1.700 noms, 325 pages, 2001.