Fondements de l'œuvre exposés par son réalisateur :
« Lorsque je suis tombé sur le Palais royal de Carditello et sur l'histoire incroyable de Tommaso, « l'ange de Carditello », un berger qui avait tout sacrifié pour offrir des années de sa vie afin de s'occuper de ce bien artistique abandonné — j'ai vu une métaphore puissante de ce que je voulais vraiment décrire. À la suite de la mort prématurée et soudaine de Tommaso Cestrone, Bella e perduta — conçue initialement comme un « voyage à travers l'Italie » — est devenu un film différent, construisant un mariage entre conte de fées, documentaire, rêve et réalité. Carditello est le symbole d'une beauté perdue et de la lutte d'un individu. Et en même temps, cette histoire, profondément enracinée dans l'histoire de notre pays, examine un sujet universel : la relation entre l'homme et la nature. »
Polichinelle, masque de la tradition de la Campanie, intermédiaire entre les vivants et les morts, sort des entrailles du Vésuve avec pour mission d'exaucer les dernières volontés d'un simple pâtre, Tommaso Cestrone : sauver le bufflon[7] Sarchiapone.
Polichinelle se rend donc à la Reggia di Carditello, résidence des Bourbons, abandonnée à elle-même au chœur de la Terra dei fuochi, mais entretenue par Tommaso et où se trouve le jeune buffle. C'est ainsi que Polichinelle, pour tenter de soustraire le bufflon à un funeste destin, l'emmène vers le Nord dans un long voyage à travers une Italie « belle et perdue ».
Emprunté à un vers de l'air Va, pensiero du chœur des esclaves de l'opéra Nabucco de Giuseppe Verdi : « Oh mia patria sì bella e perduta! » (Oh ma patrie si belle et perdue !)[8]
Ophélie. V 22. 2e version de la Deuxième étude symphonique de Guillaume Lekeu.
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Télérama[12] : « Quelque part entre fiction et documentaire, voilà une singulière épopée. Celle d'un buffle qui raconte, en voix off, son destin funeste. [...] Jeunesse de Sarchiapone — c'est son nom — quand il n'était encore qu'un bufflon. Après le décès de son maître, il est confié à Polichinelle, l'intermédiaire entre les morts et les vivants, le représentant d'une Italie mythique, perdue. Duo étrange qui s'engage dans un périple vers le nord du pays. Chez Pietro Marcello (La bocca del lupo, en 2009), la fiction n'est qu'un prétexte. Sa fable écolo, mâtinée de commedia dell'arte, fait le portrait d'un (véritable) berger, surnommé « l'ange de Carditello » pour avoir pris soin d'un palais abandonné, transformé en décharge par la Camorra. Un bâtiment qui symbolise à la fois le passé, glorieux, et le présent, vulgaire. Note d'espoir dans ce film franchement pessimiste sur l'Italie contemporaine : en 2014, le palais a été racheté par le gouvernement. »[Note 4],[8].
↑René Marx : « Mais il semblerait que, déjà, les crédits publics destinés à la réhabilitation du palais Reggia di Carditello ont été en partie détournés. »
↑Le jury ajoute : « La récompense est décernée à ce film pour sa vision élégiaque stupéfiante, sa générosité d'esprit, renflammant notre foi en l'humanité durant ces temps cyniques et pour son intelligente contribution au cinéma. »