Le masque, destiné à protéger, dissimuler, représenter ou imiter un visage, assure de nombreuses fonctions, variables selon les lieux et l'époque. Simple protection, simple divertissement ou associé à un rite, œuvre d'art ou produit normalisé, il se retrouve sur tous les continents. Il est tantôt associé à des festivités (Halloween, Mardi gras), tantôt à une fonction (chamanisme, relique funéraire). Il peut aussi représenter des animaux tels que le chat représentant dans certains pays l'indépendance.
Fonction esthétique / ludique
Le masque, même lorsqu'il n'y exerce pas son rôle principal, constitue lui-même une œuvre d'art en tant qu'il est fait de recherches formelles. Des artistes comme Auguste Rodin ou Jean Carriès en sculptent ainsi sans leur impartir une autre fonction. Des masques originellement dévolus à des pratiques magiques ou mystiques inspirent également des peintres comme Georges Braque et Pablo Picasso au début du XXe siècle[1]. Néanmoins, le masque apparaît souvent comme l'élément d'un costume, un accessoire destiné à changer l'allure de son porteur. Sa signification se précise alors à la lumière d'événements particuliers, comme le théâtre ou la fête.
Des masques purement ludiques comme la bautavénitienne en est un des plus célèbres. En cachant son visage aux personnes qu'il rencontre, le masque autorise son porteur à jouer un rôle tout différent de sa propre personnalité, avantage notamment recherché à l'occasion des carnavals et bals masqués. Ils peuvent aller du simple loup aux constructions les plus élaborés , en cuir, en papier mâché, en bois, peints, ornés de plumes et de joyaux.
Le masque de catcheur, devenu symbole du catch, surtout utilisé par les catcheurs mexicains (luchadores) pour lesquels cacher son visage avec un masque est une tradition.
Il est à noter qu'en Europe, il fut à la mode du XVIe au XVIIe siècle pour les dames de condition de sortir masquées[2], par exemple en portant un visard pour se protéger du soleil.
En architecture, masque se dit aussi des représentations de visages d'homme ou de femme, dont on se sert dans les ornements de sculpture et de peinture. Le mascaron, de même racine, désigne plutôt les visages grimaçants ou menaçants, à valeur supposée apotropaïque.
Le masque peut être utilisé lors de cérémonies rituelles.
Le masque sert non seulement à cacher le visage mais aussi à représenter un autre être, différent de celui qui le porte. Cet être peut représenter tour à tour une force naturelle d'origine divine, un guérisseur ou un esprit, un ancêtre qui revient pour bénir ou pour punir, un esprit de la mort ou de la forêt.
En Afrique
Le continent africain est réputé comme « le continent des masques[4] », particulièrement en référence à ceux de Côte d'Ivoire, du Gabon et du Mali.
Le masque africain se présente comme un auxiliaire liturgique ayant pour mission essentielle d’actualiser les événements du mythe de la création et d’en figurer les principales déités, c'est-à-dire faciliter les contacts de communion de l’homme avec les sacré[5].
Masque en bois dans un atelier du village artisanal de Guediawaye, dans la banlieue de Dakar.
Le Sénégal n'est pas producteur de masques anciens, mais il faut tout de même noter l'existence de masques semainiers[6] dont l'origine est mal connue.
Certaines sociétés font porter un masque d'infamie à ceux qu'elles veulent discréditer, comme une sorte de peine afflictive et infamante, au même titre que le pilori.
Il est compliqué de distinguer les masques pour le théâtre, ceux pour la danse et ceux du carnaval ou de toute fête participative, ou cérémonie de type culte à mystères, rite de passage, initiation.
Apparence trompeuse, et par extension celui qui porte un masque. Pour se protéger contre un danger, pour transgresser en toute impunité ou involontairement, pour dissimuler ses sentiments, etc. Emploi appartenant souvent au domaine psychologique[16].
↑Navarre, Octave, « Les masques et les rôles de la " Comédie nouvelle ". À propos d'un livre récent. », Revue des Études Anciennes, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 16, no 1, , p. 1–40 (DOI10.3406/rea.1914.1797, lire en ligne, consulté le ).
↑Dupont, Florence, « Le masque tragique à Rome », Pallas. Revue d'études antiques, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 49, no 1, , p. 353–363 (DOI10.3406/palla.1998.1527, lire en ligne, consulté le ).