Le village de Beauregard se situe sur un piton rocheux. L'Allier, alimentée par le Joron, passe au pied du village à l'ouest. Le village est composé de plusieurs quartiers (La Côte de Bas, Le Chantou, La Motte, Le Charmagnat, La Double, Le Bois, Le Coudert, La Coudiarche), et hameaux, écarts ou domaines (Courcourt, la Malgarou, Margnat, Mirabeau, le Domaine Neuf, l'Eguilhe, La Borde, Layat).
Le village est situé près de l'A89, qui passe au pied du piton en direction de Culhat. Deux aires de repos sont installées sur le territoire même de la commune : l'aire du Branchillion en direction de Lyon, et l'aire des Pacages en direction de Clermont-Ferrand[2]. L'accès le plus proche s'effectue à Lezoux (échangeur 28) ou près de Pont-du-Château.
Le territoire communal est traversé par la route départementale 2089 (ancienne route nationale 89) de Thiers à Clermont-Ferrand, ainsi que la RD 4, qui traverse le bourg, et la RD 70, au sud de la RD 2089[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 770 mm, avec 9 jours de précipitations en janvier et 7,2 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Clermont-Ferrand », sur la commune de Clermont-Ferrand à 17 km à vol d'oiseau[5], est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 563,4 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
Typologie
Au , Beauregard-l'Évêque est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Clermont-Ferrand, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[10]. Cette aire, qui regroupe 209 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (82,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (72,9 %), zones agricoles hétérogènes (7,4 %), zones urbanisées (6,7 %), forêts (6,5 %), eaux continentales[Note 2] (4,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,3 %), mines, décharges et chantiers (0,1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
On relève les différentes appellations suivantes : Bellum Regardum (du latin « qui concerne la guerre », 1103), Castrum Dicitur inter duos rivos (1212), Belragard (1262), Apud Bellum Regardum (1286), Belli Regardi (1318), Belregard (1418), Ville de Beauregard (1560) et enfin Beauregard-l'Evêque en 1789[Information douteuse].
Beauregard : village beau à voir, disposant d'une belle vue, ou bien forteresse, auquel cas l'origine du nom est Bellum Regardum, venant du latin « qui concerne la guerre ».
L'Évêque : Beauregard est connu, durant une grande partie du Moyen Âge et durant la période moderne, pour avoir été un lieu de résidence ou de villégiature des évêques de Clermont.
Histoire
Le château fort de Beauregard, fut confisqué au dauphin d'Auvergne par Philippe-Auguste, donné (1212) par ce roi à l'évêque de Clermont[14].
Audigier (1659-1744)[15] mentionne « une petite éminence, au-dessous du château de Beauregard sur le chemin de Lezoux, d’où l’on tire un minéral apprécié pour la peinture à fresque et à huile par les marchands de Clermont ». Il considère les vins de Beauregard parmi les plus renommés et que l’on « ne mépriserait pas dans les meilleures tables de Paris s’ils pouvaient être transportés sans demeurer longtemps en chemin ». Audigier cite également « deux sources d’eaux minérales entre Beauregard et Joze, au-dessous du bois du prieuré de Médagues, l’une appelée le petit Bouillon et l’autre le grand Bouillon »[16]. Massillon, en proie à de violents maux d’estomac, en buvait régulièrement afin de se soulager.
Le roi Charles VII y vint visiter l'évêque Gouje de Charpaigne (8 juin 1440).
Dom Boyer[17] est reçu, les 13 et 14 janvier 1711, par les Minimes de Beauregard lors de sa collecte d’informations pour la Gallia Christiana. Il y revient, le 5 juillet 1712. Le 10 il est à Clermont où les Minimes de Beauregard viennent de remettre une relique de saint François de Paule à ceux de Clermont pour la procession du reliquaire exécuté par l’orfèvre Dangoran natif de Bourges.
Massillon, prédicateur et évêque de Clermont, décède à Beauregard le 28 septembre 1742 à dix heures du soir. Les entrailles et le cœur sont inhumés dans l’église paroissiale entre l’entrée du chœur et la première marche du maître autel[Note 3] alors que le corps est transporté, dès le lendemain du décès au palais épiscopal de Clermont. Il y demeura trois jours avant d’être inhumé, le 2 octobre 1742 vers onze heures, dans le chœur de la cathédrale en présence du célébrant Paul de Ribeyre évêque de Saint-Flour. La pierre tombale noire, gravée en lettres gothiques, a été déplacée et remplacée.
Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), le nom de la commune est, pour une courte période, redevenu simplement Beauregard[18].
En 1789, entre le bourg et l'église des minimes, furent découverts une statue de pierre avec une tête de barbu qui représentait vraisemblablement Jupiter ; des tronçons de colonnes ; des médailles de bas empire prouvant l'existence d'un temple gallo-romain.
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Clermont-Ferrand, à la circonscription administrative de l'État du Puy-de-Dôme et à la région Auvergne-Rhône-Alpes[10].
Le conseil municipal de Beauregard-l'Évêque, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel de liste à deux tours (sans aucune modification possible de la liste)[23], pour un mandat de six ans renouvelable[24]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges à pourvoir lors des élections municipales de 2020 est de 19[25]. Les dix-neuf conseillers municipaux, issus d'une seule liste, sont élus au premier tour avec un taux de participation de 40,02 %[26].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[35].
En 2022, la commune comptait 1 584 habitants[Note 4], en évolution de +7,54 % par rapport à 2016 (Puy-de-Dôme : +2,1 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La base permanente des équipements de 2014 recense une boulangerie[37].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Chapelle Saint-Aventin (XIIe siècle) sur les bords de l'Allier. On peut voir au plafond un ex-voto représentant un trois-mâts placé par les mariniers de l'ancien port de la gabelle tout proche.
Couvent des Minimes (XVIe et XVIIIe siècles) au lieu-dit Mirabeau : fondé par Guillaume Duprat, évêque de Clermont[Note 5]. Il occupe l'emplacement d'une petite chapelle construite au sommet d'une colline. L'ensemble conçu pour accueillir les Minimes est d'une grande ampleur pour une situation aussi isolée. Il se compose de deux ailes, l'une, à l'ouest, du XVIe siècle modifiée au siècle suivant, l'autre, au nord, du XVIIIe siècle, très endommagée par un incendie en 1920. Entre les deux se trouvent la moitié d'un cloître et l'église, qui est constituée d'une nef unique, de grande dimension, voûtée de croisée d'ogives. Elle est probablement déjà terminée en 1560. Le lieu-dit reçu son nom au moment de l'achat du couvent à la Révolution par un admirateur de Mirabeau[38].
Église paroissiale Saint-Étienne[39],[40] : Reconstruite presque totalement au XIXe siècle, on a alors placé le clocher et l'entrée principale sur l'abside de la vieille église, bien orientée au XVIIIe siècle, qui sert de porche. Le chœur est maintenant à l'ouest. Transféré du couvent des Minimes en 1808, l'autel du chœur fut morcelé, car trop volumineux, pour ornementer le fond du chœur et les trois chapelles.
Château des évêques. Démoli en 1797. De 1724 à 1731, Massillon entreprit une série de travaux et restauration importants dans sa résidence seigneuriale conjointement à ceux du palais épiscopal de Clermont : terrasses entourant le château de toute part, chapelle garnie d’une riche argenterie à ses armes, et ornée de boiseries sculptées identiques à celles de Clermont. Ce chef-d’œuvre, selon les témoins, a été réalisé par un maître menuisier de Clermont originaire de Saint-Julien-de-Coppel, Pierre Sureau. Ces pièces ont été transférées à la Révolution en l’église de Lempdes avant d’être vendues à un brocanteur. Le testament[Note 6] de l’évêque donne le nom du concierge du château, Cousson, à qui il lègue une rente annuelle et viagère de cent livres[41].
Héraldique
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Abbé Ossédat, Les évêques de Clermont à Beauregard, Clermont-Ferrand, Impr. Générale, , 164 p.
Pierre Mondanel, L'ancienne batellerie de l'Allier et de la Dore, Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres & Arts de Clermont-Ferrand, Impr. De Bussac, , 689 p., p. 52, 68, 69, 515, 558, 559, 613
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Les viscères seront exhumés le 28 novembre 1862 par l’entrepreneur Mandon, des dalles en volvic recouvrent le caveau où a été déposée une lame de plomb portant inscription de l’évènement.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Les Minimes de Beauregard dépendaient à l’origine de la Province d’Aquitaine et ensuite dans celle de Lyon. Un décret du consistoire sous Alexandre VII (1655 – 1667) créa la Province d’Auvergne composée des couvents de Clermont, Beauregard, Chaumont, Courpière, Brioude, Usson.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Begon Fournier, Histoire de Beauregard l'Evêque le Gonfanon no 28, Argha
↑Histoire d'Auvergne, Clermont-Ferrand, L. Bellet, , p. 152, 168, 211, 212, 271, 272.
↑À propos de « Medaigues », Jean Banc cite les travaux d'un médecin thiernois, le Sieur Bachot, dans La Mémoire renouvelée des merveilles des eaux naturelles en faveur de nos nymphes françoises et des malades qui ont recours à leurs emplois salutaires, Paris, .
↑Dom Jacques Boyer, « Journal de voyage (1710-1714) », Bulletin Historique et Scientifique de l'Auvergne, t. XXVI, , p. 112, 115, 294, 296.
↑Archives départementales du Puy-de-Dôme 1 G 14 / 6 : Testament de Martin Gouge (copie).
↑Testament de Martin Gouge cité dans Jean Savaron, Les origines de la ville de Clairmont, augmentées des remarques, nottes et recherches curieuses des choses advenuës avant et après la première Édition. Ensemble des généalogies de l’ancienne et illustre maison de Senectere et autres, justifiées par chartres, tiltres, privileges des Rois, et autres preuves authentiques, et enrichies de plusieurs portraits dédiées à Monsieur le Mareschal de Senectere, par Pierre Durand, conseiller du Roy, Visiteur General des Gabelles en la cour des Aydes de Clairmont-Ferrand, Paris, 1662.
↑« Sectorisation », sur puy-de-dome.fr, Conseil départemental du Puy-de-Dôme (consulté le ). Taper « BEAUREGARD-L'EVEQUE » dans le formulaire de saisie.
↑Direction des services départementaux de l'Éducation nationale du Puy-de-Dôme, « Sectoriation des lycées - Département du Puy-de-Dôme » [PDF], sur ac-clermont.fr, Académie de Clermont-Ferrand (consulté le ), p. 2.
↑Annie Regond, « Le couvent des Minimes de Mirabeau à Beauregard-l'Evêque. », Congrès archéologique de France, vol. 2000, no 158, , p. 57-65 (lire en ligne).
↑Père Mallay, « Classification des églises du diocèse de Clermont », Bulletin Historique et Scientifique de l’Auvergne, t. XII, .
↑Michel Cohendy, « Correspondances, Décisions, Ordonnances et autres œuvres inédites de Jean-Baptiste Massillon, évêque de Clermont », Bulletin Historique et Scientifique de l’Auvergne, t. XXIV, , p. 145-320.