La bataille de Debaltseve est une série d'affrontements opposant du 17 janvier au 18 février 2015 l'armée ukrainiennes aux forces armées russes sous couvert de forces séparatistes[8] autour de la ville de Debaltseve pendant la guerre du Donbass. Debaltseve et sa région, situées entre les territoires de la république populaire de Donetsk et de la république populaire de Lougansk, est un nœud routier et ferroviaire stratégique qui était tenu depuis le 28 juillet 2014 par les forces loyalistes ukrainiennes. Le , la ville est assiégée par les forces de la république populaire de Donetsk[9] destinés à tenter de les expulser de cette zone. Un mois plus tard, le 18 février, l'armée ukrainienne abandonne la ville.
Cette bataille constitua l'épilogue d'envergure de la guerre du Donbass jusqu'à l'intervention russe de 2022, l'accord de cessez-le-feu Minsk II signé le 15 février mettant fin aux affrontements de grande ampleur.
Prélude
Après divers efforts infructueux pour reprendre les villes de Lougansk et de Donetsk, les forces ukrainiennes décident de concentrer leurs efforts vers la zone de Debaltseve. Tentant de séparer les forces de la RPD et de la LPR les unes des autres est située Debaltseve, reprise le 29 juillet. Dans la semaine qui suit, les forces ukrainiennes abandonnent leurs efforts d'enveloppement le long de la frontière. Elles continuent plutôt à pousser vers l'est depuis la ville de Debaltseve et le long de la crête de Donets ; divisant davantage le territoire séparatiste en deux. Le 24 août les unités ukrainiennes qui étaient en train de conquérir la ville d'Ilovaïsk se retrouvent prises par surprise lors d'une contre-attaque séparatiste et sont rapidement encerclées. Après plusieurs jours sous des barrages d'artillerie, les ukrainiens négocient ce qui semblait être un retrait pacifique vers les positions ukrainiennes tenues plus à l'ouest. Le 30 août, cependant, à une dizaine de kilomètres de la sortie de la ville, se déplaçant dans une colonne de jusqu'à soixante véhicules, ils se sont heurtés à une embuscade bien préparée, d'une longueur de plusieurs kilomètres. Les séparatistes, soutenus par de nombreuses troupes régulières russes selon les ukrainiens, détruisent presque entièrement la colonne ukrainienne. Tuant des centaines, peut-être même jusqu'à 1 000 soldats ukrainiens dans le processus, tout en capturant 500 autres[10].
Pour l'armée ukrainienne, ce fut la rencontre la plus meurtrière de toute la guerre, et elle provoque au quartier général ukrainien la prise de décision de passer à la défensive ; tandis que l'armée séparatiste, elle, consolidait ses gains. Par la suite, le 5 septembre à l'automne 2014 et après la signature de l'accord de Minsk I, le 5 septembre, les forces ukrainiennes contrôlent toujours fermement le saillant de Debaltseve alors que la ligne de front semble plus ou moins se stabiliser.
Fin novembre, les hostilités reprennent. Les séparatistes lancent alors un assaut contre l'aéroport ukrainien de Donetsk où les combats se poursuivent jusqu'au 21 janvier 2015. Par la suite, l'aéroport sous le contrôle des séparatistes, ceux-ci portent leur offensive plus avant et cherchent désormais à encercler le saillant de Debaltseve.
Déroulement des combats
Retraite
Le , la gare de Debaltseve est fortement endommagée par des tirs de roquettes. La ville elle-même est en rupture d'électricité, de gaz et eau depuis la neuvième journée consécutive[11].
Le , les militaires ukrainiens sur le terrain indiquent que leurs troupes, qui ont enduré une semaine sans réapprovisionnement, se sont retirées du village de Ridkodoub(uk) (ou Redkodoub) à l'ouest de Fachtchivka(uk) (poche de Debaltseve)[12].
Le , 2 475 soldats ukrainiens, qui ont continué à être bombardés par les séparatistes en dépit du cessez-le-feu prévu par l'accord de Minsk 2 à partir du 15 février à 0:00, quittent la ville, laissant les rebelles prorusses y entrer. Malgré les propos rassurants du président ukrainien : « Nos unités ont quitté la ville comme prévu, de manière organisée, avec leurs équipements de combat, les chars, les blindés, les canons automoteurs et les véhicules », la perte de cette ville constitue un revers majeur supplémentaire pour Kiev, qui ne cesse d'enchaîner les défaites militaires depuis plusieurs mois[13]. Au cours de la retraite, les Ukrainiens perdent au moins 13 soldats dont le tchétchène Issa Mounaïev, commandant du bataillon Doudaïev, 157 blessés, 82 disparus et 93 prisonniers[14]. Les pertes des forces séparatistes sont quant à elles inconnues.
la brigade irrégulière « Prizrak » (ou « brigade fantôme ») avec ses 3 000 hommes, dont des volontaires français, allemands, italiens, espagnols, chiliens ;
garde nationale cosaque (4 000 hommes avec blindés et artillerie).
Aux côtés des rebelles, se trouvent des unités de l'armée russe[16] :
↑И. А. Трехлебов, Боевой путь командира 7-й отдельной Чистяковской мотострелковой бригады Николаева М. А., Научный журнал Донецкого национального университета, (ISSN2414-374X), chap. 4 (63)