Bataille de Bohoma (2020)Bataille de Bohoma
Batailles Batailles de l'insurrection de Boko Haram
La bataille de Bohoma, aussi appelée bataille de Bouma ou bataille de Boma, a lieu le pendant l'insurrection de Boko Haram. DéroulementLe , à 5 heures du matin, le camp militaire de Bohoma, situé sur une des îles du lac Tchad, est attaqué par les djihadistes[4]. Les soldats venaient d'être affectés à la région[5] et la taille de la garnison avait été diminuée[1]. L'assaut est mené sur quatre côtés[6] à bord de barques motorisées[7]. L'attaque est menée par environ 400 combattants djihadistes[1]. Des troupes tchadiennes sont envoyées en renfort depuis la localité voisine de Kaïga Kindjiria, mais elles s'embourbent en route et sont elles-mêmes attaquées[4],[6],[3]. Après sept heures de combats la base est envahie[4]. Les djihadistes se replient ensuite, emportant avec eux, butin, armes et munitions[4]. RevendicationBoko Haram s'étant divisée en deux factions, un flou demeure sur laquelle des deux est à l'origine de l'attaque[8],[9]. Selon le site tchadien Alwihda Info, l'attaque est revendiquée par la faction d'Abubakar Shekau qui diffuse une vidéo des combats via son agence Altabayn[3],[10]. Cependant, les images diffusées portent le logo de l'État islamique en Afrique de l'Ouest, une faction d'ailleurs considérée comme bien plus puissante que celle de Shekau[9]. De plus, la zone d'action de Shekau se situe plutôt dans la forêt de Sambisa, tandis que l'État islamique en Afrique de l'Ouest est connu pour être actif dans le lac Tchad[3]. Cependant la zone d'action de Boko Haram s'est étendue jusqu'au lac Tchad vers fin 2019 avec la formation d'une cellule appelée « le groupe de Bakura », constitué de Tchadiens de l'ethnie buduma et de combattants de l'État islamique en Afrique de l'Ouest ayant fait défection, qui prête officiellement allégeance à Abubakar Shekau en octobre 2019[11]. Ce groupe était dirigé par Ibrahim Bakoura, tué lors d'une opération de l'armée nigérienne entre le 10 et le 16 mars[12]. Selon une source militaire tchadienne du Monde, l'attaque pourrait aussi avoir été coordonnée entre les deux groupes[13]. PertesLe président Idriss Déby se rend le lendemain sur les lieux de l'attaque et annonce un bilan de 92 morts et 47 blessés du côté de l'armée[4],[14]. Le 25 mars, le bilan est revu à la hausse et passe à 98 morts et 47 blessés selon l'armée tchadienne, qui indique également que les pertes « côté ennemi » n'ont pu être déterminées[2],[15],[3]. Un officier supérieur déclare anonymement à l'AFP que 24 véhicules de l'armée ont été détruits, dont des blindés, et que du matériel militaire a été emporté par les djihadistes sur cinq bateaux à moteur hors-bord[4]. Trois jours de deuil national sont décrétés au Tchad[16]. Il s'agit des plus lourdes pertes de l'armée tchadienne dans un combat contre les djihadistes[4],[6],[15]. Le président Idriss Déby déclare : « J'ai assisté à beaucoup d’opérations, mais perdre d’un seul coup autant d’hommes, c’est la première fois dans notre Histoire. Je suis écœuré. Nous allons revoir tout notre dispositif pour éviter ce que Bouma a connu »[6]. Il ajoute : « Je refuse cette défaite et la réplique doit être foudroyante »[15], avant de lancer le 31 mars une contre-attaque sur les bords du lac Tchad, l'opération Colère de Bohoma[1]. Références
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