L'écrivain Ernst Jünger garde de son passage le souvenir d'« un petit village à l'écart des grandes routes, niché dans de gracieuses collines de craie »[1]. Au sud-ouest du département des Ardennes, ces collines séparent la vallée de l'Aisne de la plaine picarde.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 800 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 773,4 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].
Statistiques 1991-2020 et records BANOGNE-RECOUVRANCE (08) - alt : 130m, lat : 49°34'18"N, lon : 4°07'45"E Records établis sur la période du 01-01-2003 au 04-01-2024
Au , Banogne-Recouvrance est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Reims, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 294 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (97,3 %), zones urbanisées (2,7 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
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Histoire
Le bourg est cité dans des cartulaires au XIIIe siècle.
En 1570, Banogne est qualifiée de cense, et est rattachée à la paroisse du Thour dont les barons et l’Hôtel Dieu de Reims se partagent le terroir. À Recouvrance, un fort entouré de fossés sert de refuge aux habitants. L'écart de Ruisselois est une propriété de l'abbaye de Signy, puis du collège des jésuites de Reims. Une carrière de craie blanche tendre est exploitée à proximité.
En 1822, ces différents bourgs sont réunis en une seule commune avec Banogne comme centre (avec le Ruisselois pour hameau). Recouvrance devient un hameau.
En 1918, le village est le lieu de combats acharnés lors de la bataille de la ligne Hindenburg, durant les dernières semaines de guerre. Le 25 octobre, l'armée française enlève les hauteurs de la commune et s'empare ainsi du dernier tronçon entre Saint-Quentin et la vallée de l'Aisne d'un système de fortifications et de défense allemand, la Hunding Stellung. Sur les 125 maisons de la commune, seules une dizaine restent debout à l'issue des combats. Le village et l'église sont reconstruits durant la décennie suivante.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].
En 2022, la commune comptait 163 habitants[Note 3], en évolution de +3,82 % par rapport à 2016 (Ardennes : −2,97 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Les armes de Banogne-Recouvrance se blasonnent ainsi :
Parti : de gueules et d’azur aux trois épis de blé d’or liés du même brochant sur la partition, au chef aussi d’or chargé de trois merlettes de sable[20].
Ernst Jünger : écrivain allemand, il séjourne dans le hameau de Recouvrance alors qu'il n'est qu'un jeune soldat. Ce hameau est légèrement en arrière du front début 1915 et sert de lieu d'apprentissage. Ernst Jünger consacre quelques pages à ce séjour, qui précède son engagement sur le front, dans son journal Orages d'Acier[1],[21].
Émile Prouvay, né à Banogne-Recouvrance le 26 novembre 1890, officier de l'Armée de l'air qui commanda la base aérienne 112 de Reims (alors base centre instruction du secteur militaire de Reims) du 15 septembre 1944 au 31 janvier 1946. Officier de la Légion d'honneur, il portait la Croix de guerre 1914-1918 avec quatre citations[22].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bJournaux de guerre. Ernst Jünger. Tome I. 1914-1918. Bibliothèque de la Pléiade. Gallimard. p. 13-15.
↑« Fiche communale de Banogne-Recouvrance », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑[1], Banogne-Recouvrance, l'épreuve de la Grande Guerre et le récit de Ernst Jünger.
↑D'après « Émile Prouvay, le fantassin de 2e classe devenu commandant de base », article paru dans : Jean-Pierre Calka et Frédéric Lafarge, BA 112 de Reims, côté coulisses, Toulouse, Éditions Dominique Guéniot, , 141 p. (ISBN978-2-7089-9233-7, présentation en ligne).