De retour en France avec Desaix, Colbert passe en Italie et se conduit avec distinction à Marengo, ce qui lui vaut une promotion au grade d'adjudant-général. Ses faits d'armes lui valent la croix de membre de la Légion d'honneur qui lui est accordée le 19 frimaire an XII, et le 3 nivôse suivant il est nommé au grade de chef de brigade du 10e régiment de chasseurs. C'est en tant que colonel de ce régiment en garnison à Paris qu'il est appelé en 1804, à participer à la commission militaire qui va condamner à l'unanimité le duc d'Enghien à mort mais, prévenu à temps de sa convocation par Murat, il fuit Paris avant qu'elle ne lui soit remise[1].
En 1806, le général Colbert justifie la confiance que Napoléon Ier a en lui. La bataille d'Iéna lui fournit l'occasion de déployer tout son courage et toute son habileté ; il donne dans cette journée des preuves de valeur, et nous lisons dans le 8ebulletin de la Grande Armée que, à la tête du 3e hussards et du 2e chasseurs, il fait sur l'infanterie ennemie plusieurs charges qui ont le plus grand succès.
Envoyé en 1808 en Espagne, le général Colbert est sous les ordres de Bessières à Médina del Rio Seco le 14 juillet 1808 et à Tuleda le 23 novembre sous Lannes. En 1809, il commande la cavalerie d'avant-garde du corps du duc d'Istrie. Sur la route d'Astorga, non loin de Villafranca del Bierzo, il fait 2 000 prisonniers, s'empare de quelques convois de fusils et délivre des hommes tombés au pouvoir des Anglais. Ce succès est le dernier qu'il obtient. Dans la même journée le 31 décembre 1809, au combat de Cacabelos, comme il fait une reconnaissance avec quelques tirailleurs d'infanterie, il est tué d'une balle en plein front par un tireur britannique qu'on croit être l'Irlandais Thomas Plunkett, soldat au 95th Rifles Regiment[5].
Son nom est gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile (pilier Ouest, 38e colonne) : le général Colbert étant mort au combat, son nom est souligné. Le nom de Colbert est donc gravé deux fois, puisque Pierre, son frère aîné, est commémoré sur la 40e colonne.
Par décret du 1er janvier 1810, Napoléon décide que la statue de Colbert, mort au champ d'honneur serait placée sur le pont de la Concorde. Ce projet ne fut point exécuté.
Sa statue, dans le parc du Lycée militaire de Saint-Cyr (située auparavant dans le « petit bois » et aujourd'hui près de la chapelle), est célèbre dans le lycée pour être dépourvue de tête. Mesurant 2,20 mètres, élément romantique des jardins, elle a inspiré à un professeur et militaire du lycée un poème qui est paru dans le journal du lycée[7].
↑Napoléon-Joseph (1805-1883) Auteur du texte Colbert, Traditions et souvenirs, ou Mémoires touchant le temps et la vie du général Auguste Colbert (1793-1809). Tome 1 / par N.-J. Colbert, marquis de Chabanais, son fils, 1863-1873 (lire en ligne)
A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 3, [détail de l’édition] (BNF37273876, lire en ligne), p. 143 ;
Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 10, [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 61-63 ;
Antoine-Vincent Arnault Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy et Jacques Marquet de Norvins, baron de Montbreton, Biographie nouvelle des contemporains : ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrits, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers; précédée d'un tableau par ordre chronologique des époques célèbres et des événemens remarquables, tant en France qu'à l'étranger, depuis 1787 jusqu'à ce jour, et d'une table alphabétique des assemblées législatives, à partir de l'assemblée constituante jusqu'aux dernières chambres des pairs et des députés, vol. IV, Librairie historique, (lire en ligne) ;
Biographie universelle : ou Dictionnaire de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu'à ce jour, vol. V, Ode, (lire en ligne) ;