Né sur les bords du lac de Van, au village de Khorkom[1], dans l'Empire ottoman, Vosdanik Manoug Adoian a deux ans quand son père quitte le foyer pour les États-Unis. Il échappe au génocide arménien de 1915 et se réfugie avec sa mère et sa sœur à Erevan, en Arménie russe. Sa mère périt durant la famine de l'hiver 1918-1919.
À partir du milieu des années 1930, sa peinture acquiert une certaine reconnaissance. Au temps du New Deal, il reçoit notamment la commande d'une décoration murale pour l'aéroport de Newark. En , en exil à New York, André Breton découvre ses tableaux. Ils se rencontrent en décembre de la même année[3].
En 1947, pour tenter d'enrayer un cancer diagnostiqué tardivement, il doit subir une opération chirurgicale aux conséquences traumatisantes. « Cette opération [intervient] après une série de catastrophes : la disparition d'une grande partie de son œuvre dans l'incendie de son atelier, un grave accident de voiture et le départ de sa femme »[4]. Arshile Gorky ne parvient pas à s'en remettre et se suicide par pendaison à l'âge de 44 ans.
Œuvre
La production de Gorky peut se décomposer en deux périodes : figurative et abstraite. Le glissement progressif vers cette seconde s'opère avant la Seconde Guerre mondiale, époque durant laquelle a lieu une rupture stylistique radicale.
How my mother's embroidered apron unfolds in my life (Comment le tablier brodé de ma mère se déploie sur ma vie), 1944, 101,6 × 114,3 cm, Art Museum, Seattle[6]
Les Compagnons d'enfance, 1944
The Liver is the Cock's comb (Le Foie est la tête du coq), 1944[7]