ArghounArghoun Arghoun (debout), son père Abaqa (à cheval) et son fils Ghazan enfant. Miniature d'un ouvrage de Rashid al-Din, XIVe siècle
Arghoun (en mongol : ᠠᠷᠭᠤᠨ, VPMC : Arghun, mongol cyrillique Аргун, MNS : Argun), né en 1258 et mort en 1291, descendant de Gengis Khan, est le quatrième ilkhan de Perse de la dynastie des Houlagides de 1284 à sa mort. BiographieArghoun naît en 1258[1] à Beylagan dans la province de Arran, dans l'actuel Azerbaïdjan[2]. Il est le fils d'Abaqa, fils d'Houlagou Khan, et d'Haimash Khatun, une princesse mongole de religion chrétienne. Son père, de la dynastie des Houlagides, dirige l'ilkhanat de Perse de 1265 à sa mort en 1282. L'oncle d'Arghoun, Ahmad Teküder, lui succède le [3]. Il se convertit à l'islam et fait une proposition d'alliance avec les Mamelouks d'Égypte. Ces manœuvres déplaisent au parti mongol qui fomente une révolte contre lui, sous la bannière d'Arghoun, alors gouverneur du Khorasan[3]. Celui-ci marche sur l'Irak-Adjémi, mais est vaincu près de Qazvin le [4]. Un coup d'État dirigé par le parti mongol renverse Ahmad Teküder, qui est assassiné le , et Arghoun lui succède à la tête de l'ilkhanat[4]. Le , Arghoun fait exécuter Shams al-Din Juvayni, un ministre influent des premiers Houlagides, et donne le rang de vizir au chancelier Būqā pour le remercier de son soutien lors du coup d'État[2]. Būqā tombe cependant en disgrâce et organise une conspiration pour renverser Arghoun qui finalement échoue[2]. Il est lui aussi exécuté en [2]. Arghoun confie l'administration de son royaume à des chrétiens et à des juifs, et nomme en 1289 le médecin juif Sa’d ed-Daoulé comme inspecteur de comptes[4]. Celui-ci rétablit les finances du pays, met fin aux détournement des richesses par les seigneurs et remplace progressivement le système militaire mongol par une administration civile[4]. Il assure le libre culte de toutes les religions et fait juger les affaires des musulmans selon la loi coranique[4]. Il fait progressivement remplacer les gouverneurs militaires par des gouverneurs civils et s’aliène ainsi les seigneurs féodaux[4]. Arghoun donne le gouvernement du Khorassan à son fils aîné Ghazan et nomme Naûroûz comme lieutenant général[5]. Le , il repousse une offensive de la Horde d'or dans la région de Derbent, en Ciscaucasie[5]. Sous l'influence d'un docteur indien, il consomme pendant huit mois une drogue contenant notamment du soufre et du mercure puis effectue une retraite spirituelle de quarante jours dans la citadelle de Tabriz[6]. Il tombe gravement malade après ce traitement et meurt le [5]. Son frère cadet Ghaykhatou lui succède à la tête de l'ilkhanat[2]. Politique étrangèreAmbassades en EuropeArghoun cherche à trouver des alliés en Europe pour mener une offensive contre les Mamelouks, et envoie une lettre à ce sujet au pape Honorius IV en 1285[4]. En 1287, il envoie un moine ouïgour nestorien, Rabban Bar Sauma en ambassade en Occident[7]. L'émissaire rencontre d'abord l'empereur byzantin Andronic II Paléologue à Constantinople. Il se rend ensuite à Rome, à Gênes, puis à Paris le , où il est reçu par Philippe IV le Bel[8]. Il est également reçu à Bordeaux par le roi d'Angleterre Édouard Ier[8]. Il reçoit à chaque occasion un excellent accueil mais aucun monarque chrétien ne répond à son offre d’alliance. Il retourne à Rome en 1288 afin de rencontrer le pape Nicolas IV, qui vient d'être élu le , avant de rentrer en Perse[9]. Un nouvel ambassadeur, Buscarel de Gisolf, est envoyé en Occident en 1289. Il se rend lui aussi à Rome et à Paris, et renouvelle les offres d'alliance militaire afin de reprendre Jérusalem, en vain[9]. Arghoun s'engage même à fournir le ravitaillement nécessaire à une nouvelle croisade en Terre Sainte[5], et réitère son offre par l'intermédiaire de Tchagan en 1290, mais ni le pape Nicolas IV, ni le roi de France Philippe IV le Bel ne répondent favorablement[5]. Relations avec Kubilai KhanAyant perdu son épouse favorite Bolgana (« zibeline »), il demande à son grand-oncle Kubilai Khan de lui envoyer une parente de la défunte, Kökötchin (littéralement, « dame bleue » pouvant aussi signifier « dame céleste »). La princesse vient en Perse accompagnée entre autres de Marco Polo, qui rentre ensuite à Venise après 23 ans d'absence. Arghoun étant mort avant l'arrivée de Kökötchin, elle épouse son fils Ghazan, selon la tradition mongole du lévirat, tandis que son frère Ghaykhatou devient ilkhan. Mariages et descendanceArghoun eut sept épouses et trois concubines. Parmi sa descendance, seuls deux fils et deux filles parviennent à l'âge adulte. Épouses
Concubines
Notes et références
Voir aussiBibliographie
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