Antoine d'Aubusson est né en ou vers 1413. Il est chevalier et seigneur du Monteil-au-Vicomte, fief dont il a hérité[1],[2],[3].
Il est le fils aîné de Rainaud III d'Aubusson, chevalier, seigneur du Monteil-au-Vicomte et de sa femme Marguerite de Comborn, dame de Chirac, fille de Guichard de Comborn, vicomte de Comborn[1].
Antoine d'Aubusson fait construire une chapelle accolée au sud à l'église Saint-Pierre du Monteil-au-Vicomte[2],[4] et offre en 1475 le grand vitrail du chœur, qui le représente en prière avec ses frères. Ce vitrail est aujourd'hui disparu[2].
Antoine d'Aubusson reçoit du roi Charles VII des dons qui lui assurent des revenus conséquents, comme le fief de Semblançay[2],[3] et les ponts de Tours en 1458[2]. Il fait bâtir une chapelle dédiée à saint Bernardin dans l'église des mineurs de Tours[2]. Il achète la seigneurie de Pontarion[1].
Antoine d'Aubusson est présent, et signalé comme tel, aux obsèques du roi Charles VII[6]. Disgracié à la mort de Charles VII, il retrouve ensuite la faveur de Louis XI qui le nomme bailli de Caux, poste qu'il conserve de 1466 à 1477[2],[3].
Le siège de Rhodes
À la demande de son frère cadet Pierre d'Aubusson, grand-maître de l'ordre des Hospitaliers, Antoine d'Aubusson participe à la défense de Rhodes, lors du siège de 1480[2],[7],[3]. Son frère le nomme capitaine de Rhodes[2],[8]. Après la victoire, il revient en France[2],[3] et profite de l'argent apporté par l'emprisonnement de Djem Sultan, détenu par l'ordre des Hospitaliers notamment dans son château du Monteil-le-Vicomte en 1484[2].
Il est le commanditaire d'un tableau commémorant la résistance lors du siège de Rhodes, peint à la demande du roi Louis XI pour être exposé à Notre-Dame. Le chapitre de Notre-Dame refuse ce tableau, probablement par peur de l'iconoclasme qui se développe alors. Il est actuellement conservé au musée d'Épernay[2],[7],[9],[10].
Antoine d'Aubusson épouse en 1450 Marguerite de Villequier, sœur d'André de Villequier, un des favoris de Charles VII[3]. Elle est la fille de Robert de Villequier, seigneur de Villequier et de Marie de Gamaches[1]. Ils ont sept filles :
Marie, dame du Monteil-au-Vicomte après son frère Antoine II, épouse en 1457 Guy d'Arpajon ;
Louise, épouse vers 1473 Jacques de Rochechouart seigneur du Bourdet ;
Antoine d'Aubusson se remarie avec Louise de Peyre, fille d'Astorg seigneur de Peyre et de Louise de Saignes[1]. Ils ont deux enfants :
Antoine II d'Aubusson, seigneur du Monteil-au-Vicomte, mort en 1506 sans alliance ;
Jeanne, dame de La Faye et de Pontarion épouse de Foucaud de Pierre-Buffière puis de Pierre de Lur[1].
Références
↑ abcdefghi et jZénon Toumieux, « La vicomté du Monteil », Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, vol. 9, , p. 65-261 (lire en ligne).
↑Jean-Bernard de Vaivre, « Autour de Pierre d’Aubusson. Les chapelles d’Aubusson au Monteil », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, vol. 2013, no 1, , p. 302–317 (DOI10.3406/bsnaf.2015.12180, lire en ligne, consulté le ).
↑Gaston Ducaunnès-Duval, « Un registre de la comptablie de Bordeaux de la fin du XVe siècle », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. 10, no 2, , p. 71–78 (DOI10.3406/rhbg.1917.3101, lire en ligne, consulté le ).
↑Philippe Contamine, « Le sang, l’hôtel, le conseil, le peuple : l’entourage de Charles VII selon les récits et les comptes de ses obsèques en 1461 », dans Jean-Louis Kupper et Alain Marchandisse (dir.), À l’ombre du Pouvoir : Les entourages princiers au Moyen Âge, Liège, Presses universitaires de Liège, coll. « Bibliothèque de la faculté de philosophie et lettres de l’université de Liège », , 412 p. (ISBN979-10-365-2063-1, DOI10.4000/books.pulg.5670, lire en ligne), p. 149–167.
↑ a et bLaurent Vissière, « Le siège de Rhodes par les Turcs et sa médiatisation européenne (1480-1481) », dans Laurent Bourquin, Philippe Hamon, Pierre Karila-Cohen et Cédric Michon (dir.), S'exprimer en temps de troubles : Conflits, opinion(s) et politisation du Moyen Âge au début du XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 380 p. (ISBN978-2-7535-6846-4, DOI10.4000/books.pur.124098, lire en ligne), p. 159–178
↑Laurent Vissière, « Guillaume Caoursin, une conscience européenne en Méditerranée », dans Martin Nejedlý et Jaroslav Svátek(dir.), La noblesse et la croisade à la fin du Moyen Âge : France, Bourgogne, Bohême, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « Méridiennes », , 289 p. (ISBN978-2-8107-0966-3, DOI10.4000/books.pumi.16468, lire en ligne), p. 255–275.
↑Étienne Hamon, « La dynamique des commandes parisiennes des premiers cercles du pouvoir au début du règne de Charles VIII (1483-1493) : un écho des desseins résidentiels du roi ? », dans Murielle Gaude-Ferragu et Cédric Michon (dir.), Paris, ville de cour : (XIIIe – XVIIIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 394 p. (ISBN978-2-7535-8548-5, DOI10.4000/books.pur.156660, lire en ligne), p. 299–318.